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21 juin 2018

Un seul coup au ball-trap ? Faut s'appliquer...

Faire du ball-trap avec un Simplex, même pas mal amélioré, plutôt rigolo non ? Faut encore aller aux USA vaste pays et insatiable mine aux trouvailles en matière d’armement pour découvrir tout un pan d’activités ignorées chez nous.

Le tir aux pigeons d’argile existe certes chez nous, dans sa fonction populaire, la plupart du temps pour améliorer les finances de nos sociétés de chasse, les plus habiles tireurs ayant la possibilité de tirer en club, élite qui reste néanmoins en quelque sorte marginale par rapport au commun des tireurs tant elle s’entraîne et tire des milliers de cartouches par rapport au chasseur moyen qui ne dépassera pas la centaine par saison.

Aux USA, pour toutes les raisons que l’on peut comprendre (légales par état ou tout simplement de mentalité par rapport aux armes) il existe bien sûr une élite sportive que l’on retrouve dans les grandes compétitions internationales, mais surtout un vaste mouvement populaire, notamment de retraités autour de l’ATA (Amateur Trapshooting Association) organisées dans tout ce vaste pays où, dans l’ambiance concours de pétanque chez nous se disputent des challenges single ou handicap (1) qui ont généré la réalisation d’armes artisanales à un seul coup de haut niveau.

simmons

Elles ont pu intéresser des tireurs motivés il y a déjà bien longtemps (2), par la quintessence balistique qu’on peut tirer d’un monocanon, associé à des bandes hautes réglables dont nous venons de parler (3). Hormis la métallurgie initiale, la technologie de ces fusils lourds (autour de 9 livres, soit 4 kgs) est accessible à un artisan outillé et motivé, les systèmes de détente étant simplifiés avec très peu de pièces mobiles, les seuls points faibles (et encore !) étant les axes et goupilles. Les premières expériences de ces « monoguns » se firent avec des superposés (souvent des Remington 3200) dont on avait tout simplement scié et condamné le canon supérieur ! Les premiers artisans (Simmons, ci-dessus à g.) en firent des versions « propres » dès 1973, et quelques grandes marques (Krieghoff, Browning avec l’Unisingle) proposèrent des « combos » inconnus chez nous, avec pour la même base les deux offres : superposé et canon simple preuve qu’il existait donc un marché largement ignoré chez nous. Ci-dessous à dr. le combo Krieghoff.

krieg

L’examen des sites US montre que des petites unités proposèrent assez vite des armes fortement personnalisées dans ce domaine comme Kolar depuis 1996 (voir un de nos récents  envois), ou encore  Ljutic depuis plus de trente ans à partir de Yakima dans l’état de Washington, mais aussi Silver Seitz à partir de 1980 à Salem dans l’Oregon. Le cheminement de cette petite entreprise est assez exemplaire de ce que l’on peut  développer dans un pays ultra libéral comme les USA à partir d’une bonne idée. Tom Seitz était un bon tireur qui, à son décès en 1988 avait produit 45 armes à bascule en acier inox, le nom étant repris par l’association Bill Jacobsen et Jerry Phillips. Ce dernier étant à la tête d’une usine de composants militaires de précision dans le Maryland pouvant alors fortement développer le potentiel de ces armes originales. Nous sommes là dans des armes de fabrication 100% US, faites sur mesure, personnalisables à l’infini avec les prix en conséquence, comptez 12000 bons dollars.

bowen

Dans le même ordre d’idée, Bruce Bowen (ci-contre à g.) à Sturgis, dans le Dakota du Sud fait des armes similaires aux bois spectaculaires, tout comme les frères Larry et Gary Alfermann dans le Missouri, au rythme d’une vingtaine de fusils par an vendus uniquement par un distributeur central et le bouche à oreille car il n’y a ni site web, ni catalogue ! Bill Cole, avant son décès en 2009 fabriqua à St-Louis (Missouri) 119 armes avec fort travail sur les crosses, utilisation du titane, de réglages et de choix de longueurs de canons et de chokes qui en font des collectors recherchés. En voici un bel exemple, ci-dessous à dr. 

cole

 

Comme on le voit, l’industrie du fusil à un coup et sa philosophie d’emploi telle qu’on a pu la développer dans notre précédent envoi, n’est pas aussi… « simplexe » qu’on a pu longtemps le croire dans notre pays !

1/Le plus populaire et accessible est le single où 5 tireurs à une quinzaine de mètres du lanceur, tournent en arc de cercle sur cinq postes soit donc, 25 tirs pour un tour. Le handicap part d’un classement de compétence pour égaliser les chances entre les tireurs, les plus habiles tirant de plus loin, la distance pouvant varier de 30 à 15 m. selon son classement à partir de ses performances passées.

2/On vient de le voir certaines marques (Ljutic, par exemple) sont toujours présentes sur le marché depuis les années 60.

3/Voir notre archive du 15 mai dernier.

 

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