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29 mai 2019

P.O. Ackley (1903-1988) "l'armurier de l' Amérique"

C’est un peu avec Elmer Keith (1) et Jack O’Connor, le troisième larron d’une anthologie de personnages qui n’ont pas d’équivalent chez nous, à la fois armuriers, expérimentateurs, collaborateurs de revues spécialisées (2) et auteurs de livres à succès dans un pays où, il est vrai, les armes à feu et leur culte sont inhérents de l’Histoire nationale.

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Parker-Otto Ackley débuta en 1936 dans l’armurerie à Roseburg (Oregon), reprit un autre magasin en 1945 à Trinidad (Colorado), ayant passé la guerre à l’arsenal d’Ogden (Utah) où il dut sans doute côtoyer Elmer Keith qui y était contrôleur au banc d’épreuve. Canonnier réputé, c’était un expérimentateur de cartouches spéciales, attiré comme bien d’autres (3), par les hautes vitesses et le mur des 1500m/s. Il testa les limites de quasiment tous les surplus militaires disponibles partout à bas prix après la guerre, susceptibles de « customisation » et de rechargements acceptables dans les limites de sécurité. On le vit ainsi tenter faire avaler au 6,5X50 japonais Arisaka, du 30-06 Springfield qui est, rappelons-le, en 7,62 !

Mais son titre de gloire est d’avoir proposé très vite des cartouches dont le terme « Improved » (« améliorées » si on veut) accolées à son nom et qui ont fait sa réputation quand, bien longtemps après sa mort, en 2008, Nosler fit approuver près du SAAMI (l’équivalent US de notre CIP) une cartouche « usine », le 280 Ackley Improved. C’était l’aboutissement posthume d’une philosophie qui le fit travailler toute sa vie sur une trentaine de calibres, des plus petits (17 Bee, 22 Hornet), aux plus gros (475 sur base 375 HH). Il s’agissait pour lui, d’extraire d’un calibre standard une cartouche « améliorée » en jouant uniquement sur cette dernière, sans modification sur l’arme. La plupart du temps, il était inutile de rechambrer ou modifier quoi que ce soit, et la munition d’origine pouvait même continuer d’être utilisée, ce qui permettait même avec ces « wildcats » de rester opérationnel partout ! L’élément clef était la conservation de la chambre initiale pour des cartouches à épaulement accentué (jusqu’à 40°) permettant l’emploi de plus de poudre sans avoir à employer des cartouches ceinturées dites « magnum ». On voit très bien, ci-dessous cette différence d’épaulement entre le 280 Remington classique à gauche et le 280 Ackley improved à droite.

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220px-Il s’attaqua donc à des calibres très populaires comme le 270 Winchester, le 30-06, le 223 Remington. A titre d’exemple, le vénérable 30-40 Krag d’avant la Grande Guerre, voyait sa balle de 180 grains passer de 736 à 878 m/s soit un gain en vitesse, de près de 20% ! Son 280 Ackley Improved, vint redonner une seconde jeunesse à un calibre fort connu en France, le 280 Remington qui grâce à un importateur dynamique (Rivolier) permit aux chasseurs de grand gibier dans l’hexagone, de se fournir en armes rayées avant que ne disparaisse assez récemment (fin 2013) l’inepte bannissement des calibres dits « de guerre ». Le 280 Remington avait été créé en 1957 pour combler le vide entre le 270 Winchester et le 30-06. Il poussait plus rapidement (30m/s environ) les balles de 140-150 grains du 270, et aussi fort que le 30-06, mais avec une trajectoire plus plate (chute de seulement 5 pouces ou 12,7 cms à 300 m) que ce dernier. En 1972, le 7 Remington Magnum l’avait un peu fait passer au second plan, mais le 280 Ackley Improved donnant peu ou prou les mêmes performances que le 7 Rem mag (4) avec moins de souffle et de recul, intéressa en premier lieu les rechargeurs et les amateurs d’armes spéciales sur base d’action longue dans les armes standard à verrou en 270 ou 30-06, 280 qu’on trouve partout aux USA. Nosler proposant maintenant des « toutes cousues », suivi par Hornady et Federal, les fabricants (Dakota, Savage, Kimber) mettent même sur le marché des armes directement chambrées dans ce calibre qui peut tout abattre en France. Mais, attention tous ces calibres rapides et rasants risquent bien d’être mis au rencart par le récent 6,5 Creedmoor qui monte en puissance, d’abord aux USA, puis sans doute un peu partout dans le monde.

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1/Voir archives du 8 janvier 2018.

2/Pour « Guns and ammo » à partir de 1959, mais aussi « Shooting times », et cinq livres parus.

3/Voir notre évocation de Roy Weatherby, archive du 21 mars 2018.

4/ Balles de 140 (9,1 grammes) à 175 grains (11,34 grammes). A 100m, toujours plus de 800m/s et autour de 3500 joules.

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