Chien d'arrêt...de la malbouffe !
Pris lui aussi par notre passion « dévorante » le toutou lui aussi peut se laisser aller aux excès de table, et aux anicroches diverses (tiques, barbelés) il faut ajouter d’autres dangers plus sournois : mâchouillages nombreux, broutages hasardeux et bien sûr tout ce qui tombe des tables (1) dans la cabane de chasse. Et le voilà, tout penaud, qui file sous la table, et tout le monde de se dire « qu’est-ce qu’il bouffe encore » ?
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Il y a quelques grands classiques comme l’herbe… (« il se purge » entend-on souvent), ou le chocolat renommé « poison » à juste titre mais sans qu’on sache trop pourquoi alors que c’est fort bien documenté par les vétérinaires : la théobromine ayant des effets cardiaques néfastes connus sur les chiens. L’ail et les oignons sont eux aussi néfastes à la longue car ils soutiennent des toxines qui altèrent pareillement le taux d’hémoglobine. Pour l’herbe il n’y a pas de réponse formelle sinon le danger, toujours présent à la campagne, qu’elle soit « assaisonnée » de produits chimiques désherbants ou engrais. C’est d’ailleurs le même problème quand les chiens, non contents de s’y vautrer pour se rafraîchir, se mettent à boire dans les flaques d’eau croupie. Il est donc sage d’emmener toujours un bol pliable, et une petite réserve dans le fourgon.
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Inexistantes il y a des décennies, les boissons sucrées, énergisantes pour sportifs déshydratés ne doivent pas être bues par les chiens car ils ne transpirent pas, et se rafraîchissent en haletant, et pour assimiler le sucre, il leur faudra encore boire plus d’eau. Même chose pour les alcools de tout type, éventuellement la bière qui se renverse et tout ce qui tombe sur le plancher de la hutte car c’est toujours un déshydratant dont il n’est pas capable de décomposer les enzymes de l’alcool.
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Les barres énergétiques, encore pire, chocolatées, sont à proscrire car sans fibres qui absorbent les toxines d’effort. Un chien sédentaire qui brûle 1400 calories par jour est bien loin d’un setter qui, dans sa journée de chasse en consommera cinq fois plus, et sans fibres les acides uriques et lactiques s’accumuleront. La pâtée habituelle, bien dosée, et sans compléments liés à l’âge ou au format qui sont des arguments marketing à l’efficacité douteuse est suffisante : voir les meutes de chien courants, chiens de travail par excellence pour qui la « mouée » reste la nourriture habituelle quotidienne éprouvée.
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Nos braves toutous la truffe au vent, en baguenaudant à portée de fusil peuvent trouver toutes sortes de choses à se mettre sous la dent : champignons qui comme pour nous peuvent être vénéneux, baies diverses et (a ?) variées, châtaignes et marrons également plus ou moins toxiques agréables pour eux à décortiquer bien sûr pas quand on est dans le feu de l’action, mais à la pause ou quand le chien s’ennuie. Le roulage sur charognes et excréments divers est aussi désagréable que dangereux car peut amener par léchage, des maladies, donc invitation à immédiatement se rendre vers le ruisseau le plus proche, et tant pis pour la chasse, tout comme le constat de la présence d’épillets qui doivent alerter pour la gorge et les oreilles.
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« Langue de chien dit-on vaut médecin » ! Une antienne maintes fois entendue et qui mérite qu’on s’y attarde, l’organe étant très particulier (2) jouant un rôle de thermorégulateur, donnant le « la » de la « gorge », et étant depuis l’Antiquité source de controverses. Dans les Ecritures, les chiens étaient (tout comme pour l’Islam d’ailleurs) considérés impurs, justement « parce qu’ils avalaient tout ce qu’ils trouvaient sans discernement ». Mais on les voit aussi lécher les plaies de Lazare (Luc 16 : 19-31), ou le sang du méchant roi Achab (I, Rois 22-38), et mieux encore les bubons d’un pestiféré, le bon St-Roch auquel il apportait, en plus, quotidiennement sa pitance. De là le nom de « Roquet », le Bienheureux (fêté le 16 août) étant même devenu le patron des chiens et des unités cynophiles. Comme quoi avec le fabuliste grec Esope peut-on considérer …« que la langue est à la fois la meilleure et la pire des choses » !
1/ Un constat vieux comme Hérode, c’est le cas de le dire puisque tout à la fois Mathieu et Luc remarquent « …les petits chiens qui sous la table, mangent les miettes ».
2/ Pour boire, contrairement au chat qui lape en faisant gicler l’eau vers le haut, la langue du chien se retrousse vers le bas en cuillère comme un godet.