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FCM 25.00
5 juin 2017

Mise en conformité...ou conformation des armes ?

Voilà bien une procédure, qui semble devenue un acte incontournable. Il peut se comprendre quand on achète un fusil neuf, mais il peut encore  se discuter dès qu’on se tourne vers l’occasion où, bon nombre de  chasseurs, selon la plupart des statistiques, ont tous deux ou trois armes au râtelier. Il n’est pas sûr qu’elles ont  toutes été mises en conformation à votre gabarit, ou en conformité avec ce que la tradition inspire en design armurier ?

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Souvenons-nous quand nous avons débuté : on y allait au pif, à pas trop cher, et soit on s’adaptait soit on mettait un sabot et allez hop, à nous les grands espaces infinis où on va derrière son chien, à l’aventure et à la billebaude. A part quelques grandes armureries de renom les  spécialistes de la chose ne sont pas légion. On fait le classique geste de la crosse dans le repli du coude, et enlevez c’est pesé si l’index correspond, peu ou prou, à la première queue de détente. Dans notre période de marketing, de vente de « packs », « cheap» ou à pas cher si on veut, pas sûr qu’on revienne à la liturgie du « sur mesure » comme chez les grands tailleurs.

L’opération on le sait est plus compliquée que de sortir le chèque et de repartir l’arme sous le bras. Faudrait mesurer la longueur de la crosse, la pente (1), l’avantage (2) dans des « stores » qui proposent un peu de tout, mais guère d’après-vente, et où les vendeurs sont des jeunes gens dont on n’est même pas sûr qu’ils aient le permis de chasser ! Autrefois cette opération était  gratuite et tout se jouait sur le coup d’œil ou l’expérience de l’armurier, un vieux bonhomme en blouse grise qui, le plus souvent avait démarré avant-guerre, apprenti à St-Etienne ou à Liège, et faisait même frapper à son nom des armes assemblées à la main sur un cahier des charges précis et adapté à chaque client. De telles entreprises existent encore en France, mais on les compte sur les doigts d’une main, comparé à ce qui existait encore dans les années soixante.

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Sur le terrain, surtout si on chasse seul et où on ne pourra s’en prendre qu’à soi-même en cas d’échec,  la mise en conformation joue moins qu’en battue où il faut tirer au coup d’épaule quasi instinctivement, le plus souvent dans la ligne, et surtout sous le regard pas toujours  amène de tous. Bon, quand on peut s’acheter un express à 4000 euros, plus la lunette à 2000 euros qui va bien, une bonne mise en conformation contre espèces sonnantes et trébuchantes ne sera qu’une formalité de portefeuille bien garni pour vous mettre en conformité avec le milieu...financier ambiant ! Mais pour le chasseur lambda rien n’empêche de chasser avec une arme dédiée, toujours la même, si possible bien réglée, avec les mêmes munitions maintes fois utilisées, surtout en lisse mais qui ne sera pas forcément la même qui vous servira pour la bécasse. Le tout c’est de bien maîtriser son arme et de l’utiliser le plus souvent possible. A la limite, il y a bien des choses qu’on peut faire soi-même non ? Régler ses optiques, rajouter une plaque de couche, un protège-doigt, changer de point de mire, toutes petites « bricoles » qui redonnent de l’intérêt à l’usage de l’arme parce qu’on a trouvé soi-même la solution.

Dans le domaine des objets manufacturés, et les fusils de chasse n’y échappent pas, il faut aussi constater que certains « tombent bien » naturellement, et à tout le monde ! Vous l’aurez constaté, de retour à la cabane de chasse quand parfois, les armes circulent de main en main. Sans vouloir faire de pub à personne, faites monter à l’épaule de vos copains un B 25 (eh, eh, les puristes reconnaîtront la marque !), ou prêtez le au ball-trap du village, vous m’en direz des nouvelles ! En fait, plus que la mise en conformation, tout bon chasseur ou tireur devrait pouvoir s’adapter à ce qu'on lui propose. Comment on faisait à l’armée hein ? On tirait avec ce que nous donnait le « bidelle » (3) : MAT 49, A A52, Mas 49 modifié 56 ! On devrait plutôt vérifier sur cible à 40 mètres les gerbes ou les balles. Contrôler ce que donnent les chokes, connaître leurs caractéristiques qui peuvent varier d’une marque à l’autre.  Sans même parler du choix à effectuer entre fixes et interchangeables. Connaissant la gerbe, il sera toujours possible d’améliorer le tir. Visé, tiré, tué consciemment le plus nettement possible, le gibier, plus qu’un trophée, est le rendez-vous du chasseur et du sage, et non du passionné qui réussit sans raison, par hasard ou coup de chance, et dans le désordre des sens.

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1/La pente est l’inclination verticale de l’axe de la crosse par rapport à celui du canon.

2/ L’avantage est la déviation latérale de l’axe de crosse par rapport à celui du canon. On le constate le mieux en regardant « par le petit bout de la lorgnette », c’est-à-dire par l’orifice des canons (hola, déchargés ça va de soi  !) où la crosse semble plus ou moins « tordue » vers la joue du tireur soit vers la gauche pour un droitier.

3/ L’équivalent de l’adjudant-chef de service dans une arme dont ce terme spécifique donnera une idée où  a pu servir l’auteur il y a bien longtemps, en 1969…

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