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FCM 25.00
26 janvier 2017

Le Sagittaire, une arme qui défie le temps

Voilà bien un fusil qui n’est pas un perdreau de la dernière couvée, et comme on m’en a confié un à la vente pour quelques mois, voici quelques impressions sur ce fusil qu’on a forcément vu aux mains d’un voisin, d’un ami.

ssaagg

 

C’est une arme (ici un NT Polynox) de moyenne gamme (autour de 1200 euros neuf) a la technique éprouvée depuis 1966 (conception)-68 (commercialisation) par l’armurerie stéphanoise (1) et décliné dans une myriade de variantes (2), surtout depuis la généralisation des technologies de construction légère (acier, polynox puis ergal) vers 1985 quand il fallut contrer le succès du Falconet de chez Franchi. Sur ses bascules ergal (poids de l’arme : 2,5 kg) ou acier (2,750 kg), on a fait des mixtes, des express, des « combos » avec jeux de canons pour pouvoir passer en deux temps trois mouvements de la plaine à la bécasse, ou de la battue au gibier d’eau.

sagitt

Pas trop cher, véritable production nationale (3) à l’époque, sans cesse amélioré, avec des solutions techniques originales mais parfois décriées, l’avoir entre les mains, et l’utiliser à la chasse, ce que nous avons fait, va nous permettre de vérifier tout ce qu’on peut lire sur les forums. Est-il véritablement léger ? Oui, sur cet exemplaire à chokes fixes (demi et full) de 1985 environ, le poids vérifié avec grenadières est de 2,7kgs, mais les canons de 71 ne le rendent pas vraiment maniable pour autant. Il ne pèse pas au bras c’est vrai, mais il fait « long » une impression sans doute largement visuelle elle aussi, du fait de son bois caractéristique de la marque, sans corps de crosse, et de sa poignée pistolet  très ouverte qu’on ne « chausse » pas vraiment. Mais c’est assez facile à pallier avec l’adjonction d’une protection de pontet sans doute nécessaire si on doit tirer vite avec une lourde charge…

sagitt (2)

On touche là, quelques aspects techniques très sensibles sur cette arme. La détente à double effet qui permet de doubler rapidement sur la première n’a pas toujours été bien comprise. Il y a eu, au départ des problèmes de ressorts mal tarés…et les deux coups qui partaient en même temps, dont on peut imaginer les effets pour un débutant sur une arme pesant, pour les plus légères, que 2,5 kg ! On peut penser qu’il y a eu aussi des phénomènes de « bumpfire » que l’on rencontre sur des armes de poing de gros calibre, quand le recul et la crispation de l’index sous la charge, fait retirer aussitôt au point qu’on n’entend quasiment qu’une détonation…mais bien deux projectiles expédiés ! Autre remarque à cet endroit décisif que sont les détentes, la proximité de la sécurité avec ces dernières, moindre mal cependant si l’on considère généralement, ce à quoi nous souscrivons bien volontiers,  que la meilleure des sécurités reste encore de « casser » le fusil.

Autres critiques entendues : des éjecteurs puissants (de fait on l’a constaté) mais fragiles car soudés par points et non taillés dans la masse. Les gravures (ici bécasse d’un côté, colvert de l’autre bien dans l’esprit polyvalence et polynox donc) sont dans la moyenne des armes de ce niveau, la fragilité du bronzage relevée souvent,  pouvant s’expliquer par des négligences d’entretien. Sur la nôtre on sait que les canons un poil « léopards » l’ont été du fait du long entreposage du fusil sans doute humide dans sa housse.

Au tir, cette arme monte vite du fait de son faible poids, qui ne facilitera pas l’apprentissage pour le tireur débutant par manque d’amplitude dans le swing. Par contre, elle est  assez pentée, à l’ancienne, plus adaptée à la chasse qu’au tir sportif où il faut découvrir la bande pour « souligner » les plateaux. Donc, ce fusil n’est pas si polyvalent que ça. Par conception faudra bannir le trap, et sans doute la battue grand gibier, surtout s’il faut expédier deux grosses Brenneke de suite sur le ragot au saut de l’allée avec un fusil aussi léger ! Et que dire, comme on a pu le lire sur le Net,si les deux gros « pellots » se mettent à partir en même temps !

tirooooo

Même au pigeon, auquel ce fusil (71 de canons) peut aussi sembler se destiner, le recul des « grosses » cartouches en 70 (comme par exemple la « Haut-vol » de chez Tunet pour laquelle chacun le sait l’auteur a un faible…) est assez sec, bien plus sec en tout cas qu’avec le Miroku utilisé d’habitude, mais on a l’avantage de voir venir et de bien épauler soigneusement.  Et puis, en hiver, l’empilement des doudounes…fait amortisseur n’est-ce-pas ? A tout prendre, il semble surtout polyvalent en plaine devant soi, là où on tire moins de 150 cartouches par an, car facile à trimballer partout même à la bécasse, et avec de la cartouche moyenne douce à l’épaule car pas trop fortement chargée. On peut aimer ou pas son look assez fade, sa production commune et généralisée dans l’hexagone, le fait qu’il soit encore et depuis si longtemps au catalogue montre qu’une solution éprouvée et accessible peut toujours être d’actualité. En bon état, un fusil d’une trentaine d’années tel que celui que nous avons eu entre les mains se négocie autour de 500 euros.

1/Ce fusil a été conçu à un moment où l’armurerie stéphanoise était encore, mais pas pour longtemps, à son apogée. Le Sagittaire ressemble beaucoup au Dactu de Picard-Fayolle, maison qui fermé fin 80 et qui faisait de beaux superposés légers à verrouillage en tuile (comme le Petrik, voir notre archive du 22 janvier 2015), mais aussi a verrouillage haut à deux tenons entre les deux canons et bascule basse comme les Beretta car il n’y a plus besoin de portées de recul lesquelles, en plus, font des « trous » qui affaiblissent le dessous.

2/ Impossible de les recenser toutes (Plume, Grand bécassier, Aquilon, Ultra-Léger, la Mordorée, etc…) et autant de finitions (extra luxe, prestige, prestige-or, saint-hubert…), longueurs, jeux de canons. Sur cette bascule on a fait aussi des mixtes, des express.

3/ D’accord pour notre arme d’essai, mais de nos jours la firme stéphanoise est d’envergure mondiale et la production (hormis le fameux « atelier » avec des armes de prestige et qui sert de « vitrine ») est mondialisée, principalement en Turquie. 

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