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FCM 25.00
1 juin 2023

Avant le 6,5 Creedmoor : ou les enfants perdus du 308 Winchester

Le 6,5 (ou .264) n’a pas toujours été populaire aux USA car métrique dans un pays où, de plus on était habitué au « 30 » depuis des lustres. Le 6,5 Creedmoor déjà abondamment traité ici (1) est le seul à avoir percé « chasse » dans une longue lignée (6,5-284 Norma, 6,5X47 Lapua, 6,5 Grendel) de calibres de tir à longue distance utilisant des balles à coefficient balistique élevé. Mais il a eu des prédécesseurs maintenant bien oubliés.

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C’étaient pour la plupart des « enfants naturels » du 308 Winchester (2), « chats sauvages » domestiqués et opportunément adoptés par Remington, puis répudiés au gré des caprices du marketing, perdus dans le brouillard médiatique et les vieilles querelles qui ne passionnent plus que les historiens des armes, du temps de la « magnumite » des seventies. Déjà en 1959, Winchester tenta avec le 264 Winchester Magnum de faire un 270 Winchester Magnum ne disant pas son nom, plus polyvalent (balles de 95 à 160 grains mais courant à 140 quand l’ancien l’était à 130), et meilleur plus loin. Le 25-06 Remington qui existait déjà (1920) en rétreignant à « 25 » du 30-06 était boosté par les surplus de poudres lentes après-guerre, et avait fini, en 1945, par damer le pion à son ancien rival le 257 Roberts avec des balles plus légères (100 à 120 grains, la norme à 115), sur le même créneau de tir ouvert jusqu’à 400m quand Remington l’adopta (3) officiellement en 1970. Dans cette période de concurrence féroce, il prenait la suite du 6,5 Remington Magnum sur étui soufflé cette fois de 375 HH et balle proche de 120 grains, arrêté, comme par hasard…en 1970.

308 et 300 WM

Il faut replacer cependant ces allées et venues dans le contexte de la chasse au whitetail où aucun calibre ne pouvait tout faire dans la variété de terrains où ce cervidé était susceptible de se rencontrer : prairies ouvertes, marécages, fourrés denses, forêts de feuillus, paysages de montagne. Le débat était âpre entre tenants du dicton « qui peut le plus peut le moins », et ceux qui cherchaient des munitions précises et « pointues » en termes de balistique ayant constaté que plus la cartouche est petite, plus d’énergie est transférée à la balle…et moins à l’épaule du tireur ! L’exemple du 308, père putatif de toutes ces nouveautés, ne demandait que 50 grains de poudre quand le 300 WM en demande 100, pour ne donner que 25% de vitesse en plus…Donc beaucoup de gaz et de vitesse superflues, surtout dans les 100 premiers mètres, trop de chasseurs pensant que plus de recul donne plus de puissance, alors que sa crainte obère la quiétude au tir. Les deux calibres sont comparés ci-dessus à dr.

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Les déboires du 264 Winchester Magnum vinrent de ses échecs médiatiques sur cette chasse où, pourtant, sa balle de 140 grains face à la 130 du 270 donnait 35% de peps en plus à 500m., mais avec la réputation de brûler les canons, les vitesses annoncées (1100m/s) n’étant, en plus possibles, que dans des canons de plus de 24 pouces. Peu de temps après (1962) le 7 Remington magnum résolut cette équation sur le tir lointain des cervidés avec une balle de 175 grains, mais curieusement l’obsession du 6,5 était toujours là avec la valse-hésitation 6,5 RM ou 25-06 vue plus haut quand Remington repiqua au truc…trente ans plus tard en 1997 avec le 260 Remington.

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En 1997 donc, c’est de nouveau en avalant un autre « chat sauvage », le 6.5-08 A Square que Remington reprit à son compte, toujours avec des balles de 120 et 140 grains une interprétation modernisée de la 6,5X57 Mauser avec un étui de 308 reformé : à 100m. 750m/s et 2500 joules on dépassait largement les 1800 joules du vénérable 30-30, munition qui avait, plus que toute autre, pris des milliers de whitetails. On le voit ci-dessous à dr  comparé au 264 WM.

 Mais il conserva toujours une image de cartouche pour novice ou tireur timide, sinon de mauviette, que n’eût pourtant jamais le 243 Winchester pourtant balistiquement considérablement plus faible. A la hauteur pour tout : stand, tir longue distance, toute chasse sauf aux gros animaux dangereux, le 260 ne put jamais être comme le 7-08, au 280 Remington, ce que le 308 Winchester fut au 30-06, et Remington ne lui consacra qu’une carabine avec Kimber, Sako et Tikka.

1/ Voir notre archive du 25 août 2019

2/Lui-même issu en 1952 du 30-06, et devenu en 1954 le 7,62X61 OTAN, le 308 Winchester fut le père en 1955 des 243 et 358 Winchester (que les balles lourdes de 225 grains font sortir de cette étude), puis en 1980 du 7-08 Remington, et en 2006 du 338 Federal. A l’autre extrémité en poids de balles, un wildcat, le 22 Cheetah, à balle de 55 grains se montra encore plus rapide que le 22-250 Remington.

3/Voir archive du 26 août 2019.

 

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