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7 août 2025

Forces et faiblesses de l'action Mauser (III) : gros calibres sur boitiers longs

Ceux qui s’intéressent aux munitions le savent, ce chiffre est celui du calibre 12,7, et donc du fameux 50 BMG (12,7X99) popularisé par les fameuses mitrailleuses employées encore de nos jours sur de nombreux théâtres d’opérations. Nous sommes là dans la foulée de notre précédent papier, notamment dans sa conclusion sur la « sporsterisation » de calibres de base pour d’autres emplois que ceux qui étaient prévus initialement.

On doit à l’armurier londonien John Rigby, importateur de la marque allemande (et sous son nom 275 Rigby, mais c’est le 7X57 Mauser), d’avoir compris dès le départ que le 303 British serait impuissant à pousser les anciennes grosses cartouches anglaises utilisées dans les « colonies » pour le grand gibier dangereux et à un de ses contemporains , Georges Gibbs de Bristol, d’utiliser le premier les capacités, sur les trois prévues (dont une « kurz » et une « medium »), de l’action « longue » du fusil allemand. La solidité de conception du verrou permettant avec de nouveaux canons, et au prix de travaux parfois conséquents sur la chambre et le boitier, de tirer les projectiles de plus de 500 grains, autrefois tirés par les express londoniens, de surcroit à l’époque hors de prix.

Les années 50-60, furent l’âge d’or de ces modifications pour tous calibres, petits et grands, qui se firent à partir d’armes de surplus disponibles à pas cher, mais aussi des productions commerciales qui prolongèrent le système original Mauser, soit par accord commercial (F.N.) soit dus aux soubresauts de l’histoire comme les Tchèques (Brno-CZ), ou Zastava. Ces dernières imbattables en matière de qualité-prix-disponibilité ont donc servi de base à de nombreuses armes de haut niveau, les Rigby actuelles en étant le meilleur exemple, sur base Brno ZKK 602.

Le 505 Gibbs (ci-dessus et ci-contre, face au 338 Winchester) est sans doute le plus connu de ces avatars du boitier Mauser qu’il fallut pas mal allonger (à 3,15 pouces de long et diamètre de verrou à porter de 0,640 pouce à 0,750) pour y faire entrer une balle de 525 grains (34,02g.) un peu plus lourde et rapide avec une meilleure densité de section que le 458 Winchester Magnum, controversé dès le départ car employé dans des canons trop courts. A cent mètres l’énergie dépasse toujours 6000 joules, au prix d’un fort recul tempéré par le poids des armes, toujours plus de 11 livres britanniques, laquelle fait 0,455 gramme. A noter pour les tireurs longue distance, que le 505 Gibbs est, via le 400 Taylor Magnum, le « grand-père » du 408 Chey-Tac employé de nos jours pour le tir à très longue distance, autour de 2000 m…

Le 500 Jeffery est une autre valeur sûre reprenant l’ancien 500 Schuler (12,7X70) qui se fait, tout comme le 500 AHR (sans bourrelet) souvent sur base de CZ 550 avec sensiblement les mêmes performances que le précédent. Le 500 Nitro Express, au départ à poudre noire inventé pour les express Westley-Richards en 1890 qui ne tirait que des balles de 450 grains (29 grammes) à 454 m/s bénéficia du passage à la cordite dans le boitier Mauser (actuellement encore fait par Heym), la balle de 570 grains (36 grammes) filant dès lors à 650m/s. Le poids de dix livres étant encore raisonnable pour tirer au coup d’épaule, c’est toujours une bonne cartouche d’arrêt pour les guides car on tourne toujours à 6000 joules à 100m…et autour de 7000, plus près ! Fallait juste se méfier de ne pas tirer le nouveau venu dans les vieux express qui traînaient encore en brousse au risque de vous les voir péter au nez…

Les boitiers longs Mauser, souvent à base CZ 550, ont aussi tiré des projectiles à base 460 Weatherby magnum comme le 510 Wells (du nom d’un armurier de Phoenix, Arizona), et vingt ans plus tard le 500 A-Square du colonel A.Alphin dans un boitier rétréci à 0,510 et balles de 600 grains à 727m/s. Le 550 Magnum de N.Shirley, autre armurier de l’Arizona portait le boitier à 0,550, même vitesse, mais pour une balle encore plus grosse (700 grains). Les 585 Nyati, de l’écrivain-chasseur Ross Seyfried et 585 African Express du sud-africain Brad Ralston, (qui n’ont jamais vu de carabine « usine », en partant du boitier de la Winchester 70, toujours en action Mauser), tendaient à reproduire les performances du 577 NE dans une arme à verrou, trois fois moins chère (3-4000 dollars quand même) que les gros express.

Toutes ces « customisations » se comprenaient à l’âge d’or du safari, et sont plus difficiles à expliquer de nos jours où l’original Mauser Oberndorf (ci-dessus)  fait directement un Magnum 98 directement en 375 Holland-Holland, 416 et 450 Rigby. On a toutes les modernisations et garanties « usine » et les performances adéquates : balles de 500 grains (32,4 g.) et 5800 joules. De quoi « voir venir » sans trop «bricoler» comme les armuriers inventifs d’ autrefois…

Prochain et dernier envoi fin août, clôturant ce dossier estival en 4 éditions  : les boitiers Mauser cette fois, standard mais « améliorés » !

 

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