Winchester 88 et Sako "Finnwolf", deux actions à levier "modernes"...

De nos jours, c’est surtout la Browning BLR qui, seule, offre une alternative au magasin tubulaire et permet surtout en plus d’utiliser des munitions modernes dans les actions à levier. Le précurseur avait été la Savage 99 (1), mais deux belles carabines qui se sont tiré la bourre à peu près à la même époque restent fort convoitées par les collectionneurs.

Dans l’immédiat après-guerre, Winchester tenait certes le haut du pavé avec ses modèles 92 et 94, et pour les carabines à verrou le modèle 70, mais le 30-30 ayant montré ses limites il s’agissait de donner aux « deer hunters » habitués au levier des munitions plus « pointues » au sens propre comme au sens figuré (2). On venait de sortir le 308 Winchester (1952), cartouche courte et puissante adoptée par les militaires (7,62 NATO), et donc assez rapidement la firme au « W » rouge sortit une carabine ressemblant beaucoup à la Savage 99, courte et maniable (canon 22 pouces) à verrou rotatif à trois tenons.

Très vite elle s’étoffa en gamme de calibres succédant au 308 : 243 et 358 (1956), 284 et chargeur 3 coups (284), puis une version « carbine » (canon de 19 pouces) en 243-284-308 jusqu’à sa fin en 1973. Avec 28000 exemplaires, une bonne moitié en 308 ce fut néanmoins (production : 1955-1973) la troisième vente des armes rayées de la marque, et un grand succès car sa maniabilité permettait de la porter dans les fontes des cavaliers, avec son ergonomie tout en rondeur, rien ne dépassant et sans chien extérieur. Sa légèreté (3,100 kg) avait, en contrepartie, un assez fort recul dans les calibres « hauts » (et « hots » si l’on veut !) que sont les 284 et 358 Winchester (arrêté en 1964 pour cette raison) accentué par une plaque de couche en bakélite. Sur la même base du boitier 308 rétréci, on faisait en effet tirer avec le 308 une balle de 150 à 180 grains, mais avec le 358 une balle de 250 grains. S’imposait donc pour cette arme l’installation de pads de recul, et surtout d’optiques pour lesquelles des taraudages étaient bien sûr prévus, et l’éjection latérale idoine, portant alors le poids autour de 8 livres (3,640 kg).

Comme toute la gamme Winchester de l’époque, elle subit la débâcle « post 1964 » à un moment où les fans du levier se contentaient de ce qui marchait pour eux depuis des lustres, soit donc le 30-30, et où les autres commençaient à s’intéresser déjà aux Magnums. En 1963, le 284 Winchester censé concurrencer le « vieux » 270 datant de 1925 n’était pas parvenu à se démarquer, (il n’y a plus qu’un seul chargement actuellement) et le mécanisme, compliqué n’était pas à la portée de l’amateur même motivé.

Sako, avec la VL 63 « Finnwolf »  (ci-contre à g.) à peu près au même moment (10 000 exemplaires entre 1959 et 1974) aborda le même secteur avec une approche plus européenne d’arme de qualité et non de « monsieur tout le monde » qui prévaut Outre-Atlantique en travaillant dès 1958 sur un prototype en 30-06 pour finalement se polariser sur seulement deux calibres les 243 et 308 Winchester. Plus douce avec des meilleurs bois et finitions, la détente et la sécurité étaient mieux placées, la fluidité d’ensemble améliorée. En collection elle est surtout connue par son opposition avec la Winchester 88, laquelle est néanmoins beaucoup courue dans ses versions hautes en 284 et 358.

1/Voir notre archive du 20 février 2018 sur la Savage 99 photo ci-contre à dr..

2/Le magasin tubulaire avec le risque de percussion accidentelle liée au recul, n’acceptait pas les balles pointues ou « spitzer », et nécessitait donc des balles à nez plat, et plus récemment, avec la gamme Leverevolution, celles à nez en polymère.