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FCM 25.00
25 novembre 2016

Il y a cor...et cor !

Dans ce blog, nous avons déjà abordé la différence qu’il y a à la chasse entre les trompes, les cornes, les tons à chiens, les huchets, les busines et autres olifants vieux comme Hérode (1), pour cette fois-ci, parler spécifiquement des cors…ceux dont le poète aimait tant le son… « le soir au fond des bois ».

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Déjà, il faut différencier le cor utilisé dans les grands ensembles orchestraux, qui est en si bémol de la trompe d’Orléans, celle que l’on voit en vénerie qui est en ré plus trois octaves. Enroulée sur trois tours et demi, soit donc une longueur si déroulée de 4,50m, elle se développa sous Louis XIII, mais surtout sous le Roi Soleil, le marquis de Dampierre en fixant les bases du répertoire dont tout le vocabulaire et la terminologie de la vénerie suit désormais la langue française. Cette trompe est dite d’Orléans car le modèle s’est vraiment fixé sur une commande, en 1820 du duc d’Orléans pour son équipage de courre.

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Elle se joue en général debout et le dos tourné au public, mais peut se marier avec d’autres instruments comme le piano, l’orgue, les chœurs. C’est un instrument qui demande un apprentissage certain, même pour les simples appels en pleine action comme le  « taïaut » quand l’animal de courre est à vue,  qui imite le récri des courants en redoublant l’attaque d’embouchure d’un coup de lèvre, ou le hourvari qui est un petit signal pour attirer l’attention, volée de petites notes en une seule respiration.

Il faut donc remarquer dans la quantité de fanfares connues (500 environ) les 51 fanfares de chasse, de celles dites de personnes et de lieux qui peuvent aussi être chantées. Nous en donnons quelques exemples plus loin.

téléchargement

Enfin, on commence à rencontrer dans notre pays les petits cors allemands dits « Fürst Pless Horn », issus des Waldhorns introduits en 1700 par le comte Von Sporken. Ces petits cors à enroulement plus serré sont en mi, et stabilisés depuis 1880 à l’imitation des trompes militaires de cavalerie et de chasseurs à pied. Elles ont grosso modo, la sonorité et les notes d’un clairon, et sont très spécifiquement adaptées à la grande chasse allemande où la vénerie n’existe plus depuis l’après-guerre. Les battues, elles-mêmes s’y déroulent selon un protocole beaucoup plus strict et précis que nos battues communales, sans fusils lisses, uniquement à balle. La transmission des signaux de chasse y est beaucoup plus précise que nos simples appels doublés (lièvre), triplés (renard), etc…Avec, on peut tout signaler, exemple « Hirch tot », un seul cerf à tuer, il est mort, arrêt de la chasse. Ou « Hunderuf », il est blessé, et appel au chien de sang, autre tradition germanique bienvenue dans notre pays, et dont on reparlera bientôt dans un prochain sujet comparatif entre le grand gibier chez nous et Outre-Rhin.

Exemples de fanfares chantées (2) pour un animal, le chevreuil : Dans la blonde forêt parée de bruyère/ L’agile chevreuil a fui/Hardi mes chiens ne vous laissez pas faire/ Soyez rapides et rusés comme lui/ Dans l’immense forêt, ras sur la fougère/ L’habile chevreuil a fui.

Pour des situations de chasse comme le change : C’est un change, arrêtez mes chiens/ Derrière en meute reviens/ Mon fouet a claqué/ Vous avez manqué l’animal/ Qui vous a, sa voie échangé/ Mes valets, gare au forlongé/ Allez reprenez son pied/ Et mieux, vous méfiez. Pour le débûché : L’animal court et prend la plaine/ Il est bien loin là-bas, devant les chiens/ Galopons donc à perdre haleine/ Et voyons ce qu’il devient/ Sonnons donc ferme, et sonnons souvent/ Gare au défaut s’il y a trop de vent.

Sont renommées pour des personnages la « Chabot » et ses fiers bâtards de Soubise, la Charnacé, intrépide chasseur angevin, la d’Aubigny « sonnant en Chapaize ses plus fiers accords où l’on entend quand le vent s’apaise, raire un vieux dix-cors ». Et des lieux : « dans les bois de Grasla, la chasse, très vivement mène un brocard/Rallye Hallay gaiement se place/ Et le prend sans retard ».

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1/ Le sinistre roi Louis XI, mettait la chasse en tel honneur qu’il fut mis au tombeau en chasseur, la trompe en bandoulière. Relatant les croisades, Joinville cite de fameux sonneurs « quand ils commençaient à sonner  on eût cru à l’envol de cygnes sur l’étang ».

2/ Issues du joli blog « Ma chasse » de J.Y.Rousseau qu’on recommande à tous pour les traditions de vénerie. 

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