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FCM 25.00
9 octobre 2014

Pourquoi il ne faut pas tirer les chèvres en début de saison !

Premières battues, premières questions ? Tant de bracelets : on tire quoi, et comment ? Le dilemme ressurgit tous les ans : faut-il tirer les chèvres ? On tient trop souvent compte des voisins (sociétés ou privés) qui, eux, "tirent tout ce qui vient," ce qui permet de s'exempter d'une reflexion sur ce vont devenir chez nous, mais un peu partout dans le Bocage les chasses collectives, particulièrement au chevreuil.

chevreuil2

C'est-à-dire un "fonds de commerce" intéressant, une ressource que l'on doit être à même de gérer et de respecter si l'on veut maintenir la dynamique de ces chasses d'avenir. Dans nos régions, la chasse devant soi, hormis le lièvre (5 jours par an !), du gibier sauvage (et si on exempte le tandem pigeon-bécasse autre chasse, disons de "spécialistes") a vécu. Sans les  (coûteux) lâchers où seraient faisans et perdreaux ? Le grand gibier se développe, il intéresse les jeunes permis...la Fédération, les agriculteurs, et bien sûr...les armuriers !. Et ici, dans moins de 5 ans, la destruction des barrages facilitera, sur toute la moitié Nord de la commune...la circulation, jusqu'ici encore bien épisodique, du sanglier ! On n'est certes pas encore rendus là, mais aux premiers dégâts, vers qui se tournera-t-on en premier ? 

Mais revenons à nos moutons...ou plutôt chevreuils ! Ce dernier, est le grand bénéficiaire de l'évolution de l'agriculture, favorisant une déprise abandonnant à la nature plus de petits espaces autrefois cultivés. Des petites "friches", mais aussi des délaissés d'autoroute, immédiatement investis par le gibier sauvage. Dans l'autre sens, la mécanisation et l'accroissement de la taille des parcelles, ici particulièrement du maïs, a fait diminuer le temps de présence humaine dans les champs et dans les bois. On a maintenant un gros tracteur qui fait beaucoup de bruit sur une matinée, puis plus rien pendant des semaines là où, autrefois il y avait des tas d'allées et venues : pour aller "aux bêtes", traire dans les champs, "évarapper" les talus, faire du bois en forêt où s'affairaient tout l'hiver sabotiers, charbonniers, débardeurs,etc...

Animal léger, qui s'adapte à tout et se défend bien, le chevreuil n'utilisant la forêt que s'il y est contraint, a remplacé cet espace fermé par ces nouvelles immenses étendues où il trouve le gîte et le couvert. Ses dégâts étant sans commune mesure avec ceux du sanglier, il est donc discret, particulièrement en été où, individualiste il se cantonne encore mieux en pays de bocage qu'en plaine, variant facilement ses remises. Les femelles ont, elles, besoin de surfaces plus réduites dans la mesure où la mobilité des petites hardes qui se constituent l'été, se régle sur le pas des plus faibles, à savoir les faons généralement nés en juin. 

La saison de chasse arrive pile dans cette période où sont formées ces structures éphèmères, car les chèvres pleines au printemps excluent à ce moment de leur domaine de vie les faons de l'année précédente (taux de survie : 50 à 90 % selon les conditions climatiques et la prédation). Ce sont ces chevrillards qui ont déjà l'expérience d'un hiver (d'ailleurs de moins en moins rigoureux ce qui est bon pour eux), de plus très faciles à identifier lorsqu'ils passent la ligne, qu'il faut tirer en priorité. Mûrs sexuellement, ils sont, de plus, totalement perdus pour nous ! Ils vont en effet se disperser ailleurs, et de ce côté, le simple fait de les chasser, ou pour le moins (si on les rate !) de les "faire bouger" va, par la force des choses, aider au brassage des gènes, éviter la consanguinité, pour tout dire, améliorer l'espèce. 

Le tir des chèvres en début de saison est donc à proscrire, certes pour des raisons d'éthique...mais aussi d'arithmétique ! Prenons nos quatre bracelets si, par malheur, malchance, manque de discernement, ou pour faire "comme les autres" on tire quatre chèvres suitées, c'est désastreux pour les saisons à venir, car cela peut entraîner la mort de petits de l'année (ou foals), encore peu capables de se défendre seuls. Pour mal faire, si on pousse le calcul à fond  4 chèvres tuées, et 8 faols à l'abandon derrière peut impliquer...4+8=12 chevreuils de moins sur notre territoire l'an prochain ! 

L'idéal, et c'est ce que font les gens responsables, c'est de tirer les chevrillards de la saison précédente, les jeunes mâles adultes assez bien indentifiables car "coiffés" ou mieux encore, les grands brocards, et à la limite, en toute fin de saison (par exemple si le quota de bracelets n'est pas atteint), les femelles adultes...lesquelles, à ce moment, n'auront plus de jeunes pendus à leurs basques ! 

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