Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
FCM 25.00
28 février 2017

Le "coup du roi"...roi des coups...de fusil !

Allez, dans une vie de chasseur, c’est bien le diable si vous ne l’avez pas tenté, ce coup de fusil sur une pièce de gibier, faisan ou pigeon, passant perpendiculairement et à la verticale, et tombant à vos pied…si vous avez mis dedans ou plutôt, on va bientôt le voir…devant !

téléchargement (1)

 

Ah, le « coup du roi », souvenez-vous le malheureux Joseph Pagnol ainsi tancé par le redoutable oncle Jules dans la « Gloire de mon père » : « Allons-donc- répliqua l’oncle Jules avec mépris- vous auriez peut-être pu en toucher une (il s’agissait des fameuses perdrix royales, les bartavelles) si vous les aviez laissé passer ! Mais vous avez eu la prétention de faire le coup du roi, et en doublé » ! Mais le pire, c’est qu’il avait réussi le bougre…

chass)

A la limite ça pourrait paraître facile puisque l’oiseau, non  protégé par les frondaisons, présente le maximum de sa surface et aussi sa partie la plus vulnérable de son anatomie aux plombs du chasseur. Mais la résistance de l’air, l’attraction terrestre me direz-vous ? Pour le premier point, le gros plomb gardera plus d’inertie, et pour le second à 40 m. la pesanteur n’aura pas encore eu vraiment le temps de faire son effet, mais ils arriveront quand même un peu plus tard (20 cm environ) que s’ils avaient été lancés horizontalement.

téléchargement

Les conditions balistiques sont donc à peu près similaires, mais voyons ce qu’en disent les vieux auteurs. Deyeux dans « le Vieux chasseur ou traité de la chasse au fusil » (1844) n’est pas avare de conseils : « ce coup n’est pas difficile quand on a vu venir la pièce, mais quelquefois son vol est rapide et le tireur est surpris. Il faut, à trente pas, passer le coup à la pointe du bec, et au-dessus de cette distance tirer deux à quatre pouces devant. L’aplomb des jambes ne suffit pas, la résistance des reins est la condition du succès ». Et d’appuyer ses dires sur un dicton facile à retenir : « le plus grand des rois de la terre a toujours tort de tirer par derrière ».

images

 

Sur le coup du roi renversé encore plus acrobatique puisqu’on dépasse la verticale pour avec une grande souplesse tirer, derrière soi : « Au faisan : si tu tires la queue il a fait une lieue ». On le voit, et c’est encore d’actualité de nos jours 90% du gibier raté est en fait tiré derrière. Ce qui se comprend si on fait un peu de calcul comme au temps du « certif » : un faisan lancé fonçant à 12 m/s et à 30 mètres une gerbe tirée à 300 m/s l’atteindra donc en …0,1 s. Mais le faisan aura fait…1,20 m ! Et si vous n’avez pas compensé vous serez donc immanquablement derrière. Avec le vent dans le c…l la donne se complique encore. Donc le fameux coup du roi demande à bien apprécier la vitesse du gibier, des vêtements assez amples pour ne pas trop se trouver engoncé au moment de cette gymnastique spéciale qui consiste à tirer à la verticale tout en méditant sur la sagesse des Anciens et ne pas trop se précipiter en observant que « le jeune chasseur tire quand le vieux mire ».

Publicité
Publicité
Commentaires
FCM 25.00
Publicité
Archives
Publicité