Chokes : correspondances de nomenclatures

C’est l’intersaison, propice aux rencontres autour du ball-trap communal, des transactions car l’ouverture est encore loin et donne le temps de « voir venir » comme on dit. Les successions aussi offrent de belles opportunités, pour lesquelles il est important de bien apprécier certaines caractéristiques techniques comme les chokes.

La nouvelle donne faisant impérativement passer par un armurier, ou toute autre autorité administrative (1) permettra souvent de se faire renseigner si, sur une arme ayant déjà vécu il manque quelques chokes désormais le plus souvent amovibles…et donc faciles à égarer à droite ou à gauche quand ils ne vont pas subrepticement rouler sous l’établi ! Nous avons déjà évoqué ici, mais il y a déjà un moment (2), les équivalences avec la nomenclature anglo-saxonne qui, mondialisation oblige, se  généralise.

Les chokes nés fin XIXè siècle sont définis classiquement selon le système Greener que l’on retrouve sur tous nos fusils stéphanois soit pour un calibre 12, et un alésage de chambre de 18.4 un rétreint de 1/23è du canon. Pour un « plein choke » il s’agit de 0,80mm, le Full US étant un peu plus serré (0,75mm). Les lisses sont identiques : 0,10 mmm car, entre les deux, les chokes US sont un peu plus ouverts : 0,25  pour le IC ou improved cylinder soit notre quart de choke chez nous à 0,20 ; 0,50 pour le M ou Modified soit notre demi à 0,40, et 0,65 pour le IM (Improved modified) qui équivaut à notre trois-quart à 0,60.

Le problème c’est que la symbolique par marques varie entre les traits, les astérisques, les étoiles, et pour simplifier, surtout pour le matériel anglo-saxon qui a pris une part prépondérante du marché, il est bon de connaître sa déclinaison complète et fort vaste car adaptée aux subtilités de l’emploi du substitut depuis, en gros, les années 90. Il faut déjà savoir qu’il faut descendre d’un cran, et qu’un Full vaudra un demi, avec emploi recommandé en dessous du plomb de 4, et le plus souvent des chokes « longs » à extension censés éliminer les dommages causés par l’utilisation prolongée de la grenaille d’acier. On trouve donc une nomenclature propre aux gros volatiles (oies et dindons) peu courante pour notre chasse devant soi comme dans l’ordre de « serrage » de la gerbe : SDF (Super Dryer Full), SF (Superfull), XF (Extra Full).

La déclinaison plus commune est ensuite bien plus complète que chez nous, démarrant au F (full) qui correspond à notre plein choke, mais avec un LF ou light full juste avant le IM (Improved Modified) qui vaut notre trois quart. Même chose entre le M (modified) ou demi, et le quart (IC) avec un LM ou light modified. Le classique lisse (cylinder) est complété, plus bas, par des chokes de sport le S (Skeet) et le N (Negative) qui, plus que lisse,s sont légèrement tromblonnés. Ils ne sont néanmoins pas à jeter pour une utilisation chasse car représentant une alternative quasi meilleure aux canons rayés et autres artifices de dispersion pour les cartouches standard. Ils sont utilisables facilement jusqu’à 25 m, voire plus avec du gros plomb de 6-4.

1/La vente d’armes entre particulier a vécu et résulte d’une nouvelle loi votée les 14-15 février dernier par les deux assemblées, et promulguée la semaine suivante. Elle vise à s’adapter aux directives européennes et il si l’on peut toujours proposer une vente, par exemple par petites annonces ou de gré à gré, il faudra de toute façon passer soi devant un armurier, soit un représentant de l’autorité publique qui vérifiera que l’arme correspond bien à sa désignation, sa classification, et l’identité des deux parties, vendeur et acheteur. C’est cette autorité qui effectuera la demande vers la préfecture qui préviendra ensuite l’acheteur de la légalité de l’opération. Nous allons là, comme pour les automobiles, vers une sorte de « carte grise » des armes de chasse circulant en France.

2/Voir notre archive du 27 mai 2012.