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20 juin 2017

Dans le cochon tout est bon...et pas que chez nous !

Le sanglier a le vent en poupe, c’est le moins qu’on puisse dire, et pas qu’en France. Grâce à la mondialisation on sait qu’il en existe des gros en Turquie, en Australie, mais voici que les USA s’y mettent aussi, un peu contraints et forcés, il faut bien le dire, par une prolifération là-bas aussi pas  maîtrisée que chez nous. Mais s’ils s’y attellent, c’est, comme d’habitude dans ce grand pays,  avec de gros moyens !

ffk

Drones, hélicos, explosifs, poison, pièges, vous trouverez tout ça sur le Net, mais nous chasseurs nous devons tenter de comprendre et nous instruire de ce qui fait nos différences. Le sanglier qui n’existait pas à l’état sauvage sur ce vaste continent longtemps isolé, est venu par la colonisation hispanique puis quelques sangliers européens introduits à dessein, mais dont la souche ne put rester pure (1). Il s’agit donc de « cochongliers », plus gros, plus prolifiques qui n’ont guère fait parler d’eux pendant des siècles, cantonnés qu’ils étaient en Floride, dans les états du Sud et en Californie où ils ne faisaient pas partie des gibiers traditionnels du chasseur américain de base comme le daim et le cerf « whitetail » de Virginie. Il y a vingt ans on en comptait un million répartis sur 15 états, de nos jours 9 millions dans 39 états ! L’expansion a particulièrement touché le Texas qui en compte à lui seul plus d’un million !

wild-boars-358175__340

Les chasseurs ont commencé à s’y intéresser quand ils ont constaté qu’il menaçait les chasses anciennes aux cervidés qu’il pousse hors des points d’eau et des zones de gagnage hivernales, quand il ne boulotte pas tout simplement les faons de l’année et les nichées de dindons sauvages, autre chasse traditionnelle des états du Sud ! La disparité des législations a aussi joué en sa faveur : certains comme le Missouri, l’Oklahoma sont assez restrictifs envers les chasseurs non seulement parce qu’ils les trouvent trop peu efficaces, mais surtout parce qu’ils craignent…les agrainages ! Ils ont donc dû un peu regarder ce qui se passe par chez nous…

L’ampleur des dégâts (5 millions de dollars en 2013 dont 2 millions sur les cultures) obligea à des réactions drastiques évoquées plus haut, mais les chasseurs ont désormais placé le « feral hog » en seconde préoccupation du « big game » ou grand gibier, juste derrière le cerf de Virginie. Aux Etats-Unis, vaste pays de tradition armes on le tirait avec à peu près tout ce qui traîne dans les râteliers : des vieux 30-30 et 45/70, en passant par la poudre noire, tous les calibres fétiches US moyens dont nous allons parler bientôt, et même du 22 LR et du 17 HMR (2). Il y a bien sûr, en plus des législations, de grandes différences entre le bayou et la mangrove des Everglades en Floride où on peut le tirer avec des (gros de préférence !) revolvers en 45 ou 454 Casull, et les déserts du Grand Ouest où toute la gamme du tir de précision, genre « American sniper » reste disponible : vision nocturne, dispositif infra-rouge, silencieux.

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Signe qui ne trompe pas, les grosses firmes  viennent de mettre le paquet et sortent des munitions et des armes spécifiques. Savage fait une carabine spéciale « hog hunter » en 223 Remington, (ci-contre à g.) et côté munitions dans les calibres courants voici ce que l’on trouve : pour le 270 W très populaire Nosler partition fait une 130 grains spéciale, Barnes une TTSX 168 g. pour le 308, Federal une Fusion en 200 g pour le 35 Whelen. Hornady, à lui seul fait une gamme particulière « Full Boar » dans les 8 calibres les plus populaires :  du 223 Remington au 300 Winchester Magnum.

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Dans les petits calibres, ce qui ferait hurler chez nous pour le sanglier, la popularité des répliques en semi-auto (voire auto !) des célèbres armes militaires comme l’ AR 15 a fait développer toute une gamme de projectiles nouveaux là encore dédiés  à leur si particulier « cochon ». Le 223 R (tout juste bon pour le chevreuil chez nous), et le subsonique 300 Blackout  (7,62X35) qui  en découle ayant été jugés un peu légers même pour les tirs près et placés, sont supplantés par des  cartouches courtes  mais qui envoient toutes de grosses balles, minimum autour de 20 grammes soit une petite de nos Brenneke. Le 450 Bushmaster  tire du 44, calibre d’armes de poing déjà conséquente (vue récemment dans nos colonnes) avec une balle de 250 grains (16,2 grammes). Le 458  SOCOM est encore un 5,56 né du retour d’expérience et de certains déboires du M 16 en Somalie : sa petite balle de 300 grains (19,44 grammes) peut sûrement mettre par terre un goret de 50 kg, surtout en rafalant comme c’est permis parfois là-bas ! Enfin, le 50 Beowulf  extrapolé à partir du 7,62 tape trois fois plus que le 223 originel avec une balle de 400 grains (25,92 grammes). Toutes ces munitions (voir ci dessus à g.) sont bien sûr réservées au marché US, l’esprit étant, toutes proportions gardées de faire « grossir » une munition courte pour des répilques de boitiers militaires, un peu comme la célèbre Kalachnikov (7,62X39). Ci-dessous à dr. la classique 222 R comparée au 50 Beowulf illustre bien le propos : même longueur pour boitiers courts...mais plus grosse balle ! 

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Cette « wild boar fever », bien relayée par la campagne éponyme d’une célèbre marque d’optiques en Europe, a un avantage, celui d’amener, chez nous aux prix concurrentiels de la grande diffusion des firmes US, des munitions nouvelles dans les calibres courants. Notamment pour la battue, spécificité européenne dont elles ne se préoccupaient guère auparavant  puisque ce type de chasse au grand gibier n’existait pas chez eux, et dont nous pourrons bientôt profiter.

1/ Le porc domestique ne dispose pas du même nombre de chromosomes que les sangliers ou les hybridations, fréquentes dans les régions d’élevage de plein air où, en plus, en cas de disette on retrempait les souches locales (cas de la Corse par exemple), avec des  sauvages ce qui donnait, au final, des animaux considérablement différents d’apparence.

2/ Voir sur le site texaswildhoghunting.com  au ranch Langley de Centerville Texas avec quoi la petite Caroline, charmante fillette d’une dizaine d’années, une quarantaine de kgs toute mouillée, tue son premier sanglier de 106 kgs ! 

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