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27 mai 2019

Tir : joues-la comme Digweed ?

Pourrait-il en être, pour nous autres chasseurs et tireurs, comme un célèbre film avec Beckham pour les joueurs de foot ? Nous n’avons jamais eu le bonheur de voir "en vrai" tirer le phénoménal « Big Georges », mais de multiples vidéos nous expliquant sa « méthode » sur le web existent et nous sont-elles profitables ?

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Imaginez : 26 titres de champion du monde, 18 championnats européens, 661 pigeons tués dans une seule journée, et le record de longueur en 2011 de plateau explosé (à 130 m !), jamais réédité malgré de nombreuses tentatives, voilà qui devrait tous nous inspirer non ? Même s’il a gagné aussi le british open de skeet avec un score record, David Digweed est un spécialiste FITASC et un pur produit de l’école anglaise de tir sportif, une discipline bien plus fournie en clubs et en adhérents, les munitions y étant également beaucoup plus abordables.

Le skeet y influence beaucoup ceux qui débutent : on sait où vont les plateaux, à vitesse constante, seules les places changent mais cela donne une technique globale de base où on agit vite dans un minimum de gestes en observant la « vulnérabilité » du plateau ou l’amorce de sa descente, courte période résumée par le terme « fire in the box », ou tirer dans la boîte que représenterait  en image mentale une grosse pendule, et le tir à 7 heures quand le plateau entre dans son moment faible où il décélère et tombe.

téléchargement

On entre là dans une analyse du tir vieille comme le monde. Le général Journée, le premier, avait déjà observé, bien avant qu’on ne dispose d’outils d’analyse modernes (caméras à haute vitesse, etc.) qu’il y avait de moins en moins de plombs au centre de la cible, plus on s’en éloignait. Et en 1927, l’ingénieur Weldin pour la revue American Rifleman, sur 4000 tirs effectués notait des variations de concentration de 20% avant qu’en 1957, deux ingénieurs de l’université d’Oklahoma, Georges Oberfell et Charles Thompson dans un livre célèbre (Mysteries of shotgun patterns) démontrent que la concentration-dispersion des plombs obéissait à la courbe mathématique dite distribution aléatoire de Gauss, en forme de cloche.

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Pour résumer disons qu’il y a en moyenne plus de densité de plomb au centre qu’à la périphérie, mais qu’elle s’abaisse au fur et à mesure que l’on s’éloigne. C’est l’appréciation de ce « point chaud » ou d’équilibre dans le « ventre » de la courbe qui fait le bon tireur ou l’habile chasseur. Le premier ne fait pas un faible score en vertu du mauvais contrôle de son tir, acquis bien sûr au fil des années du fait du nombre incalculable de cartouches tirées, mais parce qu’il n’a pas pu répéter le repérage de cette distance optimum. Le second, derrière la caille ou le perdreau, pour observer la règle des « cinq atteintes » doit lui aussi tirer dans ce « moment » crucial. Ni avant, où il risque de faire de la chair à pâté, ni après.  Comme l’avaient relevé Oberfell-Thomson : 60% d’atteintes à 30m dans un cercle de 30 pouces (76,2cm), n’ayant rien à voir avec 60% d’atteintes à 50m…le centre étant alors bien plus dégarni.

Parfait représentant de l’école britannique de tir, Georges Digweed illustre ce style souple, fluide, économe de mouvements superflus du fait d’un bon placement initial et d’une technique globale qui permet d’attendre ce « moment » où le plateau (voire le gibier !) a tout à craindre : « dans mon esprit -dit le champion britannique- je déclenche le coup exactement sur le bord du plateau, mais au moment où l’ensemble du corps se déplace, quand le coup part, il est, en fait un peu en avance du plateau ».

Autre grand champion, Don Currie (instructeur en chef NSCA et concurrent master class US) abonde dans ce sens, en parlant de « point de rupture » dans un intervalle de tir le plus court possible : « la clef de la cohérence au pigeon d’argile c’est de casser d’une station donnée, toujours de la même manière, et au même endroit. Traîner le canon au-delà du point de rupture ou chevaucher le plateau compromettra votre constance ».

Bon, nous tentons tous de faire « tout bien comme ces braves champions », mais même s’il n’y a entre nous que la faible distance du Channel, je les soupçonne d’utiliser des argiles bien plus friablse que les nôtres…Ce qui expliquerait sans doute pourquoi, malgré nos louables efforts, trop peu se cassent…

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