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FCM 25.00
26 février 2018

Comment le fusil se porte ?

L’examen du permis veille semble-t-il à tout : qu’il s’agisse du franchissement d’obstacles, des règles draconiennes de la battue, et un quart des candidats, s’ils y sont recalés, le sont le plus souvent pour avoir enfreint les enseignements liés à la sécurité. Le « transport » dans les véhicules a aussi ses lois, mais on va voir aujourd’hui, qu’il y a plusieurs manières de porter un fusil sur le terrain…

porter 001

Une attitude qui ne date pas d’aujourd’hui, le « Vieux chasseur » par Deyeux, au temps de la poudre noire le disait déjà : « Le fusil placé sous le bras ou croisé à la ceinture ne doit jamais être machinalement placé en face de personne, comme le tiennent trop souvent des amateurs de troisième classe, gens qui chassent pour leur santé, et qui sont quelques fois très nuisibles à la santé des autres ». Il suivait en cela Magné de Marolles pour qui, en 1788 la chasse était un loisir naturel « un amusement simple, peu dispendieux, et sans appareil qui fait à la campagne les délices des gens de tout état ». Et Deyeux d’ajouter : « Les fusils courts sont plus dangereux que d’autres en des mains malhabiles qui ne font pas demi -tour sans vous présenter leur point de mire à la poitrine ».

On ne parlait pas encore de « casser » le fusil à cette époque  l’hammerless restant encore  à inventer, les chiens faisant office de sécurité, et c’est de là qu’est sans doute partie l’utilité de la bretelle, sujet de nos jours très épineux. Elle est interdite sur les pas de tir, au poste, et mal vue en action de chasse depuis qu’une fameuse revue, dans son numéro de juin 2012 lui ait imputé 3% des accidents  arme  chargée. C’est bien sûr un élément de confort, pas de sécurité, sinon on l’aurait interdite à nos pious-pious autrefois,  mais elle est reposante face à  la fatigue qui, toujours selon Deyeux «  défend le corps,  donne la paix à l’âme,  vient à vous comme une amie qu’on n’a pas besoin d’appeler pour qu’elle pense à vous porter secours ».

Les distances, la chaleur, la pluie sont autant d’éléments qui permettent d’apprécier ce soutien pour franchir des obstacles naturels aussi pentus que variés sans se casser la figure, tenir les chiens, soulager les mains pour porter les impedimenta au poste. Ainsi harnaché, fusil déchargé bien sûr, les plus optimistes sujet météo portent  le canon fièrement porté vers le ciel, les prévoyants face aux nuages lourds, vers le bas, les sauvaginiers,  autour du cou pour éviter au canon d’aller à la pêche dans les vasières.

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Sur le terrain la bretelle a de moins en moins d’adeptes car elle casse la ligne des fusils, et en pendouillant lamentablement nuit aussi parfois à la mise en action rapide. Mais on a tous connus de vieux grands-pères qui, au déboulé du lièvre, lui trouvaient une vertu sereine face aux jeunes fusillots qui tirent « au coup d’épaule », et ajuster calmement le capucin arrivé à bonne portée après avoir tiré l’arme de l’épaule.  On retrouve l’influence militaire à ceux qui portent l’arme « sur l’épauuule….drêêête ! », parfois même au repos, fusil cassé dans un délicat équilibre qui permet à ceux qui fument encore, de s’en rouler une « de gris », entre deux traques. Les anciens bidasses se souviendront de l’arme « au pied » à proscrire à la chasse, certains imprudents, ce qui fut loin de leur faire une « belle jambe », y ayant laissé quelques orteils au passage !

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Le fusil de chasse, il faut le savoir n’est pas, même pour nos plus anciens chasseurs caducs perclus de « rumatisses », un bâton de vieillesse ou de randonnée, ni un accessoire aidant à « fourgonner » dans les talus pour débusquer la poule faisane qui piète. Vaut mieux le porter sous le bras, canons vers le bas, voire pour les puristes  fusil « cassé », ce qui, au chien d’arrêt peut en effet se montrer plus sportif tant pour le tir, que laisser une chance supplémentaire au gibier.

port en poupon

Enfin, maternelle, il y a la position « en poupon » qui permet de jeter certes un regard attendri aux volutes et rinceaux de son dernier rejeton, mais en prenant bien garde que les canons soient bien dirigés vers le bas et une zone neutre. Dans tous les cas rester attentif et prudent face à la situation de l’arme, chargée ou non. Comme disait notre vieux mentor :  « Il est plusieurs chemins pour arriver à tout : dont le calme. Un tireur impassible, dont la main est immobile sous le feu et qu’une santé parfaite rend imperturbable aux bruits, aux contrariétés comme aux distractions qui l’environnent jouit d’un immense avantage sur l’homme susceptible et nerveux qu’un rien dérange et que le plus léger chiffonnage peut crisper ».

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