Les chasseurs nord-américains face à l'énigme du bigfoot ?

Comme le yéti, ou le monstre du loch Ness, le mythe nors-américain du bigfoot ou sasquatch créature à mi chemin entre le primate et l’humanoïde est difficile à prendre au sérieux. Mais puisque bon nombre d’observations (1) proviennent du monde des chasseurs, un peu comme dans le cas de la bête du Gévaudan déjà analysé ici (2), et dans le même esprit, il mérite qu’on s’y attarde.

Cryptide, espèce en voie de disparition, hominidé précoce (ou singe attardé ?), le nombre de témoignages est impressionnant, tout comme les poils, pistes, excréments passés au crible de l’ADN, mais dont les résultats ne font pas encore l’unanimité. Les traces de cette créature impressionnante (plus de 2 m, et autour de 250 kgs !) datent d’avant l’arrivée des Européens car elles sont présentes dans les légendes amérindiennes avant la première observation d’un trappeur dans l’Alberta en 1811, puis en 1893 relatée par Théodore Roosevelt,  (ci-contre à g.) grand chasseur et futur président des USA dans son livre « the wilderness hunters ». La créature qui vidait régulièrement tous les pièges de deux trappeurs de fourrures finit même par en tuer un qui était resté seul !

Fermiers, forestiers, survivalistes (dont le fameux Les Stroud), campeurs, randonneurs donnent des points de repères précis de rencontres impressionnantes, mais celles des chasseurs sont les plus intéressantes car ce sont eux qui s’enfoncent le plus profond en forêt dont ils connaissent parfaitement la faune. Aux USA la chasse au petit gibier existe certes, mais la tradition dans ces vastes étendues est de partir sur plusieurs jours avec un gros 4X4 emmenant tous les impedimenta puis le quad en dernier lieu avant de finir à pied derrière l’ours, l’élan, le wapiti, le cerf de Virginie. Ce qui implique de camper sur place avec un armement d’épaule conséquent pour tous ces gibiers lourds, plus, traditions de l’Ouest oblige, souvent un gros couteau bowie, et le  44 à la ceinture « au cas où »….

De tous ces témoignages souvent poignants il résulte pour tous ces chasseurs aguerris, un sentiment initial de malaise, de sentiment d’être surveillé, et même suivi par quelque chose qu’on ne voit pas, mais qui progresse à toute allure dans les taillis. La nature semble figée, les oiseaux se taisent, on sent une puanteur forte,  les chevaux et les chiens sont terrifiés. Ces derniers, même les plus aguerris à la chasse à l’ours se réfugient dans les pattes de leurs maîtres et sont souvent les premières victimes de cet animal inconnu.  On retrouve là un  comportement simiesque  avéré (les gorilles par exemple détestent les chiens) avec d’autres signes de territorialité comme les arbres secoués, ou  des jets de pierres…grosses comme des ballons de basket ! Ce qui semble en dire long sur la force du lanceur…Une forme d’intelligence au moins égale à celle des grands singes anthropoïdes se fait remarquer à la poursuite des cerfs à laquelle ces créatures inconnues semblent exceller. Des chasseurs de l’Ohio qui, en 1995 guettaient un troupeau le virent mis en fuite par des coups frappés sur les arbres à trois points différents, comme un code de battue, dans la forêt qui aboutit à la mort d’un daguet dont on ne prit que le foie (3).

Des automobilistes ont croisés, ce qui ne pouvait être un ours portant un chevreuil…en bandoulière ! Et en 1974 dans l’Illinois, un chasseur de ragondins dans la même région fit une rencontre inopinée avec une masse hirsute qui surprise…laissa tomber le même genre de prise à ses pieds. Dans l’autre sens un chasseur qui venait de tuer un gros wapiti, le laissant pendu à un arbre pour aller à sa voiture prêt à éviscérer, se fit voler la lourde carcasse dans l’état de Washington en quelques secondes. Ce qui lui fit penser qu’on l’observait sans doute dans l’ombre depuis un bon moment avant de profiter de l’aubaine. Le cervidé pesant presque une centaine de kilos ne pouvait, en un clin d’œil, avoir été dérobé par un chasseur concurrent ou un braconnier.

