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FCM 25.00
31 mars 2017

Chasser avec un fusil de sport ?

C’est l’intersaison, le fusil rangé au râtelier…voire ! On va vers la belle saison…celle du ball-trap où pour faire remplir les caisses de notre société, ou faire plaisir aux voisins, le fusil risque bien de ressortir, histoire aussi de « garder la main » car chaque jour qui passe nous rapprochera…de l’ouverture ! Pour ce faire :  arme spécifique ou « polyvalente », tout le monde n’ayant pas forcément les moyens d’avoir un fusil pour chaque type d'emploi ?

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La théorie voudrait d’ailleurs qu’un fusil de sporting s’impose même en choix de premier achat pour un jeune chasseur ! Parce qu’il est censé être plus solide car il doit tirer pouvoir tirer en une journée ce que le commun des chasseurs fait en une saison, mais parce qu’il pourra, par exemple avec un canon de 71, tout faire en matière de sport (skeet, parcours, compack, fosse), mais aussi…à la chasse. Son poids est encore acceptable (3,5 kg), mais surtout il n’a pas de pente qui font tirer haut comme ses autres congénères de sport, et que son avantage reste dans la norme habituelle pour la chasse.

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Cette histoire de pente au busc (l’avant haut de la crosse) est importante. Pas tellement à courte distance quand on tire « au cul levé » les deux yeux ouverts sur un lapin, quand on « jette » le coup de fusil et que l’à peu près est corrigé par le canon lisse…voire le coup de croisillon qui disperse la gerbe. A longue distance, sur un pigeon ou un faisan qui file le vent dans le dos, c’est une autre affaire. C’est donc là qu’il nous faut observer en quoi le ball-trap, il y a quelques décennies, a influencé la technique armurière et les armes que nous avons désormais entre les mains. Pourquoi ils ont des bandes hautes ou ventilées, des « poignées pistolet », des buscs réglables, dont rigoleraient bien nos anciens qui n’avaient point besoin de toutes ces simagrées pour proprement faire bouler le capucin avec leur vieux Robust. Ci-contre à dr. un petit dessin valant mieux qu'un long discours, explique la différence de visée chasse et trap. Et ci-dessous à g. comment le réglage haut de la bande ventilée relève le tir : il ne reste plus que 10% de la gerbe commune avec le premier réglage, tout le reste est plus haut. 

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Le tir sportif s’est affiné avec toutes sortes de déclinaisons, dont certaines d’ailleurs (parcours par exemple) reproduisent fort bien toutes les situations variées que l’on rencontre à la chasse. Mais au départ il s’agissait surtout (fosse) de tirer sur des cibles (plateaux, mais par analogie, oiseaux ou gibiers) montantes. La bande (8mm généralement en chasse, 10, 13 en sport)  ventilée ou non (voir les vieux Merkel) est censée faire tirer plus haut que ce que vous visez et compense cette cible ascendante qu’il s’agisse d’un plateau…ou d’un coq faisan qui démarre à grand bruit. Les autres effets annexes étant (on s’en fout un peu à la chasse) de réduire l’effet de mirage quand les canons chauffent, mais aussi et là, c’est plus intéressant pour nous, de tirer tête haute, sans se « coucher » sur la crosse. C’est l’intérêt du busc réglable, d’offrir un meilleur champ de vision, une vue d’ensemble de ce qui se passe et, accessoirement quand on tire beaucoup sur les pas de tir, plus de confort pour la nuque et le dos.

La crosse pistolet est désormais la norme, la jolie crosse anglaise (qui, vous le constaterez aisément est quasi inexistante sur les pas de tir) n’est plus offerte qu’en « option » et quasiment exclusivement pour la chasse. Il y a bien une raison à cela. L’élégante britannique si elle est assez pratique pour monter vite à l’épaule, ne cale pas assez la main si on veut enchaîner une position de tir standard, mille fois répétée. Elle ne facilite pas un épaulé du fusil qui doit impérativement être vertical. Vous le constaterez si vous êtes droitier, en ayant tendance à pencher l’arme vers votre joue, le fusil va imperceptiblement se décaler à gauche ou à droite selon que vous « l’embrassez » trop fort ou que vous le ramenez vers vous. De près, c’est encore pas bien grave, mais de loin la gerbe ne corrigera plus la petite erreur de quelques millimètres qui, à 40 m. vous mettra immanquablement derrière de plusieurs longueurs. Vous le remarquerez sur les planches, les « pros » corrigent ça avec des plaques de couche qu’on peut tordre dans tous les sens. Le but, pour eux, étant de reproduire ad nauseam, toujours et encore la même gestuelle sur des trajectoires bien identifiées par l’expérience. Ci-dessous à dr. un fusil où tout est conformable à souhait et la bande haute longue comme le pont de Tancarville ! 

 

bande fgcOui, mais nous à la chasse me direz-vous ? Si vous héritez un jour d’un fusil de trap bien identifié comme tel et qu’il est pas trop lourd, il sera redoutable au chien d’arrêt (qui prévient) au pigeon et au faisan  bref tout ce qui est vole en montant et fuyant pour peu que vous ne tirez pas trop vite. D’une part car il sera très sûrement  (à moins de disposer d’embouts amovibles) fortement choké. Ensuite parce que tous les artifices dont on a parlé plus haut aideront à « mettre devant ». Pour le tombant ou le poil qui file au déboulé, il faudra au contraire tirer vite et bas, devant les pattes pour que n’ait pas le temps de jouer sur la gerbe, l’avantage initial donné par la bande.

 

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