Semi-automatiques...à pompe ? Oui, ça existe !

Voilà bien un concept qui date de la fin des seventies, et peinera toujours à comporter une déclinaison chasse (on va voir pourquoi plus loin), laquelle, pourtant, résoudrait définitivement les problèmes de cartouches : grosse charges et balles en semi-auto, et une pompée pour les petites !

C’est en 1979 que Franchi, (ci-contre à g.) avec le SPAS 12 a sorti le premier semi-auto spécial police, adoptant ces deux systèmes. Original car non adapté d’un fusil de chasse pré existant il sortit même des munitions spéciales assorties, genre anti blindages (jusqu’à 10 mm d’épaisseur), notamment pour traverser les tôles, et casser les moteurs de malandrins susceptibles de forcer les barrages routiers. Un peu « usine à gaz », c’était un fusil lourd (4,5 kg sans les munitions 7+1), dur à la détente (autour de 4 kg) dont la production s’est arrêtée en 2000. Il s’en est vendu peu sur le marché civil, mais c’est devenu un collector qui fait l’objet d’un culte chez les fans de tactical car il s’est illustré dans de nombreux films de ces années-là : Terminator, Matrix, etc.

De nos jours c’est la marque turque Armsan pour un prix réduit de moitié (autour de 700 dollars) par rapport à son illustre prédécesseur qui s’y colle avec le Tri Star Tech 12 dont la double technologie, à la fois semi-auto et pompe peut se comprendre dans le tir aux silhouettes métalliques où on tire beaucoup et un peu de tout balles et plomb sur des cibles qu’il faut renverser rapidement et à des distances différentes. Le cycle semi-auto exploite l’inertie via le brevet expiré du Benelli M3 datant de 1989, et le pompe une double barre, et on peut passer en un clin d’œil de l’un à l’autre en faisant pivoter un anneau en bout du magasin qu'on voit sur le cliché tout en bas à droite. 

On combine ainsi les avantages de l’un ou l’autre système. Le mode SA pour les « grosses » cartouches à grand culot, particulièrement les balles « slug », le pompe convenant pour les charges plus légères, notamment en mode police et home defense, (concept rappelons-le guère recommandé voire interdit chez nous), où on emploie des munitions non létales chargées le plus souvent (pour l’effet dissuasif du bruit, de la flamme et de la fumée), à la poudre noire. Si encrassage avec celle-ci, on comprend immédiatement l’intérêt de passer ou rester en mode « manuel » !

L’arme turque possède bien sûr des rails Picattiny où monter des optiques, des lampes, des désignations laser, un frein de bouche, un œilleton « ghost ring » et une construction faisant largement appel au synthétique qui, hormis le look un peu trop « tactical » pourrait intéresser le chasseur moyen. Mais il faudrait pour cela que la crosse soit définitivement fixe, le canon plus de 60 cm, une chambre autre que le seul 70, et surtout la capacité de magasin limitée à 2+1. Ce qui fait beaucoup de choses à la fois pour tenter les fabricants à oser sortir de ce secteur de « niche », mais qui sait…

Dans le prochain envoi nous verrons quelques munitions rigolotes pour tirer avec ces armes « fun » !