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13 avril 2024

22 LR et Remington : "Goldfinger" et "opération tonnerre" !

Les deux munitions « Golden bullets » et « Thunderbolt » du « géant vert » (1) qui nous intéressent en France où elles sont disponibles et « cheap » dans leur vaste gamme (2), ont fait l’objet aux USA d’une longue polémique car massivement populaires avant que CCI n’entre en scène au mitan des années 70 avec la « Stinger »(3). Soit disant sales, mal foutues et imprécises, le débat en Amérique, fut intimement lié à la pénurie du petit calibre au tournant des années 2010 où elles, au moins, étaient disponibles.

Largement dépassées maintenant  à la chasse par toutes les « mini mags » (mais valant moitié moins en prix), elles étaient la fin de course du mouvement hautes vitesses amorcé un peu avant-guerre, et vendues par seaux entiers pour les adeptes du « plinking », car un peu plus puissantes que les autres munitions vrac, elles étaient censées mieux faire cycler les semi-automatiques, par exemple Ruger 10/22 et Remington 66 « Nylon » (voir ci-dessous cette carabine en démonstration). Par contre elles suscitèrent une immense incompréhension en qualité de fabrication par rapport aux percussions centrales de la marque (face par exemple au best-seller « Corelokt »), et un sentiment amour-haine de la part des fans du petit calibre : la saleté empêchait parfois les chambres flottantes…de flotter, la dispersion verticale indiquait des variations de vitesse (qui furent mesurées de 10 à 40 m/s), et le sertissage aléatoire amenait deux catastrophes. Dans les carabines semi-auto l’angle d’alimentation raide du 22 LR empêchait les balles de s’aligner correctement (voire les pliait en deux au verrouillage !), et le « jour » entre les deux, si mal stockées, laissait passer l’humidité vers un choix de poudre et un amorçage aléatoires.

Dans le domaine des hautes vitesses (4) la combinaison est difficile avec le poids de balle, ici abaissé à 36 grains (2,33 grammes) pour la version pointe creuse. Ce, afin d’aller plus vite, mais sachant que passés les 360 m/s, la précision risque fort d’en pâtir. Celle-ci dépend alors dans une large mesure de la qualité de fabrication que l’on trouve dans toutes les marques « compétition » alors largement européennes : un processus lent, avec suivi qualité tout du long, et tests par lots de niveau décroissant sur toute la chaîne. Là, au contraire, l’usine de Lonoke (Arkansas) accélérait la machine, avec des tolérances plus larges, misant sur la quantité plus que la qualité, le conditionnement (le fameux vrac) étant même bâclé, voire shunté lors de l’emballage final soit sommaire soit par "seaux" entiers comme ci-dessus. Les balles qui s'entrechoquent sans cesse y étant fragilisées.

Ces munitions permettant de s’entraîner et tirer à grand volume aussi à l’arme de poing arrivaient à satisfaire les utilisateurs de revolvers et carabines à verrou et même ceux qui, pour le varminting, pouvaient se contenter d’une précision de 3 pouces (7cm) à 50 mètres dans du tout-venant, voire bien sûr beaucoup mieux avec une arme au top. Leurs grands concurrents de l’époque étaient les Winchester Dynapoint et Xpert. La pénurie de 2013, née quelques années plus tôt des énormes besoins de la métallurgie chinoise alors en plein essor (5), conjuguée à la vogue du « survivalisme » (autour de célèbres séries TV apocalyptiques comme « The walking dead ») virent les tireurs se jeter en masse (6) sur ces munitions alors partout disponibles, et évidemment se diviser sur leur intérêt actuel, des décennies après leur lancement sur le marché.

« Golden bullets » et « Thunderbolt » sont finalement assez similaires en vitesse, puissance et flèche à 100 mètres : les balles de 40 grains ne sont cependant pas identiques : la « goldie » est lavée cuivre, la Thunder est en plomb, mais on reste autour de 387 et 380 m/s et 178 et 190 joules tombant à 111 et 118 à 100 m. dans une flèche classique pour le calibre de 15 cm à cette distance. Où la différence peut être sensible c’est pour la version HP ou pointe creuse de la Goldie, est plus légère pour conjuguer expansion et puissance de frappe. C’est d’ailleurs un des atouts de ce projectile bon marché dans les disciplines aux silhouettes métalliques, mais qui sera contrebalancé en discrétion sur le terrain par toutes les HP subsoniques avec lesquelles, en plus, un silencieux sera bien plus efficace.  Comme la plupart de nos collègues américains on se consolera en se disant que disponibles chez nous et accessibles, c’est déjà suffisamment intéressant de pouvoir tirer quelque chose d’universellement disponible dans des armes pas exclusivement faites pour les Eley Tenex qui ne sont pas au même prix ! Comme dit l’autre, peu importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse…

1/ Racheté par Vista, maison-mère de Federal, les deux munitions que tout le monde autrefois « aimait détester » si on en croit les forums « rimfire », sont désormais au niveau de la concurrence

2/ La Golden bullet se fait aussi en 22 Short 36 et 29 grains, toujours lavée cuivre.

3/ Voir archive sur la « Stinger » du 14 avril 2021.

4/ Voir les « années d’or » Remington, archive du 12 mai 2021

5/ Voir sur Norinco et consorts, archive du 9 juin 2022.

6/ En quelques jours, en 2013, on pouvait voir, selon les arrivages dévalisés en 48 heures, le pack de 500 passer de 14 à 25 dollars, les tireurs n’hésitant pas à passer d’un état à l’autre pour se réapprovisionner !

 

 

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