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FCM 25.00
2 mars 2020

Les Super Express Vom Hofe

Pas encore éteintes, mais assurément sur la liste des espèces menacées, ces munitions nous renvoient dans les années vingt, fertiles en expérimentations de toutes sortes dans le domaine des hautes vitesses. Trente ans avant, le 5,6X61 Vom Hofe Super Express, avec la même balle, poussait aussi fort à 300 mètres que le 222 Remington à la bouche !

approche

 

Ernst-August Vom Hofe (1897-1945) baigna d’entrée dans le cercle de réflexion autour des munitions rapides Halger (contraction de Halbe-Gerlich) car il fut assistant d’Hermann Gerlich dans les années 20 à Dantzig, puis de Wilhelm Brenneke à Leipzig avant de s’associer avec Richard Schiemann en 1930 et fonder une société Hofmann (contraction des deux noms) qui perdura jusqu’en 1935, le temps de sortir en 1931 un magnum ceinturé qui ouvrit le chemin à une famille de cartouches toujours originales. Le 7X73 Vom Hofe-Mann Super Express proposait des performances extraordinaires pour une balle de 11 grammes : 1130 m/s, encore 916 m/s à 200 mètres et 2100 joules ! On frôlait là, avant-guerre, les performances du 300 Remington Ultramag ou du 30-378 Weatherby introduits respectivement en 1999 et 1996 !

7X66 avant

Il en déclina (1933) deux « petits » 6,5X51 et un « R » à bourrelet à partir du 6,5X55 suédois, et (1937) le 5,6X61. Ces cartouches, en avance sur leur temps obtenaient ces grandes vitesses grâce à des balles particulières (« Torpedostopring ») à fort coefficient balistique, « boat tail » (en « arrière de bateau » si on veut avant que ce terme soit mis à toutes les sauces de nos jours), très aérodynamiques du fait d’une coiffe alu avec un noyau serti par une forte gorge, l’expansion arrière étant limitée par une bague acier. L’étui lui-même se transformait et « gonflait » à l’épaulement après le tir pour donner un effet de double venturi, une idée qui était déjà dans l’air avec le 6,5X68 d’August Schüler à Sühl. On voit ci-dessus et dessous à gauche et à dr. l’effet du tir sur l’épaulement de l’étui avant et après. En 1939 il y eût même une tentative de déclinaison en 7X75 R à partir d’un étui de 9,3X74 R, et de gros calibre en 9,5X66 VHSE mais qui arriva trop tard pour contrer le 375 HH et l’entrée en guerre qui, d’ailleurs coûta la vie au balisticien dans les combats de Poméranie.

7X66 après

L’idée fut néanmoins reprise par un ancien employé de la DWM, Walter Gehmann de Karlsruhe, grand tireur (champion du monde 1929 à 300 m.) qui, en 1955 relança le nom et droits associés et créa sur base de 404 Jeffery le 7X66 Vom Hofe SE (1956), et le 7X75 VHSE R pour les armes basculantes. Pour des balles de 150 grains (9,72 grammes), la vitesse était un peu descendue à 850m/s. Toujours sur base 404 Jeffery la gamme se compléta en 1963 par le 6X66 VHSE, et le 9,3X75 VHSE (1967) qui retrouvaient l’esprit des hautes vitesses (1160m/s pour une balle de 6,5 grammes et 957 m/s pour une de 17 grammes). Le plus petit fut contré par l’interdiction en Allemagne de tirer le grand gibier à sabots avec des alésages de moins 6,5mm, et le second, face à l’antériorité des autres 9,3, sans même parler du 378 Weatherby magnum dont il approchait la puissance (7370 joules) et lui aussi au prix d’un recul conséquent.

aazs

Mauser 66

En fait, de toutes les munitions Vom Hofe, c’est le 7X66 qui a le mieux tiré son épingle du jeu, d’abord associé à des actions Mauser des années 30 et 50 ou à de beaux kipplaufs genre Franz Sodia, mais surtout, Walter Gehmann étant associé à sa conception, lors de la sortie du magnifique Mauser 66, (ci-dessus à g.) le calibre se retrouvant encore dans les pages du catalogue Kettner de 1990.

Nosler à g et VH à dr

 

Proche du 7 mm Blaser magnum, du 7 mm Dakota, et du 28 Nosler (ce dernier étant l'étui tiré, à g. ci-contre) tous deux issus du 404 Jeffery, son épaulement se démarque un peu de ce dernier (30° contre 35°). Pour le rechargement, des outils existent mais sont chers, l’étui à double venturi ne facilitant pas la tâche car laissant un collet très court pour emprisonner la balle. Il faut également des poudres à vivacité moyenne ou lente pour tirer parti d’un canon qui devra dépasser les 65 cm, cette longueur faisant d’ailleurs polémique au sujet des performances de ces calibres anciens réputés surestimés, sinon optimistes, car étant obtenues sur des canons de banc d’épreuve longs de 75 cm…

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