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6 septembre 2018

Balle pour fusil lisses : le sans plomb gagne du terrain

Le sans plomb est là maintenant depuis des années pour le gibier d’eau et commence à prendre pied pour l’arme rayée, et il va sans doute se développer également pour les fusils lisses du fait de la recrudescence du sanglier désormais un peu partout en France.

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De fait, la carabine si elle s’est considérablement démocratisée n’est pas acceptée partout, pour des raisons de sécurité liées à certains biotopes, mais aussi aux mentalités pas forcément prêtes à la prendre en compte. L’arme lisse dans les conditions particulières de la battue qui reste prépondérante au grand gibier dans notre pays, n’a donc pas dit son dernier mot. Dans l’enveloppe des 20-40 m. qui est la distance courante de tir pratiquée, les effets du projectile de 28-30 grammes valent bien ceux des carabines. Et les progrès des munitions poussent même la distance bien plus loin avec les récentes « balles techniques » (BFS, Fier, différentes ensabotées, etc.) associées aux nouveaux moyens d’aide à la visée (lunettes de battue, points rouges) rivalisent presque jusqu’à 100 m.

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Les recherches sur le sans plomb n’ont pas été étrangères à ces avancées, et sont plus anciennes qu’on le croit généralement c’est-à-dire le tournant des années 90 amorcé tout d’abord aux USA, puis en Europe. Pour la grenaille employée en zones humides, la moindre densité pouvait, dans une certaine mesure, être surmontée en augmentant la vitesse et la charge de plomb. Et ce fut l’envolée des magnum (chambre 76) et super-magnum (chambre 89). Pour les balles franches, le défi technologique était d’une autre taille. La réflexion sur l’emploi de matériaux autres que le plomb était bien plus ancien, datant de la fameuse balle « D » du fusil Lebel en laiton tourné. On pensa au cuivre, malheureusement cher et devant être usiné individuellement plutôt que moulé ou estampé longue opération qui forme, après chauffage, des pièces brutes pressées entre deux matrices, et nécessitant ensuite ébavurage et autres finitions.

Les encartoucheurs français ne furent pas les derniers à se pencher sur la question et à proposer dès 1960 avec la balle Blondeau, un diabolo en acier tourné avec seulement deux anneaux de guidage en plomb puis plus tard (1985) en plastique. Cet acier est assurément l’alternative la plus rentable par rapport au plomb, et c’est ce qu’emploient par exemple les récentes balles lettonnes DDupleks, certaines étant pré-fragmentées le guidage relevant des progrès des plus récentes polymères . Fiocchi, tout comme Gualandi avec la « Gualbo », depuis 2014 fait aussi une 31 g. à 440 m/s, la NES (New Expansion Slug) également en acier, pré-entaillée de 6 pétales contenue dans une épaisse bourre à godet et qui doit être tirée dans un canon lisse ou très faiblement choké. La balle Prévôt (1974) enveloppait elle une sorte de grosse bille de roulement dans une bourre à jupe. Depuis, cette marque s’est fait la spécialité des balles sous-calibrées ( Wonder, « S », etc.). En 1977, c’est encore un Français, Gilbert Cléard qui, avec sa balle « Giclé » conçut un projectile en zinc, recouvert de polyéthylène.

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Les préoccupations du « sans plomb » furent bien sûr boostées par les législations restrictives aux USA et en Europe, et il ne faut pas oublier que la fameuse « balle-flèche » inventée par l’ingénieur français J.C.Sauvestre (1989) était prévue au départ pour le marché US…mais dans le maintien de l’ordre, notamment la possibilité d’arrêter les véhicules en tapant dans le moteur avec un projectile suffisamment perforant, et performant ! Dès le départ elle fut conçue avec soit du cuivre massif, soit des alliages de métaux non-ferreux. Un peu plus tard (2001) la balle FIER donna une autre balle technique mêlant les polymères pour le guidage et un projectile également sophistiqué mêlant une masse-marteau de plomb et une pointe en laiton lequel est un alliage de cuivre et de zinc. Elle sortit même pour les milieux suburbains une 24 grammes en aluminium métal à faible masse et densité, mais « tombant » plus vite aux distances du tir en battue (150 m contre 300 m en général pour les balles franches les plus courantes du marché). A noter que cette balle FIER, est un modèle qui peut être encartouché par plusieurs fabricants différents, tout comme BRENNEKE, depuis bien plus longtemps et couramment comme nous le montre l’examen attentif des catalogues. Sur environ 250 chargements de balles proposés en France, un bon tiers, et 25 marques  relèvent de la fameuse appellation Brenneke !

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Aux USA c’est plutôt la balle inventée en 1935 par Karl Foster qui tenait le marché avant l’arrivée dès 1993, législation de certains états oblige, de balles techniques mais pour fusils lisses rayés inexistants chez nous à l’époque du fait de la réglementation, assouplie depuis 2013. Les sans plomb « Copper solid » ( cuivre Remington), Winchester XP 3 (cuivre sabot conçue pour expanser rapidement)), Federal Trophy (cuivre), sont encore confidentielles chez nous car horriblement chères, jusqu’à 3 euro la bête ! On atteint ou on dépasse le prix des meilleures munitions rayées et il faut un canon rayé au pas US pour en tirer la quintessence. Mais la précision et l’efficacité sont au rendez-vous à des distances qui avoisinent le tir habituel  du « white tail » que l’on tire à l’affut ou devant soi jusqu’à près de 100 mètres. De plus, les fabricants qui proposent de plus en plus de fusils courts (semi autos ou à pompe) rayés ou boyaudés vraiment adaptés à la battue ou à la traque ne doivent pas nous les faire négliger car ces projectiles ont été conçus dès le départ pour des lisses rayés. Nous ne sommes plus donc dans les « adaptations » plus ou moins convaincantes que tout chasseur français se devrait de faire, (et après maints essais que d’aucuns jugent superflus !), de la « bonne » balle qui va bien dans son arme habituelle. Autrefois, on avait la possibilité de tirer du grand gibier qu’une ou deux fois, presque par hasard dans l’année. Une poignée de « brénèques » pouvait faire trois-quatre ans au fond de la vareuse et advienne que pourra…La jeune génération qui sera beaucoup plus confrontée que nous au sanglier, voire s’y consacrera totalement comme dans certains départements du Sud-Ouest,  devra aborder la question du tir à balle autrement que comme dans le temps soit …par-dessous la jambe ! Le choix des projectiles, dans une arme donnée même lisse obéira à une option aussi « pointue » que celle des armes rayées, et le « sans plomb » un atout supplémentaire dans une société bien plus regardante sur les choix environnementaux et sur ce que font les chasseurs.

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