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5 mars 2019

12 août...le "jour de gloire" des chasseurs britanniques

Ah mes bons amis il ne s’agit pas d’entonner de nouveau, ce qui fut fait maintes fois ici, une nouvelle ode à notre bon vieux douze en "deux-coups", mais d’examiner ce qui, sous son appellation britannique de « glorious twelfth » résume le grand jour Outre-Manche de l’ouverture à la grouse.

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Cet oiseau totalement sauvage ne vit que dans le Nord des îles britanniques, et particulièrement en Ecosse où il est à la fois emblème national (1) et facteur économique important dans des zones rurales de landes estimé à 150 millions de livres, et 2500 emplois induits du fait d’un entretien très pointu de l’écobuage des landes en hiver afin d’éviter de détruire les nichées au sol. Cet oiseau assez méconnu chez nous où il est souvent assimilé à une sorte de perdrix, est en fait un lagopède plus près des tétras. Sa chasse a bénéficié autour de 1850 du développement du chemin de fer, mais aussi des progrès de l’armurerie, sa date immuable d’ouverture (2) le fameux 12 août, en faisant le jour le plus important de l’année cynégétique britannique.

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Les facilités de déplacement actuels peuvent intéresser les chasseurs de l’hexagone (3) tentés à la fois par un tir particulier et difficile que nous allons bientôt disséquer, et les atouts du tourisme de l’Ecosse, pays attaché à la France par les siècles de « l’Auld Alliance »… contre l’ennemi héréditaire anglais ! Sans parler bien sûr du fameux élixir qu'on trouve là-bas, le chasseur français, respectueux du « dress code », s’attachera à revenir des « moors » des Highlands avec la casquette en tweed, ou les hautes chaussettes « Pennine » qui lui donneront à son retour en France l’allure « smart » convenant à l’éthique « fair-play » des chasseurs britanniques qui donnent le « la » même dans notre beau pays !

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Même s’il se chasse aussi devant soi, cet oiseau particulièrement méfiant dans un environnement où il est difficile de se dissimuler (700 000 prélévements par an environ) se fait traditionnellement en rabats, et demande de la condition physique car il faut marcher des heures sur un terrain inégal et accidenté. Son tir est un challenge, même pour les habitués des grandes battues de faisans traditionnelles qui volent vite et très haut. Il importe d’être vêtu dans des tons neutres se confondant avec la lande (belle occasion de convaincre madame de succomber à l’achat une superbe veste Harris !) et d’arriver bien préparé sur place par quelques séances de ball-trap.

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Le grand champion Georges Digweed, dans la revue Field explique bien le piège dans lequel peuvent tomber les meilleurs tireurs : « …celui qui a l’habitude de tirer faisans et perdrix arrive dans un paysage où il n’y a pas d’horizon bien net, vide de repères, et où il faut effectuer un tir à l’horizontale qui n’est pas naturel dans les conditions de sécurité habituelles, sur un gibier très rapide, cent km/h lancé, et qui profite des accidents de terrain pour se défiler ». Il faut un fusil à canon de 30 pouces (76 cm) en demi-choke, maniable, mais sans employer plus de 36 grammes, et le plomb de six suffit. Sur les rabats les conditions de sécurité en rajoutent encore car on ne peut tirer devant qu’en début de traque (un klaxon avertit l’arrivée de la poussée), et les meilleurs peuvent s’y casser les dents sur un oiseau très rapide qui vous fonce dessus très bas et en groupes compacts.

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Il s’agit donc pour celui qui découvre, sans trop se mettre la pression, de tirer classiquement derrière la ligne, et l’erreur typique du débutant est d’attendre trop pour être surpris par la vitesse (100 km/h rappelons-le !) au passage et d’essayer de rattraper « loin devant » comme on fait tous en balançant violemment l’arme vers l’avant. Mais comme l’oiseau plonge souvent dans la pente, on est alors « devant-dessus » ! De la même manière, ayant tous chassé en ligne, le réflexe naturel lié à la sécurité est de « sauter » cette dernière, le canon assez haut et de reprendre la visée trop vite derrière et de « tomber », dans l’élan du coup de bras toujours trop haut et au-dessus d’un oiseau qui bascule dans le vide. Autre erreur bien connue sur les compagnies de perdrix, la tendance, (surtout si on est décontenancé de ne pas être au niveau et de vouloir se refaire à tout prix devant les copains), de tirer…dans le tas !

Là encore le champion anglais conseille de bien écouter les chargeurs (4) s’il y en a, de choisir un oiseau, de bouger au dernier moment, de prendre bas sans saut de fusil, sans mouvement par-dessus, mais derrière la ligne, et de s’y tenir. En fait, et en cela, c’est un tir que nous connaissons tous, le plus similaire étant celui du pigeon qui vient en groupe aux formes, mais bien sûr en plus rapide et rasant.

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1/Elle fut jusqu’en 2007 la mascotte de l’équipe de rugby écossais, et son image est reprise par les plus grandes marques de whisky.

2/Elle fut fixée par le Game Act de 1831, et quand le 12 août tombe un dimanche jour où on ne chasse pas, elle a lieu le lundi 13 !

3/ La saison dure du 12 août au 10 décembre, comptez 2000 euros par chasseurs pour trois nuits et deux jours de chasse et groupes de 2 à 4 où selon les endroits on peut aussi tirer du lièvre et des bécassines autre tir difficile où on est souvent « dans le zig » quand il faudrait être « dans le zag » !

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4/ Partenaire pour la journée, son travail consiste à préparer vos armes, trimballer un max de munitions, et charger la plupart du temps une paire, ou une seule arme. Quoiqu’il arrive, sachez que si vous ouvrez et éjectez les cartouches il réapprovisionnera bien plus rapidement que vous ! Une fois la traque terminée, il récupérera les cartouches usagées, laissera le poste propre et à la fin de la journée il nettoiera et emballera vos armes. Mais ce sera avant tout le compagnon de la journée qui fera tout pour que vous passiez un bon moment, en silence si vous le souhaitez, ou en vous donnant quelques conseils : d’où proviennent les oiseaux, à quelle hauteur ils volent, et même l’avance à donner en fonction du vent car il s’agit le plus souvent d’excellents tireurs, parfaitement compétents et à même de vous encourager et de vous conseiller au tir. C’est pourquoi si vous vous en sortez bien, leurs encouragements seront particulièrement appréciés. Le service de ces aides est toujours compris dans le prix de la journée que vous tuez des dizaines d’oiseaux ou que vous n’en tuez qu’un seul.

 

 

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