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FCM 25.00
2 janvier 2015

Sauver la chasse au faisan ?

Gibier ou « cocotte » ? La question revient souvent naturellement dans les réunions d'après-chasse, et pour les gestionnaires, voilà qui fait causer sur l'attitude à observer quant au « repeuplement » semble-t-il illusoire de cet oiseau qui fait pourtant le « fonds », (n'osons pas dire « de commerce » !) de nos sociétés communales...

 

faisan11

Si on étudie les sources disponibles, on se rend compte qu'en 1980, n'existaient plus en France que 75 zones de « vrais sauvages » dans 28 des 80 départements, c'est-à-dire une goutte d'eau dans l'océan des 12 millions d'oiseaux produits par l'élevage. Sur 1984-89, n'en étaient prélevés que 5 millions soit 18 % de diminution, chiffre à rapprocher toutefois des plus de 20% de permis en moins sur cette période de cinq ans. Il en était prélevé à peu près 3 par chasseur, 90 % étant issus de lâchers réguliers, et donc pas d'élevages de repeuplement.

 

C'est la décennie 84-94 qui a vu la politique la plus résolue de tentative de faire prospérer le faisan sauvage avec 47 opérations sur 35 départements, et 74 000 oiseaux concernés. On favorisa les GIC (groupements de sociétés) assortis de mesures drastiques comme chasse interdite du faisan pendant trois ans, ou partielles : tir de 45 % du cheptel, habillé de ponchos, ou autorisé sur les obscurs assez facilement discernables des communs (quoique pour les poules ?), ou interdiction du tir de toutes les poules justement. Or, de ce premier bilan, seuls 20 % des objectifs furent atteints ! Les coûts (4000 euros pour 1000 ha environ) firent reculer bien des responsables associatifs, sans même parler de l'investissement matériel : parcs, volières anglaises (ciel ouvert), lâchers directs, et bien sûr en temps, avec l'organisation de tout ce petit monde sur le mode du bénévolat.

 

faisan001

Le pire, c'est qu'une étude suivante sur une ACCA du Loir-et-Cher, montra qu'il y avait finalement peu de différences de (mauvais) résultats entre les tentatives de repeuplement...et les lâchers de "cocottes", avant que dans l'Yonne, en 1985, on affine l'observation en y mettant de gros moyens : chasse interdite au faisan pendant trois ans sur une zone de 2600 ha où furent lâchés 2000 oiseaux, dont une partie de souches naturelles venues d'Eure-et-Loir et du Var, et même 250 munis d'émetteurs, suivis à temps plein par deux techniciens. Le taux de survie fut encore minime (10%)...mais on mit en lumière l'importance (90 %) de la prédation, et sur celle-ci, celle éclatante et prépondérante du renard.

 

Elle a encore été corroborée plus tard par une vingtaine d'études (étendues par exemple aux tétras) en Grande-Bretagne et aux USA, où là, assortie d'un piégeage optimum voire total...la limitation de la prédation eût un effet positif de 70%. Bien sûr, il faut aussi tenir compte d'autres facteurs comme les aléas climatiques ou la dégradation des milieux, mais le grand obstacle au développement de souches naturelles reste bien la prédation, et celle du renard en particulier.

chasseur faisa

C'est donc, en premier ce à quoi doivent s'atteler les nombreux GIC qui, en ce moment (voir à ce sujet plusieurs reportages sur la chaîne de la chasse et de la pêche, et dans la presse spécialisée), relancent avec des fortunes diverses cette activité de souches entièrement sauvages de faisan. Cela concerne aussi en premier lieu les petites sociétés communales locales qui, comme nous, font le seul choix de l'oiseau de tir que l'on chasse devant soi « au cul levé », pour le plaisir de voir travailler les chiens, mais sans jamais perdre à l'esprit...qu'il a été lâché la veille !

renb

Comment corser la difficulté, faire plus « sport » ? Peut-être en essayant de le chasser au moins une fois dans l'année...en battue ! Rien n'empêche en effet de réserver la fournée bimensuelle d'une vingtaine d'oiseaux à un grand espace de culture, si possible entouré de quelques grandes haies (ce qui les forcera à voler plus haut pardi !) pour voir passer en limite de portée des bolides lancés à 50 kms/h. Faudrait juste auparavant bien caler les consignes de sécurité (encore plus draconiennes qu'au GG), et la marche lente et mesurée des rabatteurs de cette sorte de « chaudron » pour que ça s'envole bien au coup par coup et non tout d'une seule volée ! Quant aux ratés...ils ne seraient pas perdus pour tout le monde, mais le lendemain...

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