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FCM 25.00
27 mars 2024

Sanglier : le 243 Winchester est-il trop court ?

La question ne se pose pas encore chez nous, mais pourrait tenter avec les nouveaux singles ou kipplauf qui arrivent sur le marché (Bergara B 13 par exemple), alors qu’aux USA où ce calibre demeure un passe-partout varmint-whitetail commun, il est aussi beaucoup utilisé depuis l’invasion des « cochongliers » petits et gros, mais dans des conditions qui ne sont pas celles de la battue hexagonale.

Blessé, il y est considéré comme un « dangerous game » car, il va dans le Midwest au « bush » qui est partout, et dans le Texas aux épineux pleins de cactus…où il vous attend de pied ferme pour se venger ! Né en 1955 (6,2 x 52) du 243 Pooper de Warren Page (1), et de la lignée des « 30 » dans le double usage nuisibles-cervidés il a remplacé le 257 Roberts et le 250-3000 Savage et reste plus populaire que les 22-250 Remington, 243 WWSM, 6 Rem, 240 Weatherby Magnum. Très précis (0,5 MOA à 100 M), vitesse (plus de 900 m/s) et énergie initiale (2652 joules) semblent coller aux critères grand gibier, avec des armes compactes, légères et surtout sans recul…9 fois moins que le 300 Winchester magnum, massivement employé dans nos battues ! Ci-dessous comparaison entre le 243 (à g ) et le 270.

C’est justement c’est cet aspect de fusil « de camion » bon à tout faire un peu comme le 30-30 qui l’a amené à cartonner sur les sangliers américains où surtout avec les balles modernes, tout certes peut tomber à moins de 100 mètres, mais tout se complique face à la diversité des sangliers selon les états. Dans le Midwest on trouve de tout, dans le « vieux Sud » plutôt des moyens comme chez nous, et en Floride des 50-60 kg. Mais au Texas, ce sont plutôt les plus de 150 kg qui pullulent, et c’est là que le débat a fleuri (2) car le calibre y était déjà considéré au départ comme un fusil d’expert et non de débutant pour les cervidés avec un bon placement critique, la balle de 100 grains semblant tout en bas du spectre de la puissance de destruction.

Elle n’y est pas employée de près, en chasse devant soi le tir pouvant atteindre 500 mètres où il y a encore autour de 636 m/s et 1100 joules, mais où le choix de balle est déterminant. Evidemment toutes les balles varmint qui démarrent à 55 grains sont à proscrire et les choses sérieuses démarrent à 85 grains, mais la confusion a été entretenue par les experts qui utilisent les balles modernes très précises mais fragiles popularisant les tirs de tête et de cou, un peu à la manière des guides des Highlands qui employaient le calibre pour le cerf rouge des Highlands. Mais on vient bien d’employer le terme d’experts, ces tirs étant parmi les plus difficiles avec une cartouche qui, comme tous les petits calibres ne laisse pas beaucoup de marge d’erreur en terme de performance des balles.

Ces balles modernes ont engendré une suspicion qui n’existait pas avec les anciennes balles « collées » (Corelokt 100 grains, Interlock), et on considère que s’il n’est pas idéal, il est néanmoins suffisant en conditions moyennes, à moyenne distance avec des balles à expansion moyenne garantissant pénétration et développement chaque fois en tir placé. Selon la taille de l’animal le vaste choix actuel de balles modernes impose (mais cela vaut aussi chez nous) en fonction des hautes vitesses, de bien analyser ce qu’on tire, et on peut redouter l’effet « grenade » sur les épaules avant très épaisses, et après bonne chance si on doit s’aventurer dans les épinettes, sur la piste de sang sans chien, avec en plus le risque de se retrouver nez à nez avec le fuyard qui vous attend tapi dans l’ombre, voire un ours attiré par la détonation (3).

A la battue française, où les compagnies courent partout dans tous les sens, pas sûr que le placement soit au rendez-vous, et même si à ces distances courtes, la balistique peut dire que le 243 fera aussi bien que les 270 et 308, il faudra quand même réfléchir à deux fois pour celui qui montera pour la première fois à l’arme rayée. Si ici, on pense qu’on va quand même souvent trop loin chez nous avec les « gros fusils » pour un poids de sanglier somme toute moyen (4), le 243 Winchester ne sera pas l’arme « passe partout » à laquelle on peut certes penser dans les vastes contrées américaines où on peut passer allégrement de l’antilope pronghorn au grizzly, et du coyote à l’orignal. Quoi qu’on en pense « qui trop embrasse, mal étreint » et on abandonne toujours quelque chose en route…

1/ Voir archive du 21 juillet 2023

2/ Dans cet état où abondent les gros spécimens, ils sont prélevés, du 22 LR et 17 HMR (tirs de nuit, de près à l’œil ou l’oreille), jusqu’au 416 Remington !

3/ Les ours en maraude font vite le rapprochement entre les coups de feu, et la perspective des restes de venaison à glaner à peu de frais. Les chasseurs ont intérêt à faire vite et à être sur leurs gardes.

4/ Dans notre région de bocage de l’Ouest le plus gros bonhomme était à 146 kg, et comme partout en France, ces grosses cibles sont tirées les premières, où la moyenne d’âge est de trois ans quand un grand vieux solitaire est ainsi dénommé selon la tradition à 6 ans. Du fait de la pression de chasse, très peu de grand vieux sangliers atteignent cet âge canonique en France.

 

 

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