Levier de sous-garde : les magnifiques commémoratives U.S.

Voilà une technologie évocatrice des bandes dessinées de notre jeunesse, qui arrive désormais à pas mesurés dans nos battues où quelques gros calibres (444-450 Marlin) ont poussé au second plan le légendaire 30-30. Aux USA, la trame historique sert de base à des centaines de modèles commémoratifs pour les modèles emblématiques (66, 73, 92), de nombreuses munitions allant du 22LR au 44-40, mais beaucoup dans le 45 Long Colt qui reste, malgré son âge (1875), pertinent et puissant.

Au moins trois marques (American remembers, Talo, Historical Armory) se partagent ce marché des modèles commémoratifs qui concernent également aussi les armes de poing, mais rien que dans le levier de sous-garde on remarquera que rien n’est oublié de l’Histoire du Wild West, de ses personnages célèbres (Billy the Kid, John Wayne, Pancho Villa, etc.), mais aussi de ses institutions : légendaires hommes de loi (Pat Garrett, Wyatt Earp), US Marshalls ou joueurs de cartes fameux dans les saloons. Les Texas rangers défenseurs à partir de 1823 de la frontière occidentale avec le Mexique bénéficient même de deux versions l’une illustrant la réorganisation de 1870 après la guerre civile, et l’autre celle du « frontier bataillon » créé en 1874.

Moins connues en France, certaines armes servent de support à l’œuvre de peintres célèbres, Cow-boys et Indiens de Mort Künstler, « old west » de Frank Mac Carthy ou aux épopées liées à l’ouverture des grands espaces vers l’Ouest : la transcontinental railroad qui en cinq ans (1862-1869) fit rejoindre dans l’Utah la voie ferrée partie des deux côtes Atlantique et Pacifique, la piste Chisholm vers le Kansas et l’approvisionnement en bestiaux avant la guerre civile et le chemin de fer, la piste Bozeman (1863) pour la ruée vers l’or du Montana, traversant les territoires Sioux du chef Red Cloud. Les « Native americans » ne sont d’ailleurs pas oubliés dans cette fresque où l’on retrouve des ensembles comme les tribus indiennes, les Indiens des Plaines de Sitting bull, et beaucoup de « warriors » comme Geronimo (1), Quanah Parker (2), les chefs Kiowa Santanta et Séminole Osceola.

Le 45 Long Colt

1873, c’est également l’année de la création d’un autre calibre fameux, le 45-70 Governement, moment de la fin de la guerre civile, de la ruée vers l’Ouest, et surtout d’une évolution radicale des gros calibres cédant la place à des percussions centrales de petit diamètre. Introduit pour le fameux Colt « Peacemaker » le 45 Long Colt fut ensuite adopté par l’armée jusqu’en 1892. A l’origine propulsé par 40 grains de poudre noire il poussait une balle de 225 grains à seulement 265m/s, mais l’avantage c’est qu’il pouvait également être tiré par la carabine Winchester modèle 1873, beaucoup employée et dans ce calibre par les modèles commémoratifs dont nous venons de parler.

De nos jours la munition « normale » (3) utilise une balle de 150 grains, mais plus rapide (484m/s). Les chasseurs, mais aussi les promeneurs et utilisateurs de la nature (randonneurs, pêcheurs à la ligne) l’utilisent en protection contre les animaux dangereux (ours, pumas) dans les états où c’est permis (Idaho, Montana, Wyoming) dans les gros revolvers (Ruger Redhawk par exemple) encore à peu près utilisables par le commun des mortels. Le plus classique c’est une balle de 300 grains filant à 393m/s donnant 1323 joules à 50 m et donc efficace sur les cervidés, les ours noirs, les sangliers. Certains chargements de chasse vont même plus loin : Grizzly balle de 335 grains 356m/s ou Buffalo Bore 401m/s, autour de 1700 joules.

1/Héros des guerres Apaches de 1866 et 1873 qui ne se rendit qu’en 1886, il participa ensuite au spectacle itinérant de Buffalo Bill, et même en 1905 au défilé inaugural du président T.Roosevelt.

2/Chef Comanche des combats de la Red River en 1874, métis de l’union d’un chef et d’une captive d’origine européenne à l’âge de 9 ans, Cynthia Ann Parker, lors d’une attaque de colons en 1836.

3/ Le 454 Casull, développé pour la chasse à l’arme de poing en est issu en 1958.