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FCM 25.00
2 octobre 2021

Sans plomb : quoi tirer avec mon vieux seize ?

Tous les voyants sont au rouge pour nous autres qui tirons au seize avec des fusils anciens (1) qui ne digèrent pas l’acier et, qui plus est à chokes fixes et diantrement serrés, on va voir plus loin pourquoi. Le chargement manuel qui nous avait aidé à personnaliser les charges va devoir être revu et ce calibre oublié tout juste renaissant de ses cendres voit son avenir s’assombrir…ce qui n’empêche pas de réfléchir !

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La balistique n’était pas le point principal dans le choix de ce calibre dont l’encombrement et la maniabilité oblige à en avoir eu un en main pour comprendre, l’âge venu, son utilité. Le bon tir en effet, compense les mauvaises jambes, et les charges et jauges légères soulagent les articulations usées du chasseur caduc. En 1970, quand nous commencions à chasser, la moitié de nos collègues avaient moins de 50 ans, et en 2020…70% avaient plus de 50 ans ! On sait combien la décennie 60-70 fut fatale, comme la myxo à la gent lapine, pour ce calibre dont la prolifération de sertisseurs en vente sur le Net montre quand même la constante popularité. En 2008, seule la vente de cartouches (40 à 50 000 soit moitié moins du 20, contre un bon million en 12 !) permettait de juger son entrée en désuétude, guère contrebalancée par le peu de sorties en fusils neufs.

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Seule l’offre monumentale d’armes d’occasion (où hé hé, savent encore picorer les fins connaisseurs !) et, paradoxalement l’absence d’offres magnum allaient lui profiter face à la mode des 20-28, et leurs charges plus difficiles à ajuster. Je sais, on va me redire que je bassine les gens avec des vieilles lunes comme la « charge carrée » du temps de la bourre grasse, mais les arguments balistiques sont têtus, surtout si on emploie, comme nous,  des armes de cette époque. Les limites du 16 allaient de 26 grammes de N°8 pour la caille à 36 grammes de N°4 pour le faisan et la sauvagine moyenne, mais sa charge standard était de 28 grammes, à bourre grasse aussi haute que large pour donner une chaîne de tir courte et garnie pour tout tirer jusqu’à 40m.

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La bourre à jupe où pétale et coupelle prenant plus de place, nonobstant la meilleure protection des plombs, et l’étanchéité à la hausse ont rendu la notion de charge carrée moins importante, mais théoriquement avec moins de plomb, le diamètre de l’alésage limite l’emploi d’une charge longue au-dessus de 365m/s. Malgré tout, et même si la différence est à première vue minime avec ses concurrents (0,633 contre 0,615 en 20) c’est sa chaîne de tir plus courte et son espacement des plombs plus régulier qui le fera préférer : chaque avantage en soi est assez minime, mais qui additionné, le rend supérieur et toujours actuel,  au moins pour la chasse devant soi à la plume.

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Ceci posé, l’amateur de ces armes anciennes non dûment estampillées « fleur de lys » pourra difficilement jouer des chokes amovibles, ses fixes étant le plus souvent bien plus serrés que les désignations actuelles, tout ça pour améliorer l’étanchéité liée aux bourres grasses. Les « gros coups » deviendront bien plus problématiques et il faudra revenir au poids emblématique de 28 grammes en N° 6 plus facile à loger pour maintenir la densité d’une charge qui, n’étant plus de plomb, va être difficile à choisir. Bon marché, l’acier devra employer des bourres à jupe et sera limité au N° 5 et à courte distance. Pour retrouver peu ou prou les impressions d’avant, il faudra passer impérativement par le trio bismuth ou zinc-étain, trois métaux qui permettront d’aller jusqu’au N° 1 et 2 et l’emploi de bourres grasses (qu’on se rassure, toujours d’actualité avec la firme Tribloc), pour tirer à 35-40m. Quant au cuivre on le gardera pour le calibre douze où il bénéficie déjà, au gibier d’eau, d’une certaine antériorité. Il faut le tirer avec des bourres à jupe qui, on l’a vu, dans le seize prennent trop de place, jusqu’au plomb N°5 aux distances habituelles de tir.  Toutes ces matières premières étant bien sûr plus chères, mais au diable l’avarice quand il s’agit de conserver les impressions d’avant, quand on gambadait comme un cabri derrière son Auto 5 !

1/ Voir notre archive du 7 aout dernier consacré aux fusils anciens chambrés 65 qu’on trouve encore pas mal sur le marché car considérés, à tort, comme obsolètes. Faut juste leur faire tirer ce pour quoi ils avaient été construits.

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