Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
FCM 25.00
19 avril 2024

Sanglier en lisse : s'il fallait passer au cuivre ?

Faut pas rêver, l’interdiction du plomb interviendra bien à un moment donné. Le retour d’expérience sur le cuivre existe déjà bien sûr pour la percussion centrale, et même pour le lisse, mais pas ici, aux USA, où on tire avec les canons rayés spécifiques.

En plus il s’agit de projectiles « sabot » (1) qui ne seront pas précis en lisses, massivement employés chez nous et qui n’ont pas inventé …la poudre, c’est bien le cas de le dire, car étant des Barnes (en plus à noyau de plomb) de calibre 45, dans un godet de 50, ou de 44 pour les calibres 20. Leur prix est élevé, et le canon rayé vaut encore 300 $ de plus, et il serait étonnant de voir ce bazar faire son apparition par ici, c’est pourquoi d’ailleurs on en voit fort peu. Par bonheur, le rechargement qui a quasiment disparu ici, y est commun pour l’arme de poing et surtout les « muzzleloaders » qui utilisent des fusils lisses à chargement par la bouche disposant de tout un matériel (matrices, moules et presses Lee ou Lyman), passe-temps en soi qui permet d’accumuler de l’expérience dans le domaine du « swaging », emboutissage et sertissage et de se bricoler des projectiles « home made » à usage personnel.

A quoi se heurtent-ils donc ? Le cuivre se prête bien au formage à froid, mais nécessite de grosses presses puissantes professionnelle qui sont au-delà de l’emboutissage domestique, et même chose pour l’usinage où il faut minimum un tour. Le zinc, moins cher, le bronze, le laiton (que là il faut chauffer), et même l’acier, dans le calibre 12 ont certes une densité de section suffisamment grande pour n’avoir besoin de pas trop d’expansion pour faire tomber un sanglier standard, mais il faut quand même de l’énergie à l’impact et un minimum de déformation. Le design de la balle sera limité : il faudra stabiliser la traînée, sous-aléser pour le sabot donc des balles moins lourdes pas plus de 28 grammes) à petit méplat à l’avant, et une vitesse élevée, au risque alors d’un recul dévastateur ?

En Europe, c’est l’Italie qui a pour ça le laboratoire idoine, et pousse aux balles sans plomb, qui a le plus réfléchi à la question car disposant encore de fabricants de bourres (Gualandi, B § P) sensibilisés à la question. En fait c’est la forme qui freine car tous ces métaux plus « durs » que le plomb, qu’il faut impérativement ensaboter, au minimum dans une bourre à jupe standard (2), ne se compriment pas (3) pour passer dans les chokes. Il faut respecter le principe nez lourd, arrière léger, longueur de tube chargé à moitié, et mieux encore si joli nez arrondi et « queue » avec anneaux ductiles pour étanchéité et réduire la traînée, voire quelques « ailettes » bien conçues et placées. On le sait ces « ailerons » qu’on retrouve sur les balles Brenneke et Foster (4) ne produisent pas ou peu de rotation.

Sur la balle Corbin creuse (5) ou Rocket (son équivalent pleine) pourtant semblant idéalement profilée en forme d’œuf, et devant apporter précision et portée face à la Foster, certains problèmes de chargement n’ont pu être résolus : les ailettes se déformaient ou cisaillaient les bourres, et on tenta même des « tampons » aléatoires comme de l’amidon de maïs, durcissant sous la pression énorme et se muant en une sorte de sabot frangible ! Les ailettes stabilisatrices elles-mêmes laissaient craindre un effet lacet qui fut contourné de manière simple il y a bien longtemps, cette stabilisation par répartition de poids ayant une trop longue histoire avec Brenneke pour avoir si bien résisté au temps et à la hauteur de sa réputation.

Les « balles techniques » actuelles ont résolu pour le chasseur tous ces problèmes de polyvalence avec les armes modernes à chokes interchangeables pour dissuader le quidam de se lancer dans toutes ces opérations d’ingénierie hasardeuses et même dangereuses à trop vouloir jouer avec les pressions admissibles. « In medio veritas » il trouvera toujours de quoi nourrir son « deux coups », mais faudra encore et toujours faire des essais pour trouver chaussure à son pied, on peut quand même regretter qu’il soit plus judicieux d’adapter la balle à l’arme, que le contraire (ce qu’on fait actuellement), avant de se lancer à la poursuite de la bête noire…

1/ Trophy Copper sabot, Winchester Copper Impact, Remington coppersolid, Federal, etc. reprenant les Barnes à percussion centrale ou les Hornady de 458 Winchester Magnum.

2/ Voir vidéos sur le Net de tube de cuivre sous-dimensionné embouti (0.625 pour ensaboter avec une bourre jupe standard (0.729) bourré de plomb fondu à la torche propane, et faire une balle de 530 grains (34 grammes).

3/ Même le plomb pur a ses limites : voir les nombreux fusils d’autrefois dont le canon gauche étant prudemment estampillé « …non pour la balle » !

4/ La Brenneke apparaissant à Leipzig en 1898 fut perfectionnée en 1935, la Foster en 1930 succédait à la balle ronde ou franche du calibre dite « pumpkin » commercialisée en 1935 par Winchester, suivi par Remington et Federal, la balle sabot BRI en forme de sablier de 1968 fut modernisée en 1980 où débouchèrent dix ans plus tard les balles techniques françaises initialement étudiées pour usage maintien de l’ordre.

5/ Idée apparue pendant le conflit afghan de projectile creux pour le tir anti-matériel (citernes, véhicules), puis maintien de l’ordre en remplissant, parfois avec un « primaire » (amorce) de substances explosives ou incendiaires ou tout autre substance marquante…comme de l’encre de « toners » d’imprimantes, pour faire un nuage de couleur à l’impact !

Publicité
Publicité
Commentaires
FCM 25.00
Publicité
Archives
Publicité