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14 août 2025

Action Mauser (IV) : variations sur le boitier standard

Le boitier Mauser avec ses trois dimensions (ci-dessous le "court") a ceci d’intéressant que, même cent ans plus tard, il peut encore être mis à toutes les sauces. On a vu précédemment, tout ce qu’on a pu lui faire avaler en « long », mais le « standard » pouvait être aussi aménagé par des armuriers compétents car il était plus disponible avec plein de surplus partout.

C’est d’ailleurs cette raison de coût qui vit par exemple August Schüler opter pour le boitier standard pour proposer son 11.2X72S. Au prix d’une modification mineure (ajout d’une plaque de laiton pour extension de magasin) il arrivait à y glisser trois cartouches, mais qui, pour rentrer facilement là-dedans, devaient enfoncer profondément les balles dans l’étui, ainsi réduit à une capacité de poudre de 85 grains, ce qui n’était pas suffisant, notamment avec les balles round nose à faible enveloppe de cupro-nickel, pour la pénétration du cuir des plus forts pachydermes. En 1939, il était trop tard avec d’autres préoccupations à l’horizon pour l’armurier de Sühl pour y remédier…

En Angleterre, les fabricants britanniques dont Westley-Richards et son 425 firent de même, surtout parce qu’ils étaient bloqués par Rigby qui, on l’a vu dans l’article précédent, détenait les droits de l’action longue Mauser. L’arrivée (1956) du 458 Winchester Magnum qui visait à concurrencer, avec une arme à verrou pas trop chère à produire, les express anglais hors de prix, dans le marché en plein boom du safari naissant après-guerre, opta aussi pour les boitiers standard à bas coût, faciles à trouver : VZ 24, F.N. (1), Mausers sud-américains que des artisans habiles pouvaient facilement customiser. On en fit en 30-06, mais aussi dans calibres plus exotiques comme le 338-06 Ackley-Improved qui vous donnait des performances entre le 270 Winchester et le 375 Holland-Holland.

A l’inverse, le 458 Winchester Magnum se « baladait » dans les boitiers longs genre ZKK 602, ce qui pouvait générer des problèmes d’alimentation, le recul déplaçant violemment les balles dans le magasin, voire les faisant percuter, ainsi que relaté par J. « Pondoro » Taylor, et ce au plus mauvais moment, pour placer sa deuxième balle sur une charge d’éléphant (2) ! A contrario, et c’est ce qui montre la véritable plasticité de ce boitier, on fit même tirer du 458 dans le boitier « court » de Winchester 70 (458 B/M par exemple) en le raccourcissant de 2.295 pouces à 2.240 pour lui faire tirer des balles de 450-500 grains dans des canons courts (18 pouces au lieu de 24) et surtout plus légers (7-8 livres contre 9-10) du 458 Winchester Magnum. Une démarche ouverte trente ans plus tôt avec le 458 Alaskan avec boitier encore plus court et balles plus légères de 350-400 grains. Il s’agissait, en 1952 de pallier aux « faiblesses » présumées du 30-06 face à certains grands ours sur base de 348 Winchester qui, depuis 1936, était la munition pour armes à levier la plus puissante de l’époque. Les 458 W.M . et  458 Lott sont comparés (à dr.) au 460 Weatherby Magnum qui fut longtemps, la plus puissante cartouche commerciale du monde.

En 2000, assez peu connu en dehors de l’Afrique du Sud d’où il provient, le 458 African Express (11.6X76) avait fait le tour des lacunes enregistrées autour du 458 Winchester Magnum depuis trente ans, et fut lui aussi élaboré au départ sur une action courte F.N. pour les rechargeurs devant utiliser des composants locaux. Un peu plus grand que son hôte (2.99 contre 2.50) il s’agissait d’égaler les performances du 458 Lott dans des carabines légères à canon de 22 pouces, grâce entre autres à l’efficacité des poudres Sud-Africaines Somchem, adaptées au climat chaud pour éviter collages d’étuis et surpressions.

Actuellement, le désamour pour le 300 WSM a montré que des boitiers testés à 65000 psi, seraient tout à fait disponibles et assez costauds pour encaisser le 458 Winchester Magnum (SAAMI exigé 53000 psi), les dimensions des boitiers étant assez proches en enlevant du métal « aux deux bouts », et en agrandissant le magasin…La quête du graal des wildcatters autour de ce boitier « magique » comme l’épée flamboyante du roi Arthur, semble infinie !

1/Le modèle F.N. « Deluxe » fut produit de 1947 à 1962 dans la plupart des calibres, du 243 Winchester au 10,75X68 (ci-contre à dr. ), principalement en 30-06 à l’export et 270 Winchester en France où ce calibre n’était pas estampillé, horreur et damnation, « de guerre ».

2/C’est sans doute la raison pour laquelle il préférait les express, notamment à éjecteurs, car moins bruyants, en ne tirant qu’une balle qu’il remplaçait immédiatement à la main. C’était, il est vrai un temps où le nombre importait plus que le trophée et où l’aspect pratique prévalait. La carabine à verrou, de nos jours privilégie le placement du premier coup, la notion de réarmement (fluidité, aspect pratique) jouant pour le second coup de sécurité et d’arrêt. Mais bon, faut pas trop fantasmer, un sanglier, même de bonne taille n’est pas un buffle approchant la tonne…

Après ce dernier papier du dossier estival, la rubrique va reprendre, petit à petit, en septembre, son train-train habituel.

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