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27 mai 2018

L'armurerie stéphanoise classique

Notre précédent envoi sur les canons Heurtier nous a montré un exemple de ce qu’était la production stéphanoise d’avant les années soixante. En quoi elle différait de ce que nous voyons de nos jours ?

canons frettés

 

La production des canonniers artisanaux à St-Etienne se distinguait des fusils industriels frettés (ci-contre à g.) par un savoir-faire  à trois niveaux. Les fusils de base pour les juxtaposés proposant deux tubes usinés, ajoutés avec des crochets au niveau des tonnerres, les bandes supérieures et inférieures étant ajoutées et ensuite le tout soudé ensemble. C’était le commun de ce que nous venons de voir  décrit ici chez Heurtier, et  les frères Breuil, à St-Etienne ou encore Jean Falla à Liège ne faisaient pas autrement. Enfin la première qualité ou demi-bloc qui fait toujours référence de nos jours (ci-dessous à dr.)  proposait ceci  :  chaque tube usiné comportant son demi-crochet longitudinal comprenant son propre mode d’assemblage. On ajoutait alors bande haute et basse, cales, pièces d’appui sur la longuesse ou devant, l’ensemble étant ensuite brasé au laiton.

demi bloc

Les canons lisses modernes qui, de manière standard font 71 cm, partent d’une barre d’acier de 45 cm d’abord pointée, puis dans le même moment où elle est percée par un cylindre à carbure, se voit martelée à l’extérieur par des machines automatiques dont on règle à l’avance les diamètres selon le rythme et l’avancée du martelage ainsi que la course des marteaux. On échappe ainsi à toutes les longues et fastidieuses opérations d’alésage et de tournage dont nous allons parler dans le prochain envoi, et c’est ce qui explique la quasi disparition de tous ces métiers manuels du temps où l’armurerie stéphanoise faisait travailler et vivre des milliers de familles ouvrières et fabriquer des armes de facture manuelle et de grande qualité comme ce Charlin ci-dessous. 

charlin

Par contre la technique moderne sur machines automatiques donne une régularité de production plus rigoureuse et l’écrouissage qui en résulte produit un durcissement qui augmente les caractéristiques des canons.  La canonnerie italienne, en pointe dans la modernisation des techniques canonnières, reste cependant  encore un gros fournisseur des deux méthodes à la fois industrielle et artisanale…et des prix qui sont de mise  pour celui qui s’aviserait de  se fournir là-bas… ce qui est le cas de la majorité de la clientèle mondiale pour les canons. On ne passe même  pas du simple au double ! Faut juste multiplier par dix…Ce qui donne à penser que l’ancienne méthode a sans doute toujours du bon !

Prochain article : la longue chaîne des processus de fabrication d’une arme classique.

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