22 LR : bonifier sa vieille pétoire ?
On continue autour de l’utilisation de ce qu’on a, puisqu’on peut de nouveau, selon les départements, « réguler » avec quelques vieilleries (1) déjà en bricolant un peu (2), et où s’entraîner peut devenir un projet en soi, car c’est un sacré défi d’être précis avec de faibles moyens. Pour les munitions, un bon canon ne sauvera pas le bas de gamme, mais on va y revenir dans le prochain envoi sur le choix judicieux des marques.
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Précision de tuyau d’arrosage ou de lance à incendie ? En extérieur plus qu’au stand, le vent est l’ennemi et « zéroter » à 50 mètres la bonne distance de situation de régulation, ce qui n’exclut pas plusieurs tests de plus près à distance d’usage (10-25 mètres) laquelle est bien plus courantes qu’on le croit. Le «zéro » de chasse n’étant pas celui de tir de compétition, ni comme panacée, le grossissement ou le diamètre de la focale. Le réticule simple à branches épaisses est bien suffisant pour s’adapter, et il faut chercher à faire des groupes de 2 à l’entraînement (3) et notamment identifier où se place le premier coup constant « canon froid » (4) qui est quasiment toujours celui de chasse.
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L’arme c’est d’abord le canon, puis la percussion-détente et, derrière, le tireur. Sur les armes bas de gamme presque centenaires qui abondent dans nos greniers, le premier nommé passe encore quand la seconde est désastreuse et difficile à améliorer. Il n’y a qu’un fort et long ressort à lame qui libère une grosse masse d’acier, lancée de loin, frappant un gros percuteur à bout rond comme une queue de pelle, qui écrase le talon en ébranlant tout l’ensemble après un immense parcours. Le lâcher arrive en deux temps : une longue course inutile, puis une résistance « spongieuse » qu’on finit à apprivoiser à la longue quand on est bien au calme sur son banc, mais qui peut jouer des tours quand il faut improviser. Ah c’est sûr, on est bien loin des détentes « cassantes comme du verre » de certaines carabines haut de gamme ! Raison de plus donc pour soigner les fondamentaux qui ne s’apprennent plus à la campagne, mais (autrefois…mais ça pourrait bien revenir !) sous les drapeaux ou dans les clubs FFT : position, ajustement, scopes, contrôle-respiration puis détente-suivi.
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La bête étant apprivoisée, il faut passer à la munition qualifiée trop souvent imparfaitement (comme le tir à balle des armes lisses) « que le fusil aime » à plutôt « permettant une pratique uniforme après réglages ». Il n’est parfois pas inutile de se roder avec de la munition standard pour se familiariser avec l’ergonomie de l’arme et la discipline de tir, avant de monter en gamme sur les subsoniques en essayant par exemple une boite ou deux de plusieurs marques ou types. Nous y reviendrons bientôt. L’amélioration en précision et discrétion sera la plupart du temps spectaculaire si on se cantonne dans sa distance d’utilisation, d’ailleurs limitée par la sécurité. Le tir à 100 mètres est un défi de taille déjà en compétition et au-delà, toutes les certitudes s’écroulent si on fait bouger le moindre paramètre.
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Les installations « usine » testent 40 coups à 45 mètres avec des canons de 65 cm et les meilleurs lots oscillent entre 0,5 et 0,6 pouces (13 à 15 mm). A 100 mètres sur des munitions standard les différences de vitesse de 3-4 m/s peuvent donner une dispersion verticale de 6 cm. Les essais de taille de groupe d’une grande marque ont montré qu’il fallait multiplier par 2,8 si on double la distance : par exemple entre 50 et 100 mètres on passe de 0,5 pouce (1,27 cm) à 1,4 (3,55 cm). Aux distances de tir raisonnables, disons 50 mètres, les variations de dispersion horizontale et verticale n’ont pas eu encore le temps de se manifester, ce qui n’est plus le cas à 100 mètres où la verticale peut être assurée par la qualité de la munition, notamment sa constante de vitesse et sa qualité de coefficient balistique (5). Ce qui est facile à comprendre, le temps de vol étant plus ou moins long (avec des munitions vrac médiocres), on est plus ou moins bas.
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Par contre la dispersion horizontale est obérée principalement par le vent : à 100 mètres un vent de travers de 10 km/h peut faire varier de 8 cm, et l’écart de vitesse (+ 3 ou 4 m/s) d’une munition standard de 6 cm en hauteur…ce qu’il faut cumuler ensuite avec la flèche de la balle peu ou prou encore une quinzaine de cm autour de 100 mètres ! Nous sommes là dans la « minute » de ballon de football qui n’est pas jouable sur le terrain, pour l’éthique comme la sécurité. Le décalage entre les munitions est important et il n’est pas facile d’en changer, et le tir « raisonnable » ne doit pas, et encore, dépasser 70 mètres, surtout avec le matériel pour le moins « rustique » précité…
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1/ Voir archive du 16 mars 2025.
2/ Voir coucherie archive du 21 mars 2025.
3/ Les bons auteurs, préconisent une boîte de 50 « pilules » par semaine pour entretenir la forme ! Dans le prochain article nous allons développer la méthode « Brent » à seulement deux coups, et série de 36 balles pour choisir une marque. Puis après, trier dans les « subsoniques ».
4/ Voir archive du 17 mars 2024.
5/ C’est le cas des nouvelles balles « super long range » ou longue distance dont les dimensions restent conformes aux spécifications SAAMI pour passer dans toutes les armes du calibre, mais donc le cône à l’arrière (voir ci-dessus) augmente le poids (de 40 à 43 grains) et ipso facto le coefficient balistique sans modifier les caractéristiques générales ni la traînée. Ce cône dirige en plus l’onde de choc uniformément sur les côtés pour expansion régulière du talon et meilleure étanchéité.