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17 septembre 2019

Charles "Skeeter" Skelton : les armes du chasseur

Les armes dans notre pays ont perdu, il y a bien longtemps, dans une époque où le citoyen a abandonné à l’Etat la notion de violence "légale", leur aspect d’usage pratique, presque quotidien. C’est ce qui explique l’incompréhension et les différence d’appréciation entre deux pays modernes pourtant assez proches comme la France et les USA. Observer quelles furent les armes de la carrière d’un homme d’action et auteur célèbre comme Charles « Skeeter » Skelton (1928-1988) permet d’approcher la compréhension de ce paradoxe.

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Shérif du comté de Deaf Smith (Texas), agent fédéral anti-drogue, patrouilleur à la frontière mexicaine, auteur de deux livres, consultant pour la conception de célèbres revolvers et pratiquant, par force, de la chasse à l’arme de poing, Charles Skelton tirait dès l’âge de 5 ans avec le Colt Woodsman en 22 LR de son père, et enfant, débarrassait l’environnement de la ferme familiale des coyotes avec une Winchester modèle 81 en 35 Remington. Pendant la guerre, les munitions étant plus difficiles à trouver, les gens de la campagne facteurs, gardes forestiers, camionneurs, monteurs de lignes, ranchers et autres "rednecks" se rabattirent en masse sur le 22 LR, ou le 30-30 disponible et présent partout pour améliorer l’ordinaire.

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Après son passage après-guerre dans les Marines, on trouvait des Springfield de surplus en 30-06 et des Krag en 30-40 pour la base de la chasse US, wapitis, whitetails et cerfs mulets, et le jeune homme vendit le 35 Remington paternel ainsi que plusieurs armes de poing pour se doter d’une carabine performante, un custom FN Mauser en 270 Winchester avec lunette Weaver K4 et détente Timney, rapidement revendue pour éponger quelques dettes. Jeune policier, versé aux patrouilles frontalières à cheval (où on lui refila en dotation un même vieux Remington 81 que celui de son père !), il opta pour une lourde Winchester 94 en 30-30 qu’il fallait trimballer partout dès qu’il mettait pied à terre pour ne pas se la faire voler, et opta donc pour un modèle 92 plus léger transformé par un armurier de l’Arizona en 357 Magnum, munition de son arme de poing réglementaire permettant tout à la fois de faire respecter la loi au quotidien, et de prélever à l’occasion un cerf mulet sans avoir à changer de cartouche !

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Ecrivant dès 1950 pour Guns magazine, puis Shooting times, retraité en 1977, associé à la conception de plusieurs armes de poing en 357 et 44 Magnum pour Ruger, son râtelier fut toujours bien garni en armes d’épaule de la marque. Pour les cervidés (orignal, pronghorn, cerf) il fit customiser dès 1950 un Springfield  en 30-06 à canon de 22 pouces, pour le tir à la silhouette une Remington 700 en 308 W, et pour le varminting (chiens de prairies et coyotes) une Ruger en 22-250. Comme arme de backstage, (de tout venant si on veut) il emmenait une Ruger mini 14 en 7 rem mag, et pour les gros wapitis du ranch de Vermejo Park (Nouveau Mexique) où il chassait chaque année, il employait une Ruger N°1 en 375 HH.

Comme on le voit, même s’il n’était pas, en raison de toutes ses activités littéraires un américain moyen, et surtout grand théoricien des armes de poing, comme bien d’autres de ses concitoyens chasseurs, il avait presque une arme adaptée à chaque chasse ou utilisation de terrain. Dans notre beau pays, seuls les chasseurs conservent encore un peu, cet esprit d’utilité pratique, presque terre à terre, de l’armement.

 

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