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27 janvier 2017

Dans la peau du chasseur...de 1880 !

Vous l’aurez remarqué, cette petite rubrique même si elle semble souvent passer du coq à l’âne, obéit néanmoins à une certaine logique, celle des recherches par arborescence liées à l’informatique, et donc actuellement c’est plutôt la chasse aux chiens courants, et en particulier celle du lièvre qui est dans l’air du temps. Voici donc un petit portrait du chasseur de lièvres qui cavalait à pied, derrière ses chiens, en 1880.

tir

On le doit au commandant Pierre Garnier qui, dans son ouvrage « la chasse du lièvre en France » ne lésine pas sur les conseils non seulement pour chasser, mais aussi s’équiper. Il était certes veneur à cheval, mais pratiquait aussi la chasse à pied à petites meutes de courants caractéristique de cette époque : un piqueux lançant des lièvres tirés en amont par des postés. C’est la raison pour laquelle la corne vient en premier dans la description qu’il donne de son équipement car les sonneries étaient primordiales pour communiquer sur des chasses procédant par à-coups, et sur une vingtaine de kms parcourus à pied dans la journée et en terrain difficile : bois, landes, guérets. Il préconisait d’utiliser toujours la même trompe pour habituer les chiens et ses compagnons de chasse au même son.

Le code des sonneries, à répéter impérativement à cause du vent, des distances suivait, en plus simplifié celui de la vénerie identifiant les animaux classiques (lièvre, chevreuil, sanglier, renard) mais quelques-uns moins communs comme le chat haret, et surtout le loup ! On sonnait la vue, entrées et sorties des enceintes, hallali, réunion des chasseurs, retraite. Il emmenait avec lui deux laisses pour reprendre les chiens abandonnés, 4 mètres de petite ficelle câblée pour le même usage ou suspendre et vider, un fort couteau de poche, un gros quignon de pain, un flacon de cognac ou de café pour tenir le choc sur ces chasses au long cours, marquées de péripéties.

Chasseur-Chien-Lafillustrateur

Pour cette raison, il ne s’habillait pas trop chaudement, une veste d’étoffe solide offrant peu de prise aux morsures des ronces et des épines, souple et pas trop chaude, d’une couleur presque sombre « Ici nous portons la veste corse au carnier si commode car elle a de nombreuses poches qui toutes se ferment avec des pattes afin d’interdire l’entrée à la pluie, aux feuilles et aux brindilles ». Plutôt que la cartouchière, il portait un gilet à poches multiples, et il nous donne un échantillon très précis des munitions (à broche) employées, en assez petit nombre (une douzaine) pour ne pas trop se charger : 3 cartouches à « balle franche…en prévision d’une grosse rencontre », (il pensait là au sanglier), 2 chevrotines, un coup de zéro, trois de 2, 2 de 4, plus deux coups de petit plomb. On voit donc aux choix de plombs qu’on privilégiait assez le grand gibier, la grenaille pour lapins ou perdrix, semblant vraiment accessoire sur ces chasses derrière des chiens créancés lièvre. Tout ça étant en carton il insistait sur l’inspection, la rotation rapide voire la réforme de cartouches mouillées qui pouvaient alors vous abandonner au pire moment…rencontre inopinée avec un loup par exemple ! Il conseillait à toute société bien organisée de chasser avec des armes de mêmes systèmes et calibres « en cas de besoin d’échanger des cartouches ».

Pour ces chasses pedibus, à part sur les terrains franchement inondés il bannissait les bottes au profit de gros brodequins cloutés, et de guêtres à faire confectionner par le bourrelier du patelin, et en peau de chien « celles du commerce ne valant rien ». Contre le froid de grosses chaussettes de laine, enfilées, petite astuce, à l’envers soit coutures à l’extérieur « et c’est dans les longues marches que vous apprécierez l’excellence de notre conseil ». 

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