Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
FCM 25.00
10 avril 2025

Choix de la munition 22 : une méthode "à deux balles", mais qui marche !

Avec le bon espoir que certains assouplissements puissent ramener le petit calibre dans nos campagnes, on a vu qu’il n’y avait pas forcément besoin de carabines haut de gamme (1) pour un tireur moyen utilisant des munitions médiocres, et rester suffisamment précis dans la seule optique régulation. Si on réduit sur tout, arme, scope, munitions, comment tenter d’être « un peu bon » dans ce compromis minimum où certains choix judicieux peuvent offrir une petite marge supplémentaire vers le haut ?

Le choix de la munition « qui va bien » ne doit pas se faire au hasard ou sur la couleur de la boîte, et dans le doute, déjà passer en revue la maîtrise globale canon-détente-tireur-munition est une étape fondamentale comme on vient de le voir dans l’article précédent. Les trois premiers, on l’a vu, étant a minima, le dernier aspect peut s’avérer fondamental, et si on a l’endroit adapté, pour tenter de manière et amusante à pas cher de faire dans l’après-midi une sorte de « plinking structuré » qui aidera à définir, à 50 mètres, le choix de la munition. Cette distance donne en effet suffisamment d’infos visuelles que 25 mètres ne donnent pas, et au-delà, il y a trop de variables qui entrent en compte pour savoir qui incriminer si ça foire : vent, arme, ou (le plus souvent ?) le tireur… Sans oublier bien sûr de prendre en compte l’efficacité terminale et la sécurité : le 22 LR, n’étant pas ridicule en pénétration face à ses concurrents directs (voir ci-dessous)

Le réglage « Brent » (du nom d’un professeur de l’université de l’ Iowa) à deux coups est meilleur que la série classique de 5 car il y a plus de chance que deux coups soient tirés dans des conditions identiques ce qui va permettre de dégrossir l’affaire en 36 tirs soit un petit bout d’après-midi. Sur deux coups, le premier est appliqué, on se concentre encore sur le second, puis on relâche la pression pour aller vers un autre objectif. La chance d’un « flyer » humain est plus faible, de même que celle d’un coup de vent inopportun.  Nous avons des résultats plus cohérents et reproductibles faciles à apprécier d’un premier coup d’œil. On gagne du temps et de l’argent car plus le nombre de coups par groupe est élevé plus le tireur est mis à l’épreuve plutôt que l’équipement selon l’adage « deux coups pour le fusil, cinq et plus pour celui qui est derrière ».

Dans la pratique, comment faire ? Mettons l’achat de 4 boîtes A+B+C+D : canon propre, tirer 5 coups de chaque ce qui va déjà donner une petite idée, et dérouiller le canon en surveillant plutôt la dispersion verticale qui peut laisser supposer des écarts de vitesse. Après tirer deux balles dans le sens A+B+C+D, puis l’inverse D+C+B+A, ce qui donnera 16 groupes de 2 coups sur les 4 lots, et le meilleur écart-type donnera le meilleur lot pour l’arme…Voilà donc qui est assez vite fait…et il faut courir acheter un lot d’une dizaine de boîtes de cet oiseau rare !  Bien sûr si l’arme est silencée, c’est à faire avec des subsoniques (dont on va parler dans le prochain envoi), et c’est parfait pour les munitions « cheap » plutôt que du haut de gamme onéreux qu’on ne voudra pas gaspiller en tests.

La percussion annulaire est très inféodée à la munition et il y a un fort écart de qualité-prix sur le « vrac » bon marché intéressant à tester car parfois entre des différences minimes sur la boîte, ça vaut parfois non seulement le coût, mais aussi… le coup, (comme on le verra en fin d’article à la note 2) pour déterminer ce qui suffit à vos besoins. Le « chasseur » une fois son scope réglé, cherchera à établir un tir de référence qui ne va pas changer car il ne fait pas du point, mais veut un groupe de coups simples et intangibles au but d’entrée.

Cet usage « domestique » ne doit pas être considéré comme une discipline « inférieure » car le fait de disposer d’une arme « légère » et médiocre en investissement-matériel ne dispense pas de s’appliquer à tenter d’en tirer le meilleur parti. N’importe quel tireur bench-rest, de biathlon ou FFT avec ce matériel minable fera mieux que moi, car il aura immédiatement intégré les bases appliquées depuis des années pour tirer parti, en conjonction avec son habileté, de la quintessence du plus haut niveau de la technologie. C’est comme vouloir faire le Tour de France avec ou sans dérailleur. Certes, on roule toujours avec cette technologie sommaire des débuts du cyclisme, et après, c’est à la force du mollet et au mental de chacun que ça se joue. Je suis certes de la génération de Bernard Hinault, mais il m’aurait toujours battu dans le Galibier, même après m’avoir prêté son bijou, et lui avec mon vieux biclou sans dérailleur !

Il faut être honnête avec soi-même sur ce qu’on cherche vraiment à faire : si on vise la précision maximale donnant le score optimal, ou si le matériel réduit cette possibilité, et là on se limite à un compromis minimum où un petit poil de compétence offrira un peu de marge vers le haut (2). Que diable, il existe d’ailleurs maintenant de nouvelles disciplines (PRS, silhouettes métalliques) où la technicité ultime du matériel et de la précision, importent moins que l’habileté sur le terrain. C’est ce petit avantage qu’il faut se donner avec toute les chances d’y arriver quand, à l’affût du ragondin, on s’amuse des colverts qui se chamaillent, des poules d’eau qui canotent sous le regard perçant des buses qui tournoient inlassablement dans le ciel, et qu’il faut délivrer le coup unique au but avant que tout le monde plonge vers ses obscures tanières sous berge.

1/ Il existe une différence considérable, même avec la gamme moyenne actuelle des bonnes carabines 22 LR, et celles de compétition et de bench-rest ARA ou IR 50/50 qui peuvent dépasser 5-6000 euros, et les munitions haut de gamme multiplier le prix de celles de base par 5.

2/ Voir le groupement ci-dessus acceptable obtenu avec une simplissime (elle n’a même pas de sécurité !) Manu-Arm de 1960, (valeur 50 euros…et encore !), que l’on voit plus haut, coiffée d’une Umarex 20 mm X 4 (à 9 euros !) d’air comprimé, entre deux sautes de vent, mais avec une bonne munition (RWS Club) choisie avec la méthode Brent, parce qu’elle était en promotion à pas trop cher (8 euros les 50 dans un grand magasin) après tri sur pas mal de vrac entassé dans le garage depuis des lustres. La régulation impose d’utiliser dans la même marque la subsonique HP 50 qui lui est assez similaire, même en terme de plus faible bruit que le reste et surtout dotée une bonne lubrification. Celle-ci d’ailleurs bonifie même les premières balles de la camelote qu’on essaie derrière ! Le maigre grossissement obligeait à se caler sur un visuel encore facile à distinguer dans l’herbe à 50 mètres, c’est-à-dire la séparation des couleurs rouge-jaune du haut de la cible (matérialisée par le X vert) ce qui a sans doute un peu aidé à resserrer le tir. Pour info le « jaune » fait 20 cm soit un gros melon, et le rouge 10 cm genre boule de pétanque, ce qui montre que même avec du matériel bien faiblard (à part le canon de 62 cm rallongé en plus d’un RDS Still 3), grâce à une munition bien choisie, et en ayant tenté d’améliorer tout ce qui peut l’être, on peut quand même rester dans la « minute de ragondin »…Mieux encore, ainsi à peu près bien réglé à 25 mètres, les tirs de tête sont jouables.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
FCM 25.00
Publicité
Archives
Publicité