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13 juin 2018

Les leurres doivent-ils impérativement être ressemblants ?

Le sujet des leurres a été abordé ici dans sa généralité il y a un an (1), et sous l’influence des chasses Nord-Américaines (2), ces artifices se développent aujourd’hui pour le pigeon, les corvidés, le gibier d’eau mais dans une moindre mesure puisque nous, en France, avons droit aux appelants vivants.

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Des basiques en plastique qu’on trouve partout à des reproductions étonnantes, véritables œuvres d’art qu’on hésiterait à sortir de la cheminée du salon, il semblerait que l’avenir soit désormais à des leurres plutôt destinés à attirer l’attention qu’une image parfaite d’oiseaux réels. Des marques célèbres font ainsi désormais des canards beaucoup plus clairs que la normale pour augmenter la visibilité à longue distance. La taille aussi joue peu et l’on est toujours étonné de voir l’efficacité d’un flapper de pigeon moins gros qu’une tourterelle, où de corvidé de la taille d’un étourneau faire venir de très loin leurs congénères. Dans l’autre sens des plus grosses que la normale se voient de plus loin, d’où l’intérêt…de mettre une forme d’oie qu’on a peu de chances de voir dans l’intérieur des terres, à patauger gaiement avec les canards ! Nous sommes un peu là comme dans les leurres de pêche dont les couleurs criardes n’ont rien à voir à ce qui se balade dans l’eau, mais qui incitent à la morsure réflexe des carnassiers.

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Les leurres anciens, grossiers bouts de bois ou faits avec de vieux bidons ne marchaient pas si mal car placés au bon endroit au bon moment face à un chasseur bien dissimulé. « Dans des zones à faible pression de chasse ces leurres plus visibles mais moins réalistes pouvaient suffire, et c’est quand on s’en éloigne que les petits détails feront la différence » ! C’est là l’argument des marchands de leurres…pour les oiseaux certes, mais aussi le porte-monnaie des gogos. L’anthropomorphisme nous fait prendre ces (jolies au demeurant !) vessies pour des lanternes…Les oiseaux peuvent voir n’importe quel leurre beaucoup plus loin que nous, et ils ont une autre logique. Prenez les pigeons : ils en survolent d’autres tout le temps et pour toutes sortes de bonnes raisons qui leur sont propres, s’alimenter, se percher le soir, et ils ne sauraient vraiment plus où donner de la tête s’ils devaient s’arrêter chaque fois qu’ils voient un congénère non ?  

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C’est la raison pour laquelle les formes pleines anciennes ont passé le relais à des leurres comme les « Sillosocks » en papier mâché (ci-dessus à g.) qui, de près n’ont vraiment l’air de rien mais qui illustrent parfaitement cette capacité d’attraction à longue distance. Flottant telles des manches à air, elles donnent une parfaite illusion de mouvement qui attire l’œil. Les formes FUD (ci-dessous) en néoprène sont elles aussi d’une simplicité enfantine (notamment pour le transport), sans véritable épaisseur ni consistance, mais marchent tout aussi bien.

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La présence de nourriture et de sécurité n’obéit pas aux mêmes critères, ni aux mêmes heures. C’est particulièrement visible pour les corvidés. Regardez bien le manège mécanique qu’on leur propose : est-il vraiment réaliste ? Il marche très bien aux régulations de printemps car ces ennemis des cultures n’y ont pas été exposés, et il tourne au petit jour où la visibilité est faible. Sur des affûts en plein jour, il sera survolé par des isolés qui rappellent, saluent au passage, mais ont autre chose à faire car ils vont rejoindre la colonie que l’on entend au loin. Mais placez au milieu une balle de ping-pong, ou mieux encore ces faux petits œufs que l’on trouve dans les magasins de décoration et vous verrez l’oiseau se raviser, faire un grand demi-tour et venir par curiosité, voir de plus près ce qui se passe…c’est le moment bien sûr de vous préparer à tirer.

C’est sans doute la notion de sécurité qui facilite le plus la pose et le survol, et le placement de « leurres de confiance » vient maintenant compléter utilement le dispositif des chasses à l’affût. Pour le pigeon nous connaissons tous la corneille isolée à placer loin derrière les formes. Elle incite le vol de ramiers qui tourne, moins pour la pose au milieu des siens au sol que se percher à distance dans les arbres autour (hé-hé, c’est là qu’on les tire !) pour observer ce que font les (faux) amis au sol. C’est pourquoi on retrouve aussi souvent la corneille employée au même effet sur certaines mares, ou des oies, des hérons dont la présence indiquera que « c’est sûr ici et que tout va bien ». Donc attention aux postures d’alerte, oiseaux dressés, le cou tendu.

1/ Voir notre archive du 3 juin 2017.

2/L’interdiction des appelants vivants a développé l’industrie et un véritable « art » des leurres qui se collectionnent même.

 

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