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FCM 25.00
20 mai 2016

Pour râtisser loin...et large !

Il n’y a pas que le chevreuil qui est d’actualité ! Avant la « générale » de fin septembre, il y aura l’ouverture au gibier d’eau où la donne a pas mal changé il y maintenant plusieurs années avec l’adoption de la bille d’acier. On a déjà amplement débattu ici des chokes spéciaux qui améliorent la portée, particulièrement sur les semi-automatiques. Et maintenant on va revenir au passé, quand il était nécessaire de tirer « long » et « large » !

images (1)

 

Tout le monde connaît le « canardouze », un juxtaposé classique d’un poids conséquent (autour de 5 kgs) qui permet pour râtisser large de tirer…les deux cartouches en même temps ! Sensations garanties, mais bien moins que du temps de leurs ancêtres, les « canardières » dont la mort date officiellement du 28 novembre 1951. De telles armes, plus proches du petit canon que du fusil de chasse arrivaient à peser 50 kgs et mesurer 4 mètres de long !

gauge canardière 1,5 pouce à coté de cal 12 et 6 mm RF

Supérieures au calibre 8, elles seraient maintenant en catégorie A…comme la mitrailleuse de 12,7 ! Chargées de 120 grammes de poudre et 900 grammes de plomb, elles tiraient jusqu’à 150 mètres ! Sur les bords de Saöne ou dans les Dombes, leur action était programmée à l’avance, tous les chasseurs riverains, par un accord tacite, s’abstenant de sortir avant qu’elles tirent, notamment par temps de brume. Un tireur habile pouvait tuer 50 canards d’un coup, et le record en 1903 est de 108 becs plats mis par terre avec une seule de ces (grosses !) cartouches. Voir ci contre, la différence avec une cartouche de 12 classique. 

 Il faut aussi comprendre l’époque, celle de l’avant-guerre où on trouvait encore du gibier sur les marchés, et où les aubergistes locaux achetaient de grandes quantités. Darne et Manufrance en ont aussi fait des « portatives » qui envoyaient 80 grammes de plomb, mais pesaient quand même dix kilogs…difficile donc de tirer avec une sarcelle au cul levé non ?

81976-01-original-super-goose-10ga-marl-640-362

« Plus c’est long, meilleur c’est bon ? ». Depuis les travaux du général Journée, il y a bien longtemps, on sait  qu’après 75 cms, on ne gagne plus grand-chose. Malgré tout, il existe des fusils de chasse (Marlin « Goose », Fabarm), mais à répétition, comme les carabines qui, en 12 (chambrés 76 ou 89) voire en 10, offrent des « longs » canons de 92 cms. L’autre avantage de ces gigantesques pétoires (ci contre à g.) est d’offrir trois coups en magasin, plus un dans le canon. Les sites spécialisés parlent d’une densité de gerbe extra, et de renards tués à 60 m.  mesurés, avec du 4. Sur certains semi-autos comme le fameux mp 153 Baïkal (ci dessous à dr.), on peut sur un canon de 76, rajouter une rallonge de 20, plus un choke Kicks de 10…ce qui donne une canne à pêche de plus d’un mètre de canon !

pa040012

Du long au large, il n’y a qu’un pas, franchi allégrement par les armuriers US qui viennent de ressusciter un vieux concept, celui du Duckbill Shotgun Spreader inventé par les Navy Seals au Vietnam pour débarrasser le pont des sampans hostiles. Sur un fusil à pompe Ithaca les  chevrotines partaient sur un ovale très large, inversant si on veut dans l’autre sens horizontal cette fois, la forme de la gerbe. Ce disperseur nommé « Gator »…comme la bouche d’un crocodile (ci dessous) peut se visser à la place de tous les chokes traditionnels, mais ne peut tirer de balles. Par contre il est parfait pour ouvrir les portes…ou chasser le drône, cet amusant petit oiseau mécanique qu’on risque bientôt de voir classé « nuisible » !

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