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2 décembre 2016

Une nouvelle cartouche pour le renard en battue ?

C’est marrant comment le marketing, surtout US, sait nous remettre au goût du jour, les vieilles recettes. On a déjà parlé ici du petit outil commercialisé là-bas pour faire des cut-shells, ou plutôt ce qu’on appelait autrefois des « balles corses » (1), et voici maintenant que Winchester nous réactualise les vieux chargements « à la bougie »…

téléchargement

Nous en avons parlé un peu lorsqu’il fut question des chevrotines, et j’ai encore le souvenir de mon vieux grand-père qui, dans les années 55-60, patiemment sous l’abat-jour, tandis que toute la famille écoutait religieusement Georges Briquet causer avec Robic dans la « téesseffe », coulait ainsi quelques cartouches « à cochon », tel un alchimiste (2)  ! Une manœuvre plutôt  risquée, sachant que quelques bidons de poudre « T » rôdaient pas loin de là, au bout de la table…mais comme beaucoup d’autres à cette époque, il n’avait pas trop confiance dans les « toutes cousues » !

Mais revenons à nos moutons. Winchester a déjà sorti il y a quelques mois la Long Beard, une « grosse » (et chère !) cartouche destinée au dindon sauvage, et qui conviendrait donc parfaitement sans nul doute pour notre renard, en battue. Sa technologie est assez ancienne et connue, le général Journée préconisant déjà d’emprisonner les plombs dans un pulvérent pour éviter que les plombs s’entrechoquent et se déforment au passage dans le tube. Là, les ingénieurs US ont coulé de la résine liquide dans la masse de plomb qui durcit, et se fractionne en poudre pour former un étui protecteur. Toujours dans le même but : éviter la déformation des plombs qui restent plus ronds et volent, de ce fait,  plus uniformément.

A 60 mètres  on a donc deux fois plus de plombs dans un cercle de 50 cm de diamètre. Est-ce révolutionnaire pour autant ? Les sites ne remettent pas en cause l’efficacité de la gerbe, mais mettent en garde par rapport à l’éthique dont le jeu est bien d’appeler et de tromper le gibier, ici en l’occurrence le dindon (3) pour le tirer à bonne distance (habituellement 30 m), avec un fusil choké. On peut craindre en effet que cet artifice incite à tirer plus loin, avec de surcroit un fusil peu choké (IC ou M soit quart de choke et demi-choke) que cette technologie impose.

téléchargement (1)

Loi du marketing oblige, elle s’est déclinée ensuite en Rooster X pour le faisan, et maintenant en Varmint X pour le renard, le coyote ou chien de prairie, voire le cerf de Virginie. Les forums, voire quelques spécialistes (tapez, pour voir,  Melissa Bachman, une archère as du varminting) voient même cette « potion magique » remplacer bientôt le classique Buck double aught  (c’est notre chevrotine double zéro) car elle envoie plus de plomb à la même portée. Aux States, ou par rapport aux armes, on est moins que chez nous dans le « politiquement correct » des tas de blogs plus documentés les uns que les autres disputent même,  avec essais à l’appui sur cibles (en carton quand même !) de sa supériorité dans…l’anti-personnel…ou l’auto-défense si vous voulez !

N’étant pas sûr que la Long Beard, commercialisée chez nous depuis presque deux ans ait connu un énorme succès, rien n’indique qu’il en sera de même avec ces « spéciales » qui coûtent très cher (4), et sont finalement moins polyvalentes que nos spéciales GG avec plomb de 1-2 mélangés et  durci que font des dizaines d’encartoucheurs bien de  «  t’cheu nous ». Elles ne peuvent qu’inciter plus qu’avant, et qui plus est sur le renard considéré comme un « nuisible », à tenter des coups de longueur que la morale de la chasse réprouve.

 

1/ Une vieille combine qui consistait, en cas d’urgence, quand on n’avait pas une Brenneke dans son paletot à entailler en pointillés avec son Opinel, la base de n’importe quelle cartouche. La masse compacte restant dans la gaine qui alors « fait balle » ! Pas recommandé pourtant dans les fusils très chokés de l’époque ! Mais ça pouvait dépanner…Et c'est formellement interdit de nos jours, voir notre post ancien sur les cartouches "longue distance"

2/ La cire à bougie emprisonnait en se refroidissant, les ballettes dans une gangue avec le même effet groupement, mais en encrassant au maximum le canon à cette époque majoritairement à bourres grasses. Le danger était qu’une bourre, au final, se bloque au passage des chokes…et éclatement garanti au tir  d’après!

3/ Aux USA, le dindon sauvage se tire au cou, au fusil de chasse classique, mais aussi au 22 LR (faut bien tirer car le cou d’un dindon à 40 m. ne fait pas une grosse cible !), au 243 W ou au 22-250.

4/ Chez nos grands armuriers du Net, elles sont à 21 euros les 10, et donc prévoir un peu plus chez les petits détaillants. 

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