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FCM 25.00
24 août 2019

La balle "D", première notion de coefficient balistique ?

C’est curieux, qui se préoccupait de ça voici 50 ans, à part peut-être les tireurs FFT ? Or, voici que les chasseurs s‘y mettent, leur « culture » s’étoffant à l’arrivée de nouveaux calibres mirobolants comme le 6,5 Creedmoor sans savoir qu’en 1886 la France faisait déjà une monolithique à profil bi-ogival…ceux qui sont « in » de nos jours diraient même…« boatail » !

oopppm

Assez géniale, la balle « D » du nom du lieutenant-colonel Desaleux était un 8mm adopté en 1898 pour le Lebel 1886 (1), mais mal servie par son étui à bourrelet posant de gros problèmes dans la conception des armes semi et automatiques imposant de disgracieux et mal adaptés chargeurs « banane ». La balle (alésage standard 8,30 mm ou 0,327 inches) de 200 grains était bien supérieure à celle du Mauser allemand, lui rendant 500 m. puisque mortelle à 4400 m. la flèche n’étant à cette distance que de 80 cm ! Malheureusement, les moyens de visée de l’époque ne permettaient pas d’exploiter cette capacité, malgré les hausses portant à 2400m et la distribution, à partir de 1915 de lunettes APX à grossissement X4 opérationnelles à 800 m. Le fusil équipé, (voir ci-dessous à dr.) un par compagnie, puis un par section, se repassant au gré des relèves, aux « bons tireurs » portant l’insigne sur le bras gauche, ou l’épinglette sur la poitrine.

Lebel_

La balle D, de 12,7 grammes (725m/s à la bouche, 2995 joules) fut suivie de balles M et N de 15 grammes, moins rapides (autour de 650m/s), mais plus puissantes (3350 et 3750 joules), toutes FMJ en laiton massif et bi-ogivales, la dernière étant destinée aux mitrailleuses Hotchkiss. La balle D, conçue dans la foulée de la découverte des poudres sans fumées en 1884 par Paul Vieille, fut fabriquée par nos arsenaux jusqu’en 1948, et continue de l’être par la firme Partizan.

ooiiii

Ce qu’on sait moins c’est que sa forme fut reprise, mais en bien plus gros (419 grains soit autour de 27 grammes) pour réaliser en 2001 le 408 Chey-Tac (10,36X77) avec lequel un adjudant-chef de l’armée française a battu en août 2015 le record du monde de distance, soit deux impacts sur six tirs sur une cible de 2X2m à 3695m ! La flèche à cette distance est de 2,24m, la vitesse de 260m/s, mais l’énergie résiduelle de 950 joules encore efficace en anti-personnel.

poaa

La lunette est tellement pentée qu’on voit le frein de bouche dans l’objectif, le temps de vol de 8,7 secondes, le bruit de la détonation arrivant bien après le tir en cible. Créé en 2001, homologué CIP en 2013 c’est un 10,36X77,21 qui se place entre les deux, l’arme étant plus légère (10 kg contre 18) que les 50 BMG. L’origine est une 505 Gibbs renforcée, tirant des projectiles de 300 (19,44 g) à 300 grains (25,92g) et des vitesses initiales toujours très élevées : 900 et 1100 m/s. Outre la précision intrinsèque, ces tirs très longs doivent tenir compte d’éléments inconnus du tir de chasse comme la dérive gyroscopique et l’effet Coriolis. Le premier du fait que les canons modernes sont principalement rayés à droite, le projectile dévie à droite, élément à calculer en fonction de la longueur des balles, et du pas de rayure des canons, pour obtenir une correction à gauche qui recentre le tir. Le second, tient compte de la rotondité et de la rotation de la Terre, de la latitude du lieu et de l’azimut de la cible. A 1500m cet effet peut varier d’un mètre !

408 et 308Lapua

1/ Du nom du colonel ayant mené les expérimentations au camp de Châlons.

Ci-contre à droite : les balles comparées de 408 Chey-Tac et de 308 Lapua Magnum. 

 

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