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FCM 25.00
21 avril 2017

Chasser comme des cow-boys ?

On a déjà parlé ici de la percée de l’arme à levier de sous-garde rayée, copies de vieilles lunes issues du Far-West ou non, comme la Browning BLR qui a un peu renouvelé le genre en permettant l’usage de munitions rayées cette fois modernes. En lisse, le bon John Moses qui avait inventé, en 1887, le premier fusil de chasse à répétition de forte capacité, vient de faire des émules.

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Sa fameuse Winchester 1887 est d’ailleurs un peu à tort assimilée à la conquête de l’Ouest car quand elle sortit, la ruée vers l’or était terminée, et comme elle était bon marché elle garnissait plutôt les râteliers des petits shérifs de comtés, ou de la police des chemins de fer. L’affiche d’un fameux film avec Paul Newman a tôt fait de populariser une arme dont il est douteux qu’il se servit car mort en 1903, le fameux « rifle » 8 coups n’avait été produit que depuis deux ans, et à poudre noire que de 1887 à 1901, mais à 65 000 exemplaires quand même ! L’arme fut bien mieux développée ensuite avec la poudre sans fumée (1901-1920), uniquement en calibre 10, à 14 000 exemplaires, pour ne pas nuire à la commercialisation du 12 qui précédait, c’est donc dire qu’il en restait « sur les bras » ! Elle était lourde (5 kgs) et on la voit aux mains d’Arnold Schwarzenegger dans Terminator II ce qui influencça sans doute une bien inattendue reprise…mais de l’autre côté du Pacifique presque cent ans plus tard.

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Même look et même principe ce furent en effet les chinois de Norinco (ci-dessus à g.) qui, en 1880 reprirent le filon avec une arme peu chère (400 euros), mais manquant de finition et avec des problèmes d’approvisionnement dont on va parler plus loin pour examiner ce que peuvent donner ces armes en action. La marque Azur fit un peu mieux avant que l’italien Chiappa ne s’y colle, cette fois avec  une arme de grande qualité…mais valant bien sûr trois fois plus cher. Illustration de cette belle arme tout en bas de l'article.

adler

Ce sont surtout les turcs Adler (modèle A 110, ci contre à g.) et Pardus (modèle LAX 12) qui ont modernisé l’aspect et le système avec des armes pour le moment non importées chez nous mais qui offrent toutes 7 à 8 cartouches en magasins tubulaires, des chambres de 76, des canons longs (61 et plus). Pardus (ci dessous à dr.) offre même un design unique avec un pontet désolidarisé du lever de sous-garde, ce qui est donc un mieux pour la sécurité.

pardus (2)

Plus intéressant car récemment disponibles en France (vous la verrez en nombre actuellement au catalogue des grandes armureries nationales en ligne que l'on voit ci-dessous à g. avec son empilement de cartouches) Uzkon, encore un fabricant turc, offre avec le LA 887, pour un peu moins de 500 euros un 5+1 de 3 kgs à carcasse ergal, chambré 76 qui va sûrement directement concurrencer le Véloce de Verney-Carron lequel, utilise un autre principe genre « stop and go », issu de sa carabine Speedline, mais toujours pour tirer plus que les trois cartouches légalement admises. La célèbre marque stéphanoise ayant sorti juste avant un « pompe » à rayures non-dispersantes (P 12 Black Crow) toujours pour contourner la loi française, montre bien qu’il doit exister un renouveau du marché du tir de chasse de grande capacité qui commence à titiller pas mal de monde…

fusil_uzkon_levier_sous-garde

A partir de là, on peut certes  passer des excentriques, adeptes du tir « fun » sur des canettes, et autres nostalgiques de la légende de l’Ouest…  à la chasse de terrain, notamment au gibier d’eau vers laquelle ces armes encore exotiques ici, semblent particulièrement se destiner. Par rapport au « pompe » techniquement plus simple et plus rapide, le levier de sous-garde fait travailler la main forte, celle qui tire. Il avantagera peut-être les gens aux bras courts, sachant aussi que la manœuvre du pontet, associée au recul peut gêner voire meurtrir les phalanges. On peut donc penser qu’une mitaine sera utile pour manœuvrer tout ça, surtout quand soufflera la bise de "nordêt" en queue d’étang. Le retour d’expérience sur les copies du modèle 1887 montre aussi qu’il faudra faire des essais, définir un certain choix de cartouches, notamment en ce qui concerne la longueur des munitions.

1887 chiappa

Elle implique plus ou moins d’amplitude dans le mouvement pour que le cycle s’opère, notamment en privilégiant semble-t-il les petits culots. Or on sait tous que ce n’est pas ce qui est le plus employé au marais, c’est le moins qu’on puisse dire. Il sera sans doute difficile de « panacher », ce qui est quand même l’apanage de toutes les chasses au vol, selon que le gibier soit près ou loin. Mais les premiers  semi-autos avaient eux aussi, autrefois, de telles susceptibilités que l’ingéniosité des firmes a su maîtriser. Il faudra donc un peu de recul pour voir s’il s’agit là d’une simple tendance passagère, d’un tâtonnement pour sonder les marchés. Mais il ne faut pas oublier que le grand J.M. Browning  lui-même , contrairement aux gens de chez Winchester, ne lui voyait pas un grand avenir…et c’est de là qu’il fit après l’Auto 5…mais c’est une autre histoire ! 

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