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1 janvier 2019

Le concept du fusil "scout" ou d'éclaireur

Ayant abouti à une arme toujours commercialisée par la marque autrichienne Steyr, il est intéressant de constater qu’il est le fruit de la réflexion d’un héraut américain du monde de l’armement, le colonel John Dean dit « Jeff » Cooper (1920-2006).

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Un véritable personnage issu du corps des Marines qui servit dans le Pacifique et en Corée et forma un institut de formation pour les forces de l’ordre, notamment la sécurité et le maniement des armes de poing au combat. Mais c’était aussi un chasseur qui appliqua à l’arme d’épaule ses conceptions très pratiques définies au début des années 80 dans un « scout gun » ou fusil d’éclaireur influencé par des armes qui l’avaient marqué : la « jungle carbine » anglaise en 303 British, les carabines de chasse Mauser et Mannlicher. Grand défenseur du 30-06, il avait établi pour cette arme un cahier des charges précis : poids maxi 3,5 kg, longueur 1 m, alimentation par chargeur, lunette n’excédant pas X3 montée très en avant pour garder une vision libre et rapide et sans craindre les retours sur les arcades des tireurs. L’influence militaire se faisait sentir par la bretelle plus d’ailleurs comme aide au tir, que comme accessoire de confort.

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La précision requise avec les calibres du moment (308 Winchester, 7,08 Remington voire 243 Winchester pour les gens sensibles au recul) était de 10 cm à 200 m. L’aspect chasse pour des animaux jusqu’à 200 kg devait se doubler d’une polyvalence civile ou citoyenne et de défense, propre au troisième amendement de la Constitution américaine et totalement inconnu chez nous. En 1990 il fut présenté au staff de la firme Steyr dont les services recherche et développement planchèrent jusqu’en 1997 et sortirent la Scout, une arme au design avant-gardiste faisant largement appel à l’alu, aux matériaux synthétiques et ce dans les calibres prévus auxquels s’ajouta un peu plus tard le 223 Remington. Même s’il soutenait que cette Scout devait être alimentée par les munitions standard les plus accessibles du moment, il plancha, pour la chasse, sur une version « lourde » en 350 Remington magnum à partir d’une action courte de chez Brno vite baptisée « Lion » du nom de l’animal dont il foudroya la charge à quelques mètres.

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Le calibre 350 étant difficile à trouver particulièrement en Afrique, il dut revoir sa copie, cherchant à monter jusqu’au 375, mais il fallait cette fois une action longue qui le faisait fortement dévier de son idée initiale. C’est Hornady qui trouva le compromis en raccourcissant (1999) une 9,3X64 et il insista pour qu’il soit appelé 376 pour éviter toute confusion avec le 375 HH massivement employé sur le continent noir. Très long pour une action courte sans exiger de mécanique « magnum » il fallut modifier les chargeurs et adapter les charges d’usine maintenues à la même vitesse selon les longueurs différentes de canons (19 et 24 pouces) pour minimiser l’écart possible de points d’impact lors de chasses à l’étranger et sur une large gamme de gibiers.

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Les performances de cette cartouche courte et récente sont assez proches de son principal concurrent employant des balles de 225 à 270 grains (plus de 700m/s et 4000 joules à 100m) pour tout tirer dans la brousse jusqu’aux félins dangereux, mais montre ses limites sur les gibiers vraiment lourds dont il faudra sans doute faire une recherche au sang. Cette munition est finalement assez semblable au 35 Whelen ou au 350 Remington Magnum dont on l’a vu, elle s’est inspirée. Et si l’aspect léger et compact pouvait séduire, la robustesse nécessaire chez les pisteurs n’était pas là, ni la précision à longue distance du fait de la compacité et des canons courts requis pour rester dans le format du concept. Hornady produit seulement deux chargements pour ce calibre peu répandu en 225 grains pour gibier moyen à vitesse proche ou modérée et une 270 pour gibier non dangereux jusqu’à 350 kg. Le rechargement peut bien sûr tenter d’améliorer les choses avec des projectiles Speer et Woodleigh de 235 grains, ou des Barnes TSX de même poids, cette dernière accroissant la vitesse. Sorti de cela, cette arme et ce calibre ont le mérite, sous un aspect compact, de fournir une munition presque « utilitaire » pour ceux qui chassent ou travaillent au grand air dans des endroits où des animaux dangereux peuvent être rencontrés comme sur la banquise par exemple. Sur ce créneau la Scout trouve avec Ruger, en 375, un concurrent redoutable du côté des carabines compactes du même acabit.

 

 

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