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1 décembre 2021

Le sanglier revient ? ... à la charge !

Pour y avoir été confronté l’an dernier, c’est une expérience qui laisse des souvenirs et donne à réfléchir, car de chasseur, tout à coup on devient gibier ! Même avec le calme des vieilles troupes, on sent monter la « grenadine » comme dit mon vieux voisin de poste…Au rythme des battues inopinées que nous impose désormais l’animal, il faudra s’attendre…à l’inattendu, car il y a peu d’études sérieuses sur la question, même chez les vieux auteurs.

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Intelligent et rusé le sanglier, en principe craint l’humain, mais en dix ans, dans notre zone bocagère de l’Ouest, il est en train de complètement modifier le paysage traditionnel de la battue grand gibier, basée auparavant sur le chevreuil. Il prolifère dans les mers de maïs avec beaucoup plus de petites laies gestantes, défonce les pelouse, cause des accidents de la route, et il n’est pas sûr que les chasseurs puissent suivre son rythme, et d’organiser à tout bout de champ en semaine, des battues inopinées car, surtout nocturne, il bouge sans cesse. Il s’adressera donc prioritairement à des retraités disponibles pour qui, la soixantaine largement dépassée, les conseils d’esquiver sa colère comme un toréador, ou de rejouer à saute-mouton comme dans la cour de la « communale » autrefois ne seront pas recommandés à nos vieilles jambes !

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Il faut anticiper les risques plus encore car déjà, on n’est plus à plomb, mais à balles et souvent avec des carabines, et donc de nouveau fignoler l’environnement du tir (bon choix de calibre et de poids de balles) et la sécurité. Eviter les passages très fréquentés où il revient le plus souvent « sur son pied », s’adosser à un obstacle, voir venir de loin et rester immobile, car s’il a la vue relativement basse, c’est surtout le mouvement brusque qui est vu par le gibier. Ne jamais fuir en rase campagne car il peut faire des pointes à 60 km/s, et si vous trébuchez vous serez percuté par une masse de 100 kg, piétiné, mordu (notamment par les laies), lacéré par les coups de boutoirs, la fémorale étant souvent atteinte si l’on reste debout, car à « bonne » hauteur de la hure. Certaines études laissent aussi entendre que les sangliers seraient devenus plus agressifs dépassant les vieux proverbes ( comme par exemple : « année de glands, année de sang »), car plus habitués à la proximité de la présence humaine, ou par leur nombre et leur masse dans leurs « forts », plus en confiance pour faire tête aux chiens. De fait, on voit de plus en plus de meutes s’équiper de protections…

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Attention à la routine, on peut blesser sans que ça accuse le coup, surtout en lisse de loin et sur les gros modèles : ce n’est pas pour rien que les flancs du solitaire sont baptisés « armures », là où les mâles se chargent au moment du rut et qui se renforcent au fil des ans. Le sanglier touché qui n’a peut-être même pas accusé le coup, peut alors se caler dans le chablis, reprendre ses esprits et alors gare ! Le « ferme » où il cherche une direction de fuite dans l’urgence est souvent problématique. Ayant épuisé ses ruses, fatigué et « portant la hotte », raidi, « sur ses fins » même blessé, son formidable élan de survie est dangereux même pour les non-chasseurs de passage (1). Rien n’est simple, pour les piqueux, les suiveurs et les chiens qui sont les premiers concernés, bien avant les postés. Ne pas gesticuler, laisser opérer « ceux qui savent » en se regroupant en périmètre de sécurité, armes déchargées car ça peut bouger dans tous les sens. Si on arbore tous la dague ou plutôt l’estoc (2) à la ceinture, laisser la charge de « servir » le gibier à ceux qui ont l’expérience et la pratique car c’est un duel périlleux d’où on ne peut pas revenir en arrière, au fin fond le plus souvent d’un roncier, ni se rater, car l’autre, en face, ne vous fera pas de cadeau !

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Les fermes « roulants », même en terrain dégagé sont tout aussi dangereux car, le posté pourra être tenté de se mêler…de la mêlée, le plus souvent par souci des chiens « aux abois » (3), qui se font charger tour à tour. Il est prudent d’attendre les piqueux, de mettre l’arme en sécurité car ça va être le branle-bas autour. Les prémices de la charge sont, en principe connus : poil hérissé, il piaffe, « casse des noisettes », mais surtout fixe intensément son objectif : vous êtes l’obstacle qui l’empêche de foncer tout droit, et de tout bousculer sur son passage. Un regard que vous ne serez pas prêt d’oublier…

ccxw

1/En 2021, des joggeurs qui passaient à proximité, en firent les frais dans la région de St-Brieuc (22).

2/Arme blanche ne servant qu’ à ça, en pointe, à un seul tranchant, la lame devant impérativement dépasser les 25 cm pour le sanglier dont la peau est bien plus épaisse et le coffre plus large que celui du chevreuil.

3/Les chiens se « récrient », le terme « abois » ne s’emploie que quand l’animal est sur ses fins.

 

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