Des chasseurs postés et à bon vent ont ainsi vu de telles créatures nager, pêcher des saumons, et des écrevisses, déterrer des tanières d’écureuils, ramasser comme vous et moi des baies et des noix. La meilleure observation près du lac Ozette dans l’état de Washington est d’ailleurs celle d’un chasseur d’élans qui s’était faufilé patiemment à bon vent dans un troupeau pour tenter d’atteindre un grand mâle. Dans une clairière, avec jumelles X8, il put observer un bon moment une famille : mâle, femelle et un petit qui ramassaient des champignons ! Le vent ayant subitement tourné en sa défaveur toute la petite troupe s’en alla. Doté pourtant d’une forte carabine, jamais il ne pensa tirer, tant la ressemblance avec une famille humaine était frappante.

Les nouvelles technologies, pièges photo, infrarouge, vision nocturne n’arrivent toujours pas à résoudre ce mystère. On ne trouve jamais de corps, mais dans la nature il est vrai que tout disparait très vite (4). Des expéditions de scientifiques, les télévisions mettent le paquet, sans que jamais de preuve irréfutable viennent dissiper cet épais mystère. Même en conditions de chasse, donc armés, les chasseurs possiblement apeurés n’ont pu accidentellement dissiper les choses. Certains ont tiré, mais avec du petit calibre, ou du 12…ce qui ne pouvait qu’effleurer, voire énerver plus encore un tel mastodonte. La loi aussi pouvait retenir leur bras, certains états comme le Texas permettraient le tir, mais pas la Californie et l’Oregon qui possèdent la plus longue liste de rencontre avec le monstre, et où il est interdit de tirer un animal absent, (et dans ce cas, pour cause puisque c’est toujours un mystère), des espèces officiellement recensées dans l’état. Le comté de Skamania dans l’état de Washington en 1984 considéré comme un de ses principaux refuges a même puni d’un an de prison et 1000 dollars d’amende le tir sur son territoire « de toute créature ressemblant à un singe » ! Une décision s’expliquant car c’est là que fut filmée la fameuse observation (5) Paterson-Gimlin (1967) qui déclencha une fièvre de recherches et de canulars menaçant l’ordre public. On risquait d’y tirer une personne costumée ! Des panneaux (voir-ci-dessous à g. ) préviennent même les randonneurs : "attention, zone bigfoot, restez sur les sentiers balisés"...Et bien sûr, si cette bestiole devait un jour se trouver avec quelque chose d’humain (6), il s’agirait bien sûr d’un crime !

1/Pour vous faire une idée, allez sur ces deux sites très bien faits : depuis 1995, BFRO (Bigfoot Field Researchers Organization) et Bigfoot Encounters  en actionnant les traductions simultanées si vous ne lisez pas l’anglais. Il y a aussi des sites canadiens intéressants à consulter sur le Sasquatch autre nom du même animal.

2/Voir archives de ce blog 3 mars 2015 et suivantes.

3/Source importante surtout l’hiver de protéines, les cerfs whitetails plus petits que notre cerf élaphe étant plus faciles à prendre et abondants que les élans et bisons animaux de grande taille. Les carcasses contrairement aux pumas, sont emmenées fort loin (pour sustenter des groupes ?), entassées, les os cassés pour en extraire la moelle, elle aussi très riche en nutriments.

4/ Tous les chasseurs que nous sommes pouvons le constater, on ne trouve jamais d’animaux sauvages tombés de mort naturelle et même les chats domestiques, s’ils le peuvent, disparaissent avant de s’en aller mourir dans un coin reculé. D’autres animaux et insectes se chargent immédiatement des chairs, et les os vite couverts de terre sont immédiatement absorbés par le sol acide, sinon on trouverait des os partout. Faites une corneille au coin du bois lors de votre affût au pigeon…le lendemain elle a déjà disparu !

5/ Vous la retrouverez facilement sur le Net elle aussi. Elle a été analysée dans tous les sens sans qu’on puisse y dénicher l’ombre d’une supercherie. Regardez attentivement, vu la poitrine…c’est une femelle !

6/ Le Yeren chinois, l’Almasty du Caucase, le Yowie australien relèvent un peu des mêmes observations.