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28 décembre 2018

Elmer et Jack en Afrique

Oh, les deux « amis » n’y sont certes pas allés ensemble, mais la polémique entretenues après-guerre et qui se poursuit bien après leur disparition presque conjointe (1984 pour Elmer Keith, et 1978 pour Jack O’Connor) s’est aussi nourrie de leurs séjours africains.

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On peut penser que les deux séjours, entre 1957 et 1969 du rustique et pittoresque cow-boy Elmer (1)  ci-contre à g. sponsorisés par un fan, répondirent à ceux bien plus anciens (1953 au Kenya) et nombreux (une dizaine) de Jack O’Connor, ex-professeur d’université qui, depuis 1945 vivait de sa plume dans les revues cynégétiques et de plein air. Ses avis faisaient autorité et il était notamment le chantre des calibres rapides et tendus comme le 270 Winchester sorti en 1925, mais il était suffisamment pragmatique et sensé pour emmener au « big five » des calibres bien plus puissants comme le 375 HH ou le 416 Rigby.

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Sur le continent noir, la polémique n’avait pas lieu d’être et en règle générale on sait que Jack O’Connor (à dr.) ne se prêta jamais à ce jeu auquel pouvait céder parfois le vieux cow-boy bougon qui écrivait plutôt par dépit et en réaction comme le titre de son fameux livre « Hell I was here » qu’on peut traduire par « Mais bon sang j’y étais ! ». Fidèle à son amour des « big guns » Elmer Keith passa la première fois 40 jours au Tanganyka (Tanzanie actuelle) en emmenant, en 1967 pour les antilopes une carabine FN civile à action Mauser dans la munition qu’il avait développée le 333 OKH (2), et pour les buffles et éléphants une 476 Westley-Richards (ci-dessous à g.) armes avec lesquelles il prit une trentaine de grands gibiers dont un léopard. On ne trouve pas d’infos selon lesquelles il aurait chassé là-bas avec  les légendaires armes de poing qu’il avait contribué à développer (357 et 44 Magnum) ni avec ses célèbres balles spéciales (3). Toutes ces aventures servirent bien sûr de base à son retour aux States à la rédaction d’un livre fameux (« Safari » en 1968), dont un seul exemplaire dédicacé de sa main se négocie autour de 800 dollars de nos jours !

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Malgré tout, il ne peut jamais rivaliser avec son adversaire qui écrivit seize livres, chassa dans douze pays africains ou avec les familles royales européennes un peu partout. Le premier des dix séjours de Jack O’Connor avait eu lieu en 1953 et dura six mois au Kenya pour aboutir à la rédaction d’un livre en 1967 dont celui de son adversaire littéraire fut un peu le pendant l’année suivante. Pour les commodités de la polémique, ce dont les éditeurs se frottaient bien sûr les mains, on opposa un peu trop sommairement les deux hommes comme les chantres de la vitesse pour l’un, ou des gros fusils et des grosses balles pour le vieux cow boy Elmer. En gardant à l’esprit que les balles de l’époque, celle des années soixante n’ont rien à voir avec celles de nos jours, le distinguo est bien plus subtil, et c’est en cela que l’oeuvre de Jack O’Connor est bien plus actuelle. Plus que la vitesse exclusive prônée par Roy Weatherby, et qui, pour le prouver tira un buffle du Cap avec du 257 Wh Mag, Jack O’Connor préconisait le placement de calibres moyens, la précision étant facilitée par le moindre recul des munitions employées. C’est en cela qu’il fut l’apôtre du 270WCF comme munition moyenne efficace pour le chasseur lambda…ce qu’elles font toujours de nos jours malgré la concurrence, notamment du 30-06 nouvellement libéré chez nous depuis 2013. Ci-dessous à g. la Winchester 70 légendaire de J.O'Connor. 

oc 70

1/L’opposition entre les deux auteurs a déjà été abordé dans notre archive du 8 janvier 2018. Jack 0’Connor (1899-1984) a eu très vite un musée et un site officiel que l’on peut retrouver facilement sur Internet à « Jack O’Connor Hunting and Heritage center ». La même démarche ne put aboutir pour Elmer Keith dont la vaste collection fut dispersée aux enchères. Un site (Elmer Keith memorial shoot members area) animé par des fans fait néanmoins revivre sa mémoire.

2/ Cette munition confidentielle aboutit en 1958 au 338 Winchester magnum, calibre se combinant parfaitement avec le 416 Rigby ou le 404 Jeffery pour tout tirer en Afrique.

3/Il s’agit de balles semi-wadcutter à surface avant plus larges que la normale et aux côtés convexes, modifications qui augmentent le volume de la balle tout en laissant plus de place à l’intérieur de la cartouche, nécessaire pour y placer plus de poudre à combustion lente.

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