Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
FCM 25.00
13 novembre 2020

22 LR et limite des 100 m.

Souvent évoquée ici, l’utilisation « mixte » du petit calibre (imaginez ce que vous voudrez, de la boîte à conserve à ce qu’on nomme pudiquement les « ennemis des cultures »…) amène toujours son lot de polémique avec les tireurs. La fameuse « minute d’angle » (29,9mm) à 100 mètres est semble-t-il un jeu d’enfant à cette distance pour certains, mais seulement au stand avec des aides au tir, des optiques, une technique qui n’est pas celle de tout le monde à la campagne.

rem hi speed

 

Ces exigences de minute d’angle sont, pour le petit projectile de 32 à 60 grains, basées sur une cible placée à 50 mètres et le fait de doubler la distance modifie le risque de multiplier les écarts non par deux, mais par quatre. La différence entre 50 et 100 mètres est donc énorme dans une pratique que l’osera pas taxer « de chasse », où trois paramètres sont à prendre en compte : la cohérence des munitions et la compatibilité avec l’arme, le vent (surtout latéral), et dans une moindre mesure, la vitesse.

nQWQZlO

Vous l’aurez tous remarqué, on perd tous beaucoup de temps à faire la chasse aux munitions dans ce calibre où l’offre est considérable, sans cesse renouvelée. Or même les plus grosses marques, voire les munitions « premium » peuvent offrir une grande variabilité d’un lot à l’autre. Il y a un énorme écart entre le plinking bas de gamme conçu pour se vendre le moins cher possible, et les munitions performantes de qualité « match ». C’est donc plutôt sur le terrain intermédiaire correspondant aux besoins de tous, sauf aux tireurs les plus exigeants, que le tir de terrain devra s’orienter.

téléchargement

L’arme est trop souvent assez peu techniquement examinée et dans notre pays, hormis sur les stands, au fond des celliers, il s’agit la plupart du temps d’une production rémanente des temps de la Manu, ou Gévelot et le jeu ne vaudra jamais la chandelle, de les doter de munitions « premium » ou hypervéloces. Si le taux de torsion (1) de 1/16 semble idéal de nos jours (voir les Ruger, Savage, etc.) pour une balle de 40 grains filant entre 303 et 363 m/s, certaines armes d’instruction avaient un taux de torsion de 1/14, voire 1/20 pour le 22 short ! Les canons de ces armes, souvent à un coup, que l’on trouve encore à foison dans tous les celliers, tournaient tous autour de 24 pouces (60 cm), là où l’équilibre mais surtout la balistique imposerait plutôt 20 pouces (50 cm), sachant que la vélocité optimale est obtenue à 18 pouces. Ce surplus de longueur de canon là où il n’y avait plus rien à brûler (2) sinon à freiner la balle, explique le rendement médiocre des hypervéloces dans ces vieux rossignols.

IMG_2113a

Dans l’absolu, hormis pour trouer du carton, 45 à 50 grains représenteraient le meilleur compromis « varmint » et on trouve même dorénavant sur le marché une 60 grains (Aguila) qui là aussi, ne pourra que décevoir l’utilisateur de nos vieilles 22. Car elle exigera un canon court et surtout un taux de torsion de 1/18 à 1/20 puisque sa balle plus lourde et surtout plus longue (voir ci-contre) nécessite plus de rotation pour la stabiliser et éviter l’effet lacet, quand le nez de la balle oscille, au lieu d’effectuer une spirale espérée la plus parfaite possible.

TS9acEE

L’utilisateur disons « rustique » pour ne choquer personne, utilisant une arme du même acabit devra donc rechercher à se fournir dans la gamme intermédiaire là où justement il n’y a pas trop de vitesse, surtout si on ne tire pas loin, une subsonique (surtout avec silencieux) pour moins de prise au vent, pas même forcément expansive, les « round nose », certaines à plomb très doux (RWS par exemple) se dilatant très bien à l’impact. De plus, elles sont souvent enduites et produisent des conditions de tir uniformes au premier coup (3) et une cohérence qui est la clef de la précision. La munition spécifique à chaque arme trouvée, s’y tenir, éviter les pièges des « promos », il faut tirer souvent, et tout ce que le fusil aime une fois qu’il a parlé.

1/C’est le nombre de pouces qu’il faut à la balle pour faire un tour dans le canon.

2/Les spécialistes du « varminting » tir à longue distance sur les nuisibles (chiens de prairie, renards, coyotes, etc.), tirent des séries, vérifient les groupements, et coupent, pouce par pouce, les canons, jusqu’à trouver l’équilibre parfait combustion longueur de canon.

3/Les dommages à la prise de pas ou à la bouche sur les rayures, mais aussi les résidus imbrûlés nuisent à la précision. Pas d’huile dans le canon d’une arme rayée, celle-ci non compressible augmentant les pressions. Le canon doit être propre, une meilleure précision s’obtenant après quelques coups pour rien, ce que l’homme de terrain bien sûr ne peut se permettre.

Publicité
Publicité
Commentaires
FCM 25.00
Publicité
Archives
Publicité