Armes et intempéries...c'est de saison !

C'est la saison qui veut ça : pluie, vent froid, averses glaciales qui ne sont bonnes ni pour les chasseurs...ni pour les armes qui les accompagnent ! Quand s'annoncent les intempéries, faut prévoir. Les plus avertis ou qui chassent depuis longtemps, et possèdent donc un petit parc d'armes (1), il en existe bien toujours une dite « d'usage » qu'on sort par tous les temps, tout ça pour préserver quelques armes « fines », anciennes ou précieuses sentimentalement parlant,, dont les mécanismes ne supporteraient guère la rouille, toujours menaçante.

Malgré cela rien n'empêche cette arme « à tout faire » d'être entretenue pour durer. La première des choses quand on rentre de la chasse, déjà si on a tiré, c'est de passer l'écouvillon, de chasser les résidus de poudre, et d'envoyer un petit film d'huile fine d'armurerie et pas autre chose comme on va le voir plus loin. Si elle est trempée, par dessus tout éviter de la laisser humide dans son étui, surtout si, en plus c'est la fin de saison et qu'elle va rester six mois à macérer là-dedans. Là c'est la « cata » garantie : fleur de rouille partout et un calvaire pour tenter de reprendre, au risque d'esquinter le bronzage et tout le toutim.

De retour à la nuit, ne pas laisser l'arme trempée dans le garage, la démonter dans ses trois parties traditionnelles : canons, devant, crosse, bien tout sécher avec une serviette éponge ou un sopalin, et le lendemain matin reprendre ce qui reste. En saison de chasse, évitez la graisse spéciale qui beurre partout, et utilisez, seulement pour les canons une huile type trois en un qui a un fort pouvoir anti corrosion et va déposer un film aussi efficace, mais plus agréable, en action, à manipuler que la graisse. Celle-ci peut se concevoir si l'arme reste longtemps entreposée, par exemple à l'intersaison. Par contre, pour tout ce qui est mécanismes (bascule, éjecteurs, détentes), n'utiliser que de l'huile fine d'armurerie, et non pas le trois en un précité, ou le W 40 qui finissent par gommer. Pour les crosses qui ne sont pas vernies, ce qui est souvent le cas sur les armes fines, (ou les anciennes d'usage qui l'ont perdu par la force des choses !), n'hésitez pas à bien enduire d'huile de lin. A « refus d'huile », elle sera parfaitement imperméable, et ne nécessitera qu'un coup de serviette-éponge, et un petit coup de schaftol (une huile de peaufinage) pour repartir comme avant.

Sur le terrain, quand on est à la billebaude ou au gibier d'eau et qu'on se déplace, il n'est guère facile de préserver son arme des ondées. Il n'en est pas de même au poste (pigeon, grand gibier), où le fourreau souple abrite déjà tout le long des déplacements. Certains ponchos très amples (2) font encore mieux. A l'intersaison, de toute façon, il est impératif de bien vérifier que la rouille n'a pas commencé à s'installer quelque part, parfois en oubliant l'arme sur des supports inattendus : cartons (3), cuirs qui ont pris l'humidité avec parfois de mauvaises surprise à la clef : le fusil qui paraissait impeccable sur le dessus, est rouillé par en dessous...et difficile à rattraper sinon à la Dremmel (4), et encore en y allant doucement avec des rondelles de feutre huilées. Dans tous les cas, percutez sur douilles amortisseurs (5) pour éviter le flambage (6) des ressorts de percuteurs, et entreposez les fusils couchés et non piqués debout (c'est le grand défaut des armoires de sûreté) surtout posés sur la crosse car l'huile accumulée dans les canons et les bascules si vous avez bien entretenu, finira par tomber dans les bois de crosse qu'elle noircira.

1/Chaque chasseur répertorié dans notre pays possède en moyenne trois armes.

2/ On peut penser par exemple au fameux poncho de l'armée suisse qui vaut une misère (9 euros) sur internet (voir l'excellent site allemand, livraison en 48 h : asmc the adventure company), véritable guérite qui tient toute seule debout car elle devait abriter le soldat helvétique casqué et avec tout le barda, fusil compris.

3/Tout comme le bon vin, il n'est pas prudent de conserver les cartouches dans leurs étuis cartons lesquels, dans un garage ou une resserre peu chauffée auront tendance à prendre l'humidité et perdront de leur efficacité. Pour les prévoyants qui aiment avoir de l'avance, privilégier les boîtes plastique spécifiques étanches genre tupperware dans lesquels on peut en plus glisser des petits sachets anti humidité qu'on trouve quasiment dans tous les envois par colis maintenant.

4/ Petite perceuse maniable avec plein de petits outils, brosses etc. très prisée des modélistes.

5/ On peut les remplacer par des douilles usagées coupées en haut.

6/ C'est l'avachissement des ressorts trop longtemps entreposés bandés, ce qui vaut aussi pour certains chargeurs d'armes semi-auto. En règle générale, tout arme entreposée longtemps doit être complétement déchargée, ne serait-ce d'ailleurs que par sécurité.