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FCM 25.00
11 novembre 2020

Tir à balles et fusil lisse : précision ou puissance ?

Lorsque les balles ensabotées et les canons rayés ont fait leur apparition dans les années 80, on aurait pu croire que les balles classiques genre Brenneke seraient peu à peu devenues obsolètes. Or, elles représentent toujours 60% des ventes aux USA pays qui domine le marché mondial et où le prix demeure le principal moteur du commerce de détail.

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Alors que la battue se transforme peu à peu, allant du chevreuil au sanglier (1) dans les sociétés communales, faudra-t-il acheter une arme nouvelle, sans doute à canon rayé pour tirer les balles ensabotées performantes, continuer d’employer son fusil habituel, celui avec lequel on va au lièvre et au perdreau et qu’on a bien en main, ou encore, sachant qu’en moyenne le chasseur français possède trois armes, s’en « bricoler » un spécialement dédié ? Sur quels critères se baser, et quels choix opter pour tirer les balles les plus courantes de notre marché hexagonal ?

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Quoi qu’on puisse en penser, c’est bien le canon qui est, en premier lieu, le cœur du concept de tir à balles. Sa longueur fera peu de différence en vitesse et à la limite, plus court et plus rigide il libérera la balle avant que les harmoniques interviennent. Contrairement au canon rayé qui doit faire 25 pouces (63,5 cm) pour la faire tourner, il faudra surtout que son alésage soit le plus fidèle possible au diamètre de la balle au démarrage. C’est en effet là que tout se joue, cette adaptation pile poil au diamètre interne, parfois même une légère constriction genre lisse amélioré, pour que le canon « prenne » la balle, même si ça « bloblotte » par trop de liberté ou d’écarts de conception (notamment sur les armes anciennes) au départ. Il ne faut pas oublier que les fameuses « ailettes » de la balle Brenneke (en 1898 !) étaient là, contrairement à ce qu’on pense tous naïvement, moins pour faire « tourner » la balle, que pour l’adapter aux chokes différents.

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A tout prendre, on pourra aussi sur un fusil récent vérifier le poli interne notamment du côté du cône de forçage, le verrouillage le plus ferme sur la bascule (les deux points classiques dessous, Kersten-Greener au-dessus, et au besoin une portée de recul en plus) de nouveau pour éviter les vibrations et les harmoniques. Le record sur 5 coups à 100 mètres enregistré par l’American Slug Shooting Association est de 0,787 pouces (1,998 cm avec un viseur point rouge Aimpoint sans grossissement !) soit mieux que certaines carabines avec un NEF Ultra Slug Hunter de chez Harrington/Richardson. Un fusil à un coup (ci-dessus à g.) qui se fait en 12 et en 20 avec canon rayé rigide et lourd au verrouillage massif. Un genre de notre bon vieux Simplex un peu amélioré si on veut…

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Ce canon le plus fixe possible éliminera donc certains semi-autos, surtout ceux à long recul où le canon se balade beaucoup et obligera aussi à faire de nombreux essais pour trouver une balle, pas forcément la plus lourde. Les projectiles classiques ont en effet la plupart du temps bien plus de masse que ce dont elles ont besoin, et il faudra sans doute se concentrer sur des balles avec un peu plus de vitesse derrière, offrant moins de chute, plus de précision et d’énergie se dissipant plus avant dans l’animal. C’est ce qui explique la permanence de la technologie ancienne des sous-calibrées de type Prévot « S » (2), en gros une balle de calibre 16 dans un douze, la « jupe » en plastique extensible collant mieux au canon, assurant étanchéité, passage éventuel du rétreint, et surtout bien plus grande vitesse par rapport à l’original.

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Comme on l’a vu plus haut, dans des projectiles qui volent plutôt comme des volants de badminton, la précision tient aux variations de l’alésage, et tout « relâchement » aussi léger soit-il provoquera un effet lacet, une oscillation du nez de la balle et une moindre stabilité. Toutes ces préoccupations ne sont pas nouvelles, puisque le premier fusils ainsi « spécial » fut, en 1959 l’Ithaca Deerslayer. Sachant que l’énergie initiale qui est de 3500 joules perd presque 60% à 100 mètres, la précision doit l’emporter sur la puissance, et le poids de balle, le but à espérer étant dans le meilleur des cas de 6cm à 75 m. Qu’importe, en effet, une poignée de joules de plus s’ils s’en vont dans la nature plutôt que dans le gibier ?

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Enfin, tout comme le 22 LR, il faut pour trouver ce que l’arme aime, essayer plusieurs formules, s’entraîner, avec des journées que proposent désormais la plupart des fédérations départementales. Parfois ce sont les munitions les moins chères qui marchent le mieux. Ceux qui ne tirent pas souvent, c’était le cas du sanglier avant, ne comprennent pas leur échec car ils attendaient de ce qu’ils avaient achetés, parfois cher, soit parfait. Mais mal adaptés, conditionnés dans des conditions précaires, au fond d’un vieux paletot, dans la boîte à gants et à la chaleur qui rend la poudre plus vive, et surtout mal ou pas du tout entraînés à tirer une ou deux balles par an, ils étaient légitimement déçus. Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage…

1/Voir notre archive du 25 octobre 2020.

2/En 12-70 cette balle de 24 grammes est donnée pour 600m/s et 4000 joules, pression de 650-700 bars pour fusils éprouvés à 1200 identique aux Brenneke classiques dont les plus lourdes chez nous peuvent faire 39 grammes.

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