Tir d'été du chevreuil : ce qu'il faut savoir

Le 11 juin en matinée, deux de nos membres vont suivre la formation « tir du chevreuil d’été », une activité qui se développe désormais un peu partout dans le département sous l’égide de la FCM50. Si elle est assez contraignante (approche et affût, tir à balle exclusivement), cette activité nouvelle a le vent en poupe car elle se place dans une inscription véritablement naturelle, et cumule de ce fait de nombreux avantages.

Sur le plan de l’éthique cynégétique : en jumellant continuellement on identifie formellement ce qui a été décidé par le plan de tir (mâles déficients âgés ou  consanguins, femelles et brocards d’avenir proscrits) et sans le stress que l’on trouve habituellement quand « ça passe » au poste, on est, en théorie, parfaitement sécuritaire. Ci-dessous à dr. : trophée de brocard "assassin", dangereux lors du rut pour ses congénères, et donc à éliminer en priorité. 

Face aux autres utilisateurs de la Nature, cette activité discrète est aussi quasi « éco…voire écolo…compatible ! » car beaucoup mieux comprise que la battue, laquelle s’effectue, on le sait tous « à cor et à cri » avec tout le tohu-bohu de voitures et de chiens lâchés dans la campagne. La battue conservera toujours certes ses lettres de noblesse, et la nouvelle activité ne viendra que compléter utilement l’activité de nos sociétés communales. De fait, le bracelet chevreuil ainsi obtenu permettra aussi de prélever tout l’été du renard. En effet, après prélèvement du chevreuil, le tir d’été  du renard peut se poursuivre avec une photocopie de l’arrêté d’attribution.

Avant que débute cette activité (le 1^er juin) il n’est pas inutile de rappeler que le rut du chevreuil démarre mi-juillet-mi-août, la grosse activité se cumulant entre la dernière semaine de juillet et le premier août. Les grosses chevrettes sont les premières en chaleur début juillet, et les moins lourdes (moins de 15 kgs environ) début août. Le rut dit « tardif » peut même être retardé jusqu’en septembre quand les plus jeunes chevrettes atteignent le poids théorique de 15 kgs.  Les ébats, marqués par une grande activité où les animaux foulent l’herbe en « ronds de sorcières » durent plus longtemps chez les jeunes que les grosses chèvres adultes souvent suitées et qui non seulement « connaissent la poloche », mais ont aussi, de ce fait, moins de temps à accorder aux impétrants !

La météo est également à prendre en compte : peu d’activité sous la canicule où les chevreuils se retrouveront plutôt au lever du jour où à la nuit bien tombée,  «  à la fraîche », ce qui obligera les chasseurs à bien se caler sur l’heure légale du coucher du soleil, et une heure ensuite pour tirer. S’il fait frais, ébats et rut peuvent s’étendre sur la journée, mais comme pour tout le gibier en général, l’accalmie qui suit la pluie d’orage est très favorable à la sortie des animaux.

Tous les chasseurs le savent, le chevreuil « aboie » quand il est dérangé…mais la chevrette le fait aussi, mais moins souvent. Le mâle n’aboie pas vraiment pendant le rut pour le dérangement, mais surtout pour décourager des concurrents tant alimentaires que sexuels. Sur les territoires à faible cheptel (comme le nôtre !) il faut s’attendre à voir les mâles moins se déplacer car ils ont moins de concurrence que ce soit pour la nourriture…ou pour les chevrettes ! Ils sortiront donc plus tard car il n’y aura guère de voisins à venir piétiner leurs plates-bandes. Pour les chasseurs il sera donc impératif de bien repérer avant les « spots » où ils se cantonnent . Ces derniers utiliseront certainement des appeaux, très opérationnels pendant la période du rut, mais qui ont aussi la caractéristiques d’attirer… les renards ! Bonne chasse donc à ceux qui vont courageusement se lançer et « essuyer les plâtres » cet été, mais ce sont sans doute les renards qui en feront les premiers les frais...