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13 janvier 2023

1950-1960 : l'âge d'or des fusils "bolt action"

A part le Marlin Goose (1), et encore, dans certains milieux propres à la sauvagine, ce type d’armes n’a jamais pu s’imposer chez nous où le Simplex régnait en maître depuis 1908. Ce fut aux USA l’arme typique de l’entre deux guerre, de la Grande Dépression dans le « dust bowl » où il permettait d’améliorer l’ordinaire des petites fermes.

un

 

Au départ on utilisa, un peu comme chez nous les fusils Gras à la Belle époque, des surplus militaires abondants en Mauser 98, faciles à convertir en lisse, et c’est Marlin en 1933 avec son modèle 10 à un coup qui lança l’engouement pour ces fusils simples et fiables typiques du débutant ou cadeau de Noël adéquat sans être trop dur pour le portefeuille de Daddy. Mossberg, Savage se lancèrent à leur tour, tout comme Harrington-Richardson déjà spécialiste des « singles » qui, sous toutes sortes d’appellations (J.C.Higgins, Western Field, Gamemaster) en sortit des quantités pour les grandes chaines de magasins : Sears-Robuck (2), Montgomery Ward.

deux

Curieusement, les années cinquante furent propices à ces armes qu’on trouvait partout, pour chasser, mais aussi accompagner les déplacements dans les dépendances des fermes où on pouvait rencontrer des serpents ou des « ravageurs » des campagnes, car la production de cartouches était encore inégale et compliquait le développement des semi-automatiques où l’Auto 5 régnait en maître, mais aussi des fusils à pompe. C’était un fusil de poil plutôt que de plume, et en fait un fusil à un coup avec rangement pratique pour les cartouches car il était impossible de maintenir un swing en douceur et de rester sur les oiseaux pour des tirs de suivi, car il fallait désépauler et actionner la main forte pour manipuler le verrou.

trois

Il était idéal pour tirer le whitetail à l’affût à la chevrotine, le renard dans le poulailler, où le colvert au poste posé dans les appelants car il s’en fit dans tous les calibres à partir du 410 jusqu’au 10, et toutes longueurs de canons. Le plus emblématique de cette âge d’or qui ne dura qu’une dizaine d’années fut le Marlin « Swamp Gun » ou fusil de marais, une variante du mod.55 Hunter produit entre 1954 et 1965 à 120 000 exemplaires, produit également pour Sears sous la marque Glenfield. A la fin, entre 1963 et 1965 la version Magnum à chambre de 3 pouces (76 pour nous) fut l’apothéose et toujours activement recherchée par les collectionneurs car il était souvent équipé d’un C-Loct Choke au bout facile à utiliser en tordant le museau, et d’un gros pad de crosse pour encaisser les Winchester Super X.

six

La disgrâce survint quand arrivèrent les cartouches plastique et surtout la modernisation de fabrication des fusils à pompe dans la vague 1963-65 qui vit toutes les « major companies » s’attaquer à la réduction des coûts de production. A peine plus chers, les fusils à pompe étaient beaucoup plus rapides et intuitifs au tir, et mieux, emmenaient bien plus de cartouches que ces fusils souvent limités à trois. Bien sûr les gauchers étaient, plus encore, totalement désavantagés dans l’affaire. L’idée, proprement américaine née de la simplification entamée par la conquête de l’Ouest d’avoir la même munition arme de poing et d’épaule, ou la même action pour carabines et fusils de chasse, s’effaça devant la mondialisation naissante.

quatre

Curieusement, c’est la spécialisation de certaines chasses propres à ce continent qui les a fait revenir peu à peu dans le paysage. Sur les 10 millions de chasseurs de cerfs de Virginie, 40% ne pouvant légalement utiliser l’arme rayée, le « single shot » à coup sûr a retrouvé son utilité. Même chose pour le « gobbler » dindon sauvage qui doit se tirer précisément au cou. Toutes les marques : Savage 212 et 220, Mossberg 695, Marlin 512, Browning A-Bolt, produisent avec canons rayés ou non des armes prévues pour les optiques et qui permettent des tirs précis titillant les carabines. Le summum à ce niveau étant des productions de haut niveau comme Tar-Hunt pouvant atteindre 5 à 6000 dollars.

1/Voir archive du 6 mai 2017.

2/Dans les années 2000, la grande chaîne de 830 magasins qui, pourtant, ne vendait plus d’armes depuis 20 ans, fit une campagne remarquée de reprises (160$ pour une arme qui valait trois fois moins 50 ans plus tôt) pour éviter les procès car la patte de verrou, une seule fente dans le boitier engageant la poignée comme la plupart des 22 LR, pouvait s’avérer un peu faible avec les grosses cartouches de 12.

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