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FCM 25.00
6 octobre 2022

Sans plomb : on en a (ou plutôt aura)...gros !

On vient d’en parler, les nouveaux substituts vont nous obliger à « ouvrir » non seulement les chokes, mais aussi les esprits : plume et gibier d’eau, faisan et colvert si on veut, nous ont vus mobilisés sur le « tir long » et choké, là où plus large nous aurait sûrement un peu mieux aidé. De la génération des premiers « automatiques » grand public, comme bien d’autres, nous nous sommes trop souvent extasiés devant le « coup de longueur » qui faisait oublier les ratés du coup d’avant…et d’après !

oibvxxx

 

Dans nos régions de l’Ouest où vient de débouler voici moins de dix ans le sanglier, il a fallu tout à coup chercher au fond des tiroirs, pour participer à la battue communale le « lisse » ou quart de choke…et se rendre contre qu’à la passée du soir, n’ayant pas eu le temps de bricoler à la mi-temps, (comme c’est bizarre !), il faisait aussi merveille sur les ramiers ! En fait, on n’aurait jamais dû l’oublier, c’est le canon qui est le cœur de tout fusil de chasse : l’alésage (1) d’abord qui, selon les marques était déjà dans le temps assez mouvant, et qui sous la pression dans les sixties, du sport, des douilles plastiques et des bourres à jupe, a brouillé les cartes. Sur un alésage de 0.740, un quart de choke de 0.010 va déjà « serrer » beaucoup plus qu’on le croit, la gerbe.

Sau_im_Schnitt

En fait, les anciennes normes de rétreint qui dataient de l’époque victorienne ne s’appliquaient plus dès les années vingt, même si on les employait par habitude. Les chokes fixes employaient plus le trois quart que le plein parce que les tireurs moyens étaient mieux lotis avec des motifs plus larges, sur du gibier plus abondant et partant de plus près. Et la première chose qu’on faisait, parfois même chez l’armurier c’était de tirer « à la planche » avec des cartouches que le bonhomme en blouse grise fabriquait et vendait lui-même en fonction du terrain et des gibiers choisis. Les canons étaient plus courts étant ainsi certes plus maniables, mais surtout plus rigides pour libérer la balle franche ou la charge avant que les harmoniques entrent en jeu.

Le « sans plomb » va, paradoxalement nous faire revenir assez facilement à ce bon sens, car les armes actuelles qui sont assez neutres pour s’adapter au plus grand nombre, et techniquement polyvalentes, permettront plus facilement au chasseur moyen de s’ajuster « vers le bas ». Avant le « gunfitting » ou l’ajustement cosmétique, ce sont les règles de base de choix de charges et de rétreint qui feront la différence. Il faudra tirer plus souvent dans ces nouveaux critères (en somme plus gros, en plomb, et plus ouvert), pour être assez rapidement en confiance dans ce nouveau paysage.

federal hunt

Fini le bon temps passé à trier les boites à cartouches, à sérier le numéro de plomb d’abord pour l’ouverture, puis la migration, sans oublier le « gros » pour la battue et tutti quanti. On peut, le craindre, la distance rédhibitoire de cent mètres autour de la moindre flaque obligera, comme on l’a vu dans l’envoi précédent à garnir ses poches d’une martingale qui vaudra pour toute l’année, et partout sans craindre que les gardes viennent farfouiller dans vos poches. La polyvalence requise privilégiera 4-2, ce dernier pour lièvre-chevreuil, et le premier pour tout le reste. Sans trop vouloir le faire exprès, c’est ce qu’on vient de faire avec un fusil à pompe (2) en lisse, baladé pendant une semaine pour la bonne cause de l’essai sur le terrain avec comme résultat en trois coups de fusil : bête rousse, grand brocard, faisan les deux derniers d’un coup de deux…Il est difficile d'être plus polyvalent ! 

gibier eau

Plus question de démarrer la saison comme d’habitude, il faudra tirer beaucoup, s’entraîner pour, avec le succès, être en confiance et ne pas « penser » au nouveau tir. L’esprit conscient est en effet lent et demande du temps pour reconnaître et réagir. Le fond de la pensée devra dire « j’ai déjà fait ça, et je sais ce qu’il faut faire ». Restant dans le connu, dans la zone de confort, sans douter ni tergiverser, il restera à progresser sur les exceptions, les tirs difficiles ou inhabituels, les incertitudes et les aléas qui font d’ailleurs toute la beauté du tir de chasse.

1/La chambre de 70 apparut dans les années 20, et supplanta définitivement le 65 dans les années 50. Le magnum (chambre 76) charge de 50 grammes de plomb, fut vite rejoint en 1987 par le super magnum (chambre 89) pouvant accueillir 63 grammes : soit le double du douze classique qui était de 31 grammes.

2/Voir archive du 28 septembre dernier.

 

 

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