Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
FCM 25.00
19 janvier 2017

Qu'est-ce qu'une "chasse gardée"

C’est tout simple me direz-vous, c’est une chasse où on n’a pas le droit d’aller ! En fait, en dehors même de l’aspect « légal » de la chose, il représente des concepts bien différents. Pour certains qui se contentent d’une vague pancarte peinte au pochoir clouée à la va-vite à l’entrée de la charrière, sans qu’elle soit réellement gardée par qui que ce soit (1)  il faudrait plutôt afficher « chasse interdite » !

images

 

L’esprit de chasse « gardée » donne à penser (faussement on vient de le voir) qu’elle est vraiment gardée…et aussi qu’il y a quelque chose à garder derrière. La théorie voudrait déjà qu’il s’agisse réellement d’une chasse comprise au sens cynégétique du terme, c’est-à-dire qu’elle représente une surface capable de cantonner du gibier. Si une centaine d’hectares de bois font déjà une chasse, quelques « vergées » de prairie ou de clos par-ci, par- là, n’en feront jamais une. Tous ces porteurs de fusils qui, pompeusement disent « ma » chasse buteront toujours au bout du talus sur un autre terrain gardé, ou une association communale prête elle aussi (et cette fois avec un garde particulier assermenté) à défendre ses « droits ».

John Buckle

Si belle que soit sa pancarte, ce bout de pré ne fera jamais une chasse, ce sera seulement un terrain interdit « aux autres », une organisation seulement destinée à mettre des bâtons dans les roues aux voisins, à gêner le fonctionnement des associations communales, notamment lors de leurs activités collectives que sont les battues, en « mitant », et pour pas grand-chose au plan cynégétique, leur territoire. « Chasse gardée », autrefois voulait dire quelque chose : un garde particulier qui, prestige de l’uniforme aidant mettait le holà au braconnage, mais surtout traquait inlassablement les nuisibles, se souciait du repeuplement de la plume, gérait le cheptel que tirait un nombre restreint de fusils « levant le pied » en fin de saison…pour ménager la suivante ! Le garde, tel qu’on l’entendait à l’époque savait certes dresser procès-verbal, mais aussi piéger la martre, détruire les nids de pie, agrainer les pouillards, traîner ses guêtres la nuit sous la futaie quand il aurait fait si bon la tête sous l’édredon.

rouge

On ne pourra jamais contester à l’agriculture, pressée de toute part, de vouloir rester maître de sa terre et la louer à qui bon lui semble. Mais malheureusement, comme il n’y a quasiment plus nulle part d’agriculteurs chasseurs, l’intérêt cynégétique de la chose n’entre quasiment jamais plus dans la transaction. Les communales aussi peuvent se remettre en cause, peuplées on l’a vu de gens qui n’ont plus que des rapports lointains (grands-parents ?) avec la ruralité, sociétés souvent repliées sur elles-mêmes (pour vivre heureux vivons cachés), et où ses membres s’observent d’un œil torve, voire se mènent une guérilla larvée pour savoir qui a fait le plus de « cocottes » !

lievrrt

Une chasse gardée c’est une densité de territoire, ni trop, ni pas assez : un minimum où la destruction des nuisibles  doit s’équilibrer avec les lâchers, et surtout les tentatives de repeuplement, ce qui implique donc obligation de création de réserves. Les chasses communales associatives sont le plus souvent à cette bonne dimension qui permettra demain aux habitants, chasseurs ou non, de se promener dans un paysage où l’on verra du gibier autre que celui lâché…et immédiatement tué après l’ouverture.

1/ Sinon par la Fédération départementale, auquel cas il faut s’acquitter des droits de garderie. Où pour les privés par un garde particulier dûment assermenté.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
FCM 25.00
Publicité
Archives
Publicité