Quand les chiens...tirent sur les chasseurs !
C’est rare mais ça arrive…La campagne de sensibilisation à la sécurité bat son plein depuis une bonne dizaine d’années chez nous, elle est surtout liée à la pression médiatique et en général hoplophobe qu’on ne rencontre pas forcément ailleurs. Aux Etats-Unis, selon le Washington Post, le laxisme des chasseurs a fait dix morts entre 2004 et 2015, et plus d’une centaine d’incidents, par bonheur pas tous dramatiques en 2021.
Les chasseurs de gibier d’eau qui emmènent tout leur fourbi (leurres, casse-croûte, munitions) dans de branlantes embarcations sont les plus exposés car les retrievers batifolent là-dedans, et gare à celui qui y conserve une arme chargée ! Dans le Tennessee sur la rivière Cumberland à l’Ouest de Nashville le labrador « Sadie » blessa ainsi son maître penché en train de récupérer les formes. En 2018, dans le Wisconsin et dans l’Utah, c’est après avoir désailé des canards et en aidant les chiens à remonter dans l’embarcation que les sauvaginiers furent blessé à la jambe et au bras. Dans l’Oregon près de Portland c’est en sautant allégrement dans le bateau que le labrador « Drake » âgé de trois ans toucha son maître à la fesse.
A la billebaude aussi le danger rôde dès le départ quand on monte dans les voitures. Il y eût deux morts dans le Kansas en 2022 et 2023 en installant les chiens à l’arrière sur les impedimenta où s’entassaient les fusils chargés. En 2018, au Nouveau-Mexique, « Charlie » fit la même chose, blessant le conducteur à la clavicule et aux côtes dans une chasse aux lièvres où trois chiens étaient en lice. En Louisiane, il fallut amputer, cette fois c’est le chien d’un autre chasseur qui dans l’enthousiasme collectif de la meute, avait sauté dans le benne du pick-up. Un phénomène qui n’est pas inconnu en Europe, chez nous près de Bayonne c’est en entassant deux chiens au coffre que le pilote fut touché à la hanche et en Allemagne près de Münster qu’un chasseur se reposant un moment au volant fusil posé sur le siège passager que celui-ci se déclencha quand le chien sauta affectueusement sur le siège.
Le passage des clôtures sur lequel on insiste tant pour l’obtention du permis est toujours un moment c’est le cas de le dire « épineux ». Le beau cliché ci-contre à gauche, montre d'ailleurs un chasseur prudent ayant posé l'arme ouverte sur le poteau de clôture. A dix ans de distance dans l’Iowa, le jour de l’ouverture au faisan un chasseur fut blessé à la jambe en allant chercher l’oiseau, le fusil encore chargé d’une cartouche étant posé sur une clôture que le chien, en voulant suivre fit tomber l’arme, et un second perdit la vie de la même manière en 2017. Mais on a vu pire en Bulgarie où un drathaar refusa de rendre son oiseau, les chien et le maître furent blessés, la patte ayant malheureusement actionné la détente, il faut dire que le chasseur essayait de lui faire lâcher prise en se servant de l’arme comme d’un bâton. En Virginie, mordu par son chien, appelant sa femme au travail pour lui dire qu’il allait se débarrasser du chien de la pire façon, la police accourue trouva un spectacle sanglant, le maître couvert de morsures une balle dans l’abdomen ne put être ranimé, et le chien fut euthanasié.
Même si on sait tous que nos chiens savent bien ce qui se trame avant l’Ouverture et en fin de semaine, savent-ils reconnaître la couleur « orange blaze » de nos tenues sécuritaires, et se sensibiliser à leur tour et après nous à cet objectif ? Voici, pour sourire, quelques règles de base qu’on pourrait leur inculquer : 1/ Toute arme laissée au sol par le maître est présumée chargée ; 2/ Ne marchez pas sur une arme pointée sur votre maître ; 3/ Gardez votre papatte hors du pontet jusqu’à ce que vous soyez prêt à tirer ; 4/ Soyez sûr de l’endroit où vous tirez…en fait pas sur votre maître !
Les chats d’ailleurs n’en font pas d’autres : en 2023 dans l’Ohio, un ado fut blessé dans une fusillade à l’air comprimé avec des rats quand allant au résultat, le chat de la maison sauta sur la table où l’arme était restée chargée, l’ado a survécu, on ne sait pas si le félin avait abusé de « l’herbe à chat » (1) et donc que son discernement en fut altéré (ou si son avocat a pu arguer que le coup de feu accidentel était lié à une faiblesse structurelle du modèle ?) mais, morale de l’histoire…laissez les rats aux chats !
1/ Ou cataire, c’est une labiacée sorte de plante herbacée comme la menthe et psycho-active sur les matous comme le cannabis chez les humains.