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FCM 25.00
26 août 2019

Carabines : le retour des "pt'its vieux" ? Le 25-06 Remington

Sommes-nous tous, avec le 6,5 Creedmoor des « fashion victims » ? Le succès de ce nouveau calibre lié aux actions courtes dont nous venons de parler va-t-il relancer des anciens calibres qui (en 1925 !) faisaient, peu ou prou, la même chose ? Penchons-nous par exemple sur le destin contrarié d’un précurseur : le 25-06 Remington.

65C et Rem

Le « Credo » actuel sur le 6,5 Creedmoor tient à des actions courtes, maniables et polyvalentes évitant de « monter » l’escalier (du 30-06 au 308 puis 300 WM) avant les magnums avec autant de précision et d’efficacité, mais sans le recul. Tout ça grâce aux connaissances technologiques récentes : nouvelles poudres lentes, boitiers courts, balles techniques à coefficient balistique élevé et, bien sûr, design dans l’air du temps. Mais les calibres rapides existaient déjà réunissant pas mal de ces conditions comme le 6,5 suédois ou le 25-06. Ce dernier était le fruit de la concurrence en 1920 entre deux armuriers précurseurs, Newton (1) et A.O. Nieder à partir du 30-06, mais avec des balles plus petites de 257 centièmes de pouce, recherches qui aboutirent en 1925 à un autre calibre rapide un peu oublié le 250-3000 Savage. L’objectif était le tir à longue distance de compétition avec des carabines à un coup, à la limite pour les chasseurs en varminting, mais rien en série ni en usine car à cette époque, en 1925, le 257 Roberts (basé sur le 7X57 Mauser mais avec des balles de 87 grains) et surtout le 270 Winchester tenaient déjà le haut du pavé. Notre photo ci-dessus à g. le 25-06 Remington (à dr.) face au 6,5 Creedmoor (à g.), la différence de gabarit, et surtout de projectile est notable.

images (1)

En 1934, Remington commença malgré tout à le charger ce qui contribua sans doute à le faire surnager dans le vaste océan des wildcats oubliés, restant néanmoins confidentiel jusqu’en 1969 où les nouvelles poudres lentes lui permirent de passer des balles de 87-100 grains à 120 grains et à le faire homologuer SAAMI, l'équivalent nors-américain de notre CIP. Par rapport au 270 Winchester il est plus rapide mais moins puissant et moins sensible au vent, en gros c’est kif-kif, sauf que le 270 jouit de l’antériorité de notoriété boosté par la pub faite par les controverses de l’époque entre deux auteurs célèbres aux USA Elmer Keith (chantre, pour faire vite, du gros et du lourd) et Jack O’Connor, adepte et moderne avant l’heure, de la vitesse. Ce dernier prit souvent et préconisait le placement de balles de seulement 130 grains afin de tirer le wapiti, une option nouvelle et hardie pour l’époque. Face au p’tit nouveau 6,5 Creedmoor présenté partout comme le « 270 Winchester du 21è siècle » il est plus plat, mais sans les balles à fort coefficient balistique de ce dernier. Le seul problème actuel du 25-06 c’est le taux de torsion du canon (1/10) qui n’est pas optimal pour les nouvelles balles jusqu’à 120 grains qu’il tire actuellement :  faudrait 1/8 et dans des canons mini de 24 pour obtenir son plein potentiel. Dans ce calibre on tire le coyote avec des balles de 87-90 grains, mais une récente enquête de Remington a montré que la plupart des ventes s’effectuaient sur la Core-Lokt de 120 grains, talonnant la Winchester Powerpoint de 130 grains pour le tir appliqué du whitetail.

images

Voyons maintenant ce qu’il a dans le ventre dans les conditions habituelles de chasse (2) et à 100 mètres pour une munition Federal de 7,6 grammes donnée pour une DRO (3) à 185 mètres : 817m/s, 2700 joules ! Il y a encore 1800 joules à 300m et très peu de flèche (4) : 24 cm. L’ancien n’est donc en rien ridicule face au nouveau qui ne prend un avantage net que passé cette distance de 300 m. C’est celle où, dès qu’inquiétés…les wapitis ne connaissant pas la battue, et bien plus tarabustés que les cervidés chez nous par l’approche, rentrent au bois !

1/ Voir notre évocation de ce dernier dans notre archive du 21 janvier 2019

2/ Rappel des puissances nécessaires et couramment admises pour le grand gibier : chevreuil 1200 joules, chamois 1800 joules, cerf et sanglier 2400 joules, big five africain 4800 joules.

3/Ou distance de réglage optimum sans correction. Pour une munition qui y est réglée, la balle ne montera jamais plus de 4 cm au-dessus de l’axe de visée avant la DRO, ensuite elle tombera peu à peu.

4/ C’est l’éloignement en hauteur de la balle par rapport à l’axe de visée dès qu’on a dépassé la DRO. Elle indique la correction verticale à réaliser dès qu’on dépassera 1,15 fois la DRO.

